Interview exclusive de Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente et coordinateur général de la Coalition « Arc-en-ciel »

Les élections législatives auront lieu le 21 juillet prochain au Togo. Au total 12 partis politiques, 2 regroupements et 15 indépendants ont été enregistrés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Quelque 1.174 candidats dont 159 femmes (avec tous les suppléants) sont en lice pour ce scrutin. L’Union annoncée par le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition « Arc-en-ciel » a échoué, les deux regroupements ayant présenté chacun une liste. Mais pourquoi cette Union tant souhaitée par les partisans du CST et de la Coalition n’a pas vu le jour? Est-ce que les responsables de ces deux regroupements se sont au moins entendus sur le principe? Qui a fait capoter les choses? Les dés ne sont-ils pas déjà pipés? TROIS QUESTIONS posées par l’Agence Savoir News à Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente et coordinateur général de la Coalition « Arc-en-ciel.

Savoir News: L’Union CST / « Arc-en-ciel » a échoué. Est-ce que vous vous êtes vraiment entendus sur le principe?

Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson:<

/strong> Vous savez, on s’est entendu. Nous sommes même allés très loin dans nos réflexions. Il y a même eu une suggestion qui n’est pas de notre part, mais de la part du CST. Cette suggestion consiste à fusionner les deux regroupements. Mais, on n’a pas mené la réflexion plus loin, parce qu’à priori, on se disait qu’au CST, il y a des organisations de la société civile. Si on doit fusionner les deux structures pour aller aux élections, il faut nécessairement trouver une autre dénomination, car ce sera une fusion entre les partis politiques uniquement. Je pense qu’aujourd’hui, chacun des partis politiques comprend le message des populations et subi même une certaine pression des militants qui disent: cette fois-ci, mettez-vous ensemble pour que ces élections soient différentes des autres, qu’elles apportent véritablement un plus dans la marche du peuple togolais vers davantage de démocratie.

Q: Qu’est-ce qui a fait capoter les choses?

R: Je ne peux que m’en tenir aux faits. Et les faits, je vous les ai donnés. Nous autres, ayant fini, nous étions en contact avec nos amis qui nous informaient régulièrement de l’état d’avancement des discussions. Nous ne pouvons pas dire aujourd’hui qu’ils nous ont trompés. C’est vrai, nous avons vu qu’ils étaient en discussions, mais je ne sais pas ce qui s’est passé. Peut être que les enjeux étaient très importants et les discussions ont été longues. Ce que je sais, c’est qu’au niveau de la Coalition « Arc-en-ciel », la tâche ne nous a pas été facile non plus. Nous savons que ce genre d’exercice est douloureux et demande beaucoup de sacrifice, beaucoup de renoncement aux intérêts partisans.

Q: N’est-ce pas une déception pour vos militants? Et que répondez-vous à certains observateurs qui estiment que les dés sont pipés, suite à l’échec de cette Union?

R: Je crois qu’il nous appartient d’expliquer. Nous avons un devoir d’explication et nous devons positiver. Positiver, c’est se dire: nous n’avons pas réussi l’union totale, mais au moins, nous avons réussi à avoir deux listes de cinq partis politiques. Nous devons maintenant, mettre des stratégies en place pour que ces deux listes ne soient pas des listes concurrentes, ce qui émietterait les voix de l’opposition. Tout l’enjeu est là. Nous allons certainement, les jours à venir, en discuter. En tout cas, le coordonnateur du CST (en partant en voyage vendredi soir) nous a dit de déposer les listes et qu’après, on se retrouvera pour réfléchir ensemble. Même s’il y a deux listes, nous n’avons qu’un seul adversaire: c’est l’UNIR. Ensemble avec notre partenaire principal de l’opposition (CST), nous continuerons à discuter avec le pouvoir pour améliorer les conditions d’organisation de ces élections. Nous continuerons à chercher les stratégies à mettre en œuvre pour que nous soyons unis, que nous n’affaiblissions pas l’opposition pendant les élections.
Pour ces observateurs qui pensent que les dés sont pipés, je pense qu’ils se trompent. L’opposition a toutes les chances encore de dégager une majorité forte à l’Assemblée nationale. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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