La journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre de chaque année, a été marquée samedi au Centre de Santé Mentale (CSM) Paul-Louis-Renée de Lomé par une grande conférence-débat autour du thème « Sans santé mentale et sans bien être, il n’y a pas de vraie santé », a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Cette rencontre édifiante a été co-organisée par le centre, l’Association pour la Promotion de la Santé Mentale (APROSAM-TOGO) et l’Association Vie Libérée (AVL) avec l’appui financier du CBM (Christopher Blindness Mission). Plus de cent cinquante invités ont assisté à cette conférence.
APROSAM-TOGO et AVL sont deux associations qui œuvrent pour la promotion de la santé mentale.
Créé en mai dernier, le CSM Paul-Louis-Renée qui a abrité cette rencontre prend en charge une centaine de malades (alcooliques, troubles de comportement, épileptiques, etc.) avec une équipe de douze soignants qui interviennent aussi bien en psychologie, en neurologie qu’en médecine générale.
La journée mondiale de la santé mentale a été instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette journée, vise à sensibiliser l’opinion publique aux problèmes de santé. A cette occasion, les discussions franches sur les troubles mentaux, et les investissements dans les services de prévention, de promotion et de traitement sont encouragés.
La conférence-débat objet principal de la rencontre a été animée par Docteur Soedje en présence de la Sœur Marie Viviane Leni, directrice du CSM Paul-Louis-Renée.
Nicolas Tchamie et Mme Saadatou Issa-Touré respectivement responsables d’AVL et APROSAM et étaient aussi présents.
La conférence a permis aux invités d’être mieux éclairés sur la santé mentale: les facteurs qui concourent à la dégradation de la santé mentale, les précautions à prendre en cas de défaillance ainsi que les traitements appropriés.
Plusieurs autres communications ont meublé cette rencontre dont celle donnée par Prosper Anahlui, Docteur en psychologie à l’hôpital de Zébévi, portant sur le thème: « psychothérapie et facteurs de rechute des maladies mentales ».
Il a mis l’accent sur le rôle joué par l’entourage (négligence, maltraitance, oppression, brimades, etc.) et aussi les soignants dans la rechute du malade. Sœur Brigitte Adoukonou cadre supérieure du développement a de son côté, entretenu l’assistance sur la réinsertion sociale du malade.
Les participants ont également écouté deux témoignages: un alcoolique converti et un cadre (maitrise en économie générale et une maitrise en intégration économique et financière), atteint depuis 23 ans de délire d’interprétation (interprétation erronée de la réalité).
Selon la directrice du centre, la maladie mentale est une souffrance psychique et les malades ont besoin de soutien : « parfois ils sont négligés par leur propre famille. Cette solitude affective que traversent les malades nous atteint aussi ».
Mme Issa-Touré a quant à elle déclaré que « cette activité a été organisée pour montrer qu’il existe au Togo, des associations qui œuvrent dans le domaine de la santé mentale et surtout pour expliquer aux invités que +sans santé et bien-être, il n’y a pas de vraie santé ».
Pour elle, c’est l’occasion pour «APROSAM-TOGO» de se rapprocher plus de la population cible par des échanges qui favorisent la compréhension de ce qu’est la santé mentale et les causes possibles de la maladie mentale, ceci dans le but de soutenir les malades mentaux et faire la promotion de la prise en charge holistique.
Rappelons que le rapport de l’analyse situationnelle sur la santé mentale au Togo a été validé au cours d’un atelier le jeudi 16 Août dernier à Lomé, par le Ministère de la santé avec l’appui de Christopher Blindness Mission (CBM) et l’OMS.
Cet atelier a formulé plusieurs recommandations dont les plus importantes sont l’intégration d’un service de santé mentale à la direction Générale de la Santé, la création de centres de santé mentale communautaire de référence dans les six régions sanitaires et la disponibilité de médicaments essentiels et génériques à tous les niveaux du système de santé pour la prise en charge de la maladie mentale. FIN
En Photo: Soeur Marie Viviane (à gauche) et le Père Kouto (aumônier des hôpitaux)
Ambroisine MEMEDE
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