Environ 705,5 kg d’ivoire ont été saisis dans une boutique à Lomé par des éléments de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment (OCRTIDB). C’est la grande saisie d’ivoire opérée au Togo.
« La saisie a été opérée mardi dernier dans une boutique à Lomé. Actuellement, les enquêtes se poursuivent. Le propriétaire de ce stock d’ivoires saisis est un togolais, âgé de 58 ans », a indiqué à l’Agence Savoir News Mme Dédé Ahoéfa Ekoué, ministre de l’environnement et des ressources forestières.
« Vous savez bien qu’il y a plusieurs réseaux de trafiquants. Pour le moment, nous ne savons pas si le propriétaire de ces ivoires, appartient à l’un des réseaux », a-t-elle souligné.
« Nous ne savons pas encore la provenance de ces ivoires. Aujourd’hui, il est vraiment urgent d’apporter une réponse internationale vigoureuse et concertée pour mener la lutte contre ce trafic. Seul le Togo, ne peut mener cette lutte. Et nous souhaiterions surtout l’appui et l’assistance internationale », a précisé la ministre.
Le commerce international de l’ivoire a pris des dimensions très inquiétantes ces dernières années, la demande étant très forte dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient, malgré l’interdiction depuis 1989 de la CITES (Convention de Washington sur le commerce international des espèces menacées d’extinction). Dans ces pays, les défenses d’éléphants sont prisées, car utilisées dans la fabrication d’objets de décoration et dans la médecine traditionnelle.
Le Togo qui a adhéré à la CITES depuis octobre 1978, n’a pas baissé les bras. Plusieurs dispositions réglementaires ont été prises par les autorités dont l’arrêté de mars 2004 définissant les modalités d’application de la CITES. Le Togo a également pris des textes législatifs et règlementaires pour assurer la conservation de la faune sauvage notamment la loi du 19 juin 2008 portant code forestier dont le titre IV est consacré à la protection de la faune sauvage.
Ces dernières années, le ministère de l’environnement et des ressources forestières – grâce à ses structures décentralisées – ne ménage aucun effort pour sécuriser et préserver la population d’éléphants du pays estimée à une soixantaine repartie dans les aires protégées de Fazao-Malfakassa et d’Abdoulaye. Les incursions saisonnières d’éléphants sont observées dans les aires protégées Oti-Kéran/Mandouri et la Fosse aux Lions de Doungh.
Utilisation du territoire togolais comme plateforme, véritable défi des autorités
Le territoire togolais ne doit pas servir de plateforme pour des importations suivies de réexportations illicites d’ivoires vers des pays hors du continent africain, principalement vers l’ASIE. Tel est le principal défi des autorités togolaises. Des contrôles et la coopération avec les acteurs internationaux ont été intensifiés, ce qui a permis d’opérer des saisies dont 116 pointes d’ivoire le 11 février 2011 et 14 bracelets, 08 médailles, 02 bagues et une paire de boucles d’oreille en ivoire le 15 janvier dernier. Huit bracelets en ivoire ont été également saisis le 28 décembre 2012 et un objet en ivoire sculpté en forme de lion le 16 avril 2013.
Encore des dispositions administratives, réglementaires et diplomatiques avec à la clé, des tonnes de pointes d’ivoires saisies en Malaisie
Les autorités togolaises ont également pris des dispositions administratives, réglementaires et diplomatiques, afin d’avoir toutes les informations pouvant leur permettre d’entreprendre des actions judiciaires contre les personnes qui seraient impliqués dans ce trafic.
Premier cas enregistré: 24 tonnes de pointes d’ivoires saisies en Malaisie opérées en décembre 2012. Les stocks auraient transité par le Port de Lomé. Actuellement, le trafiquant est arrêté et incarcéré.
« Le Togo est très actif dans le suivi des cas de trafic illicite international dont il est informé et œuvre pour une coopération internationale dans ce domaine », a précisé Mme Dédé Ahoéfa Ekoué (Photo).
« La saisie des 705,5 kilogrammes d’ivoire le 6 août dernier sur le territoire national représente un signal fort d’intensification de la lutte contre l’impunité dans ce secteur et d’une prise en charge effective de la question par le gouvernement à travers le ministère de la sécurité et le ministère de l’environnement », a ajouté la ministre.
Selon certains observateurs, pour obtenir la victoire pour cette lutte mondiale, un travail doit être fait au niveau régional et international en vue du renforcement du dispositif juridique pour le mettre à la hauteur des défis lies aux réseaux internationaux de grande criminalité qui détruisent la faune et les espèces en danger. FIN
Junior AUREL
Savoir News, La Maison de l’INFO
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