La journée de l’enfant africain sera célébrée dimanche (16 juin). Thème retenu cette année: « Eliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants: notre responsabilité collective ». Au Togo, cette journée a été célébrée vendredi dernier à Notsè (environ 95 km au nord de LOmé) en présence des Drs. Afi Ntifa Amenyo et Viviane Van Steirteghem respectivement ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale et Représentante de l’UNICEF. James Fredrick Fritz Foster, Représentant de l’Ong Plan était également présent.
La célébration de la Journée de l’Enfant Africain (JEA) est d’abord une occasion pour rappeler les insurrections de 1976 à Soweto (Afrique du sud), quand une protestation par des écoliers contre une scolarité inspirée par l’apartheid, a eu pour résultat la répression brutale et meurtrière de ces jeunes manifestants non armés par des policiers. Deuxièmement, cette journée est une opportunité pour réfléchir sur les réalités vécues de nos jours, par les enfants en Afrique. Elle permet à ceux qui s’occupe du bien-être des enfants de se concentrer sur le travail de tous les acteurs dévoués aux droits de l’enfant sur le continent, de consolider leurs efforts et de lever les obstacles à la réalisation des droits de l’enfant.
La JEA est encore une occasion pour les gouvernements, Institutions Internationales et Communautés de renouveler leurs engagements continus pour l’amélioration de la condition des enfants en général et des enfants marginalisés et vulnérables en particulier et la sensibilisation.
Cette année, la JEA a pour objectif général d’attirer l’attention sur les pratiques sociales et culturelles néfastes exercées sur les enfants et souligner les rôles et les responsabilités des diverses parties prenantes. En particulier, l’un des principaux objectifs de la JEA/2013 est d’accentuer les rôles et les responsabilités des États parties à la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, de sorte à combattre et éliminer les pratiques néfastes exercées sur les enfants en Afrique.
Vendredi, la commémoration de cette journée a été marquée par un forum national rassemblant 35 chefs traditionnels et religieux venus des six régions du pays, qui ont pris l’engagement formel de lutter contre les pratiques culturelles préjudiciables aux enfants. Cet événement avait été précédé par une série de consultations régionales auxquelles étaient conviés les chefs traditionnels et religieux et les membres du Conseil consultatif de lutte contre les violences faites aux enfants.
« Nous sommes heureux de cette opportunité qui nous a été offerte de revoir nos rites et traditions à la lumière des principes relatifs aux droits de l’enfant. Ceci nous a permis de réaliser que le respect des droits de nos enfants à la protection, à l’éducation et à la survie ne va pas à l’encontre de notre identité culturelle. Il la renforce au contraire en donnant la possibilité à nos enfants de grandir dans un environnement protecteur » a déclaré le Président des Chefs traditionnels du Togo, Togbui Agboli Agokoli IV.
Trop d’enfants dans le monde, et en Afrique notamment, sont victimes d’abus, de violences et d’exploitations au nom de la culture, de la tradition ou de la religion. L’expression de « pratiques culturelles et sociales néfastes » a été particulièrement associée aux mutilations génitales féminines. Cependant, ce terme englobe de nombreuses autres pratiques traditionnelles, coutumières, sociales et religieuses qui sont préjudiciables aux enfants.
Selon le Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale, Dr. Afi Ntifa Amenyo, « le gouvernement du Togo est conscient des conséquences de certaines pratiques socio- culturelles néfastes affectant les enfants dans notre pays. Ces violences peuvent occasionner d’importants traumatismes sur les enfants et des conséquences graves et durables sur leur santé et des répercutions sur leur développement psychomoteur, leur scolarisation, leur vie sociale à court et long terme ».
Selon une étude sur les pratiques culturelles néfastes, commanditée par le ministère en charge de la protection de l’enfant en 2012, avec l’appui de l’UNICEF, les pratiques de mariage précoce, de placement des enfants dans les couvents, de stigmatisation des enfants dits sorciers ou encore d’infanticide sont encore une réalité au Togo.
Si certaines pratiques sont spécifiques à certaines communautés et certaines localités, d’autres, telle que le mariage précoce, sont répandues dans l’ensemble du pays. Ainsi, selon l’enquête MICS réalisée en 2010, près du tiers des femmes âgées de 20-49 ans ont été mariées ou ont été en union avant l’âge de 18 ans et 8 pour cent l’ont été avant l’âge de 15 ans.
Le mariage précoce chez les jeunes filles s’élève à 19 pour cent en milieu urbain mais est presque deux fois plus élevé en milieu rural.
Pour la Représentante de l’UNICEF, « l’engagement pris par les leaders traditionnels en faveur de la protection des enfants revêt une importance particulière dans une société où la tradition et la religion occupent une place prépondérante ».
« Les chefs traditionnels et religieux sont écoutés et respectés par les membres de leurs communautés qui suivent leurs conseils et directions. Aussi leur engagement pourra toucher un grand nombre de familles et directement influencer les pratiques au sein de vos communautés », a souligné Dr Viviane Van Steirteghem. FIN
Source: UNICEF / Savoir News
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