Des responsables de presse sont en conclave ce vendredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un atelier de « concertation » de deux jours pouvant leur permettre d’acquérir des notions afin d’informer les Hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et les professionnelles du sexe (PS) en brisant les tabous, en dépassant la stigmatisation et en mettant en relief les enjeux en matière de respect des droits humains.
Cet atelier leur permettra également de maîtriser un certain nombre de principes directeurs dans la collecte et le traitement de l’information portant sur l’homosexualité et la prostitution dans un contexte de réponse au Vih/Sida.
L’atelier est organisé par le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Ist (CNLS) et l’organisation internationale « Family Health International (FHI 360), avec l’appui financier de l’USAID et AMFAR. Cet atelier a reçu l’appui technique de « African Consultants international » (ACI).
Participent aussi à cet atelier: des responsables des structures de régulation de la presse, des responsables de la communication au niveau du CNLS et des responsables de Espoir Vie Togo. Cette rencontre vise notamment à sensibiliser les responsables de presse sur les enjeux des interventions en faveur des populations clés dans un contexte de réponse au Vih/Sida et à offrir un cadre de concertation sur la problématique des populations clés dans un contexte de réponse au Vih/Sida.
Ce conclave permettra également de définir des principes directeurs pour une collecte et un traitement de qualité de l’information relative aux populations clés dans un contexte de réponse au Vih/sida.
Cette rencontre est un élément central dans les stratégies utilisées par le Projet régional de prévention et de prise en charge du VIH/Sida en Afrique de l’ouest (PACTE-VIH) pour améliorer l’environnement de mise en œuvre des interventions en faveur des populations clés.
Lancé en février dernier à Lomé, « PACTE-VIH » s’inscrit dans le cadre de l’initiative du Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le VIH-SIDA (PEPFAR) et vise à réduire le nombre de nouvelles infections, ainsi que l’impact du VIH-SIDA.
Selon Dr Fatim Louise Dia, responsable d’ACI, le pouvoir que possèdent les médias doit être utilisé à bon escient, car aucun programme de lutte contre le SIDA ne peut réussir à long terme si les médias n’ont pas l’information et la formation suffisante pour rendre compte de l’épidémie avec professionnalisme, rigueur et sensibilité ».
« Un plaidoyer bien ciblé en direction des journalistes est fondamental, car les interventions seront pérennisées », a-t-elle indiqué
Elle a mis l’accent sur le rejet dont les professionnels de sexe font l’objet et qui se manifeste jusque dans les journaux ou sur les ondes sous l’angle du fait divers, avec la stigmatisation et la condamnation de pratiques qu’une partie de la société réprouve.
« Les médias riches de leurs diversités, constituent d’importants outils d’information, de mobilisation et de plaidoyer, dans le cadre de la réponse à l’épidémie. Les différents entretiens avec des acteurs de la réponse au VIH, ont montré que le traitement de l’information concernant le VIH/SIDA dans les médias togolais reflétait la perception générale de la société en direction de ces populations », a précisé Dr Fatim Louise Dia dans sa communication.
Au cours des échanges avec les hommes des médias, une professionnelle de sexe a indiqué que sa vie est liée au VIH, car chaque fois elle est confrontée à des réalités de refus de certains partenaires d’utiliser de préservatifs.
« Beaucoup de gens que nous rencontrons ne veulent même pas entendre parler du préservatif. Parfois, ils nous font des offres mirobolantes. Et, le plus souvent nombre de nos collègues tombent dans le filet et après, sont infectées », a-t-elle confié. FIN
De Kpalimé, Nicolas KOFFIGAN
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