Au moins 13 personnes dont été blessées (dont 2 cas graves) et 20 maisons, 5 boutiques, 6 voitures et 7 motos saccagées et brûlées dans des affrontements qui ont opposé deux groupes rivaux de la communautés musulmanes à Kétao (environ 440 km au nord de Lomé) dans la préfecture de la Binah, selon un bilan dressé par le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehame.
Selon ce dernier, tout a commencé le jeudi 8 août où un groupe de fidèles musulmans a choisi d’aller prier à Pagouda (pour la fin du mois de Ramadan), suite à un désaccord avec l’actuel Imam de Kétao.
« Sur le chemin du retour dans un convoie bouillant d’une quarantaine de véhicules, le convoi officiel du préfet de la Binah était obligé de s’arrêter à leur rencontre, ceci pour éviter un accident de la circulation », souligne le ministre dans son communiqué.
Le 9 août, Afoda Wasiou et Nimoh Gnakou Ibrahim, respectivement Maître coranique et Chef de la communauté musulmane de la localité, se sont au cours de leur prêche, « indignés de l’attitude et du manque de respect » à l’égard du représentant du pouvoir central affichés la veille par leurs coreligionnaires qui avaient prié à Pagouda, boycottant la prière officielle organisée à Kéta. Ils avaient aussi dénoncé le fait qu’ils aient obligé le convoi du préfet à s’arrêter
Mécontents des déclarations faites lors des prêches, certains jeunes non favorables à l’Imam, l’ont intercepté et lui ont demandé des explications, après l’avoir « bousculé ».
« Dans la foulée, deux autres jeunes nommés Adjara Abdoul Latif et Adjara Abdoul Djalil s’en sont pris au chef de la communauté musulmane pendant que leur père, le nommé Adjara Séidou, apostrophait avec véhémence El Hadj Nimoh. Ce dernier poursuivi ensuite jusqu’à son domicile par les jeunes Adjara, se sentant menacé, s’est refugié à la Brigade de la Gendarmerie de Kétao d’où il a demandé à l’Imam de le rejoindre pour lui faire part de la situation en cours. L’information du départ précipité de El Hadj Nimoh de sa maison ayant fait le tour de la ville, des jeunes acquis à sa cause et fidèles à l’Imam se sont attroupés devant son domicile avant d’envahir les différents quartiers pour s’en prendre à leurs adversaires ainsi qu’à leurs biens », explique le Colonel Yark Damehame.
Au total 13 personnes ont été blessées dont deux cas graves. Dix personnes ont été interpellées et gardées en vue par la gendarmerie. « Une enquête a été immédiatement ouverte par la gendarmerie nationale pour faire la lumière sur ces graves incidents et situer les responsabilités », souligne le ministre.
Le calme est revenu dans la localité, grâce à l’intervention notamment des forces de l’ordre appuyées par les éléments venus de Kara, ainsi que des autorités administratives locales. FIN
Junior AUREL
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