Le monde entier a célébré jeudi, la 13ème édition de la journée mondiale des refugiés. Au Togo, les manifestations se sont déroulées au Centre communautaire de Tokoin à Lomé, réjouissances présidées par le ministre de la sécurité le colonel Yark Damehame en présence du Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Refugiés (HCR) Théophilus Vodounou, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Moise Inandjo, représentant de la Coordination Nationale d’Assistance aux Refugiés (CNAR) et de Dr Solange Toussah, directrice de l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBF) étaient également présents.
Le thème choisi pour cette célébration est: « une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop ». Cette journée a pour but de sensibiliser à la cause des refugiés, à travers des actions visant à faire connaitre la situation particulière et l’urgence dans laquelle se trouvent les refugiés. Elle est organisée en l’honneur des refugiés, demandeurs d’asile, des personnes déplacées, des apatrides (selon la convention de New York du 28 septembre 1954, le terme apatride s’applique « à toute personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation ») et des personnes de retour dans leur pays, afin de saluer leur envie et leur espoir en une vie meilleure.
Le tout dernier rapport statistique annuel du HCR sur les tendances mondiales, publié mercredi, et couvrant les déplacements de populations qui se sont produits en 2012 révèle qu’à fin 2012, plus de 45,2 millions de personnes étaient déracinées, contre 42,5 millions à fin 2011.
Ce chiffre comprend 15,4 millions de réfugiés, 937 000 demandeurs d’asile et 28,8 millions de personnes forcées de fuir. Le rapport n’inclut pas la hausse des personnes déracinées en 2013 par le conflit en Syrie.
Au 1er janvier 2013, le nombre de refugiés dans le monde a atteint 10,6 millions, soit 0,17% de la population mondiale (6,3milliards d’habitants). Au Togo, il y a au total 24.024 réfugiés de 19 nationalités différentes dont les plus nombreux sont les Rwandais, les ivoiriens, les ghanéens et les ressortissants des deux Congo. Depuis le processus de rapatriement volontaire démarré en 2011, quelque 646 refugiés ivoiriens ont été rapatriés.
Selon le représentant du HCR, 7,6 millions de personnes ont été déplacées en raison de conflits ou de persécutions, dont 1,1millions de nouveaux en 2012. Au cours de l’année, les conflits et la persécution ont contraint en moyenne 23 000 personnes par jour à quitter leurs maisons, en quête de protection à l’intérieur des frontières de leur pays ou dans d’autres pays: « l’apatridie est estimée avoir atteint au moins 10millions de personnes en 2012 ».
Pour M. Vodounou, le thème de cette année n’a pas été choisi au hasard car : « le conflit et la fuite ont un impact désastreux sur les familles déplacées: perte de proches, séparation durant la fuite, traumatisme, détention, appauvrissement, etc. Les réfugiés sont traumatisés par cette expérience et ont besoin d’une aide vitale. C’est à ces problèmes que le HCR entend renforcer plus son engagement et trouver des solutions aux problèmes rencontrés par ces familles victimes de conflits dont elles ne sont pas à l’origine ».
Il a appelé la population à se réunir pour agir en faveur d’une amélioration de la dignité, des conditions de vie et du futur des réfugiés.
Le ministre de la sécurité a pour sa part déclaré qu’il n’y a pas meilleure thérapie à la cause des réfugiés que la recherche constante de la paix : « c’est aussi et souvent notre indifférence et notre silence coupable devant toutes formes d’injustices, de haines, d’intolérances et de frustrations qui élèvent et exacerbent les passions autour de nous et qui constituent les germes et les ferments des déséquilibres sociaux, voire des conflits ».
« C’est en raison des graves clichés que véhiculent les guerres (…), que le président de la république et son gouvernement ont fait l’option judicieuse du dialogue et de la concertation comme mode d’action politique afin d’assurer la paix et la cohésion sociale », a-t-il souligné.
Yark Damehame a par ailleurs évoqué brièvement les derniers agissements au camp de réfugiés d’Avépozo en mai dernier, où des tentes et l’infirmerie ont été brûlées. Selon le ministre, les réfugiés ont les mêmes devoirs dans les mêmes proportions que les ressortissants de l’Etat d’accueil. Des chants, danse, comédie et chorégraphies ont agrémenté la réjouissance. FIN
En Photo: Des réfugiés lors d’un sketch ce 20 juin 2013
Ambroisine MEMEDE
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