L’Assemblée nationale a adopté ce mercredi, la loi portant statut de l’opposition au Togo. Au total 53 députés de l’Union des Forces de Changement (UFC de Gilchrist Olympio) et du Groupe Parlementaire Majoritaire (GPM) ont approuvé cette loi, a constaté l’Agence Savoir News.
Les députés du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition) présents, ont rejeté cette loi qui comporte 30 articles regroupés dans quatre chapitres.
« Le groupe parlementaire CAR a voté contre ce texte et demande qu’il soit renvoyé et débattu dans un cadre de dialogue, afin de limiter les erreurs de la gourmandise politique », a déclaré Kossi Amégnona, président du Groupe parlementaire CAR.
Selon le texte, sont qualifiés de formations politiques de l’opposition ou d’opposants, les « partis politiques ou regroupements de partis politiques représentés à l’Assemblée nationale ainsi que les députés qui y siègent et qui ont remis au bureau de celle-ci, une déclaration indiquant leur appartenance à l’opposition ».
« Le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti politique appartenant à l’opposition et ayant le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale. En cas d’égalité de sièges, le chef de file de l’opposition est le premier responsable du parti ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages lors des dernières élections législatives. Le chef de file de l’opposition n’est pas nécessairement membre du parlement », souligne cette nouvelle loi.
Il peut participer à un gouvernement, tout en gardant son titre (chef de l’opposition), précise le texte, soulignant que ce dernier a le rang de « président d’institution ».
Selon Gilbert Bawara, ministre de l’administration territoriale, l’opposition constitue « un rouage essentiel de la démocratie et de l’Etat de droit. Elle a pour fonction principale de constituer une alternative crédible à la majorité en place ».
«Cette loi, à l’instar de la loi portant financement des partis, constitue une reconnaissance supplémentaire de la mission constitutionnelle et du rôle déterminant des partis politiques dans notre pays », a-t-il indiqué.
« Ceux-ci, non seulement concourent à l’expression de suffrages universels, mais également participent d’une manière prééminente à l’animation de la vie politique nationale, à la consolidation de la conscience nationale et à l’éducation civique en vue d’une citoyenneté responsable. La définition du statut de l’opposition telle qu’elle est consacrée par la présente loi, porte la marque du contexte propre au Togo, la marque des réalités et de l’histoire propre au Togo », a affirmé M.Bawara.
« Le Togo, étant d’une logique d’approfondissement et de consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, ne peut plus faire le choix de la reconnaissance et du respect de l’opposition. C’est de cela qu’il s’agit à travers la loi portant statut de l’opposition, initiée par le gouvernement et à laquelle la représentation nationale vient d’accorder son quitus », a pour sa part précisé Abass Bonfoh, le président de l’Assemblée nationale.
« Mais, je me dois aussi, de rappeler aux uns et aux autres, et principalement aux partis politiques que les droits s’accompagnent presque toujours de devoirs. Et dans le cas d’espèces, les togolais sont en droit d’attendre qu’ils fassent preuve de beaucoup de responsabilité en faisant primer l’intérêt général sur les préoccupations partisanes. C’est à ce prix que nous construirons ensemble – majorité et opposition – dans la paix, le Togo nouveau et prospère que nous appelons de tous nos vœux », a-t-il indiqué.
Rappelons que trois partis politiques se sont retrouvés au Parlement au lendemain des législatives d’octobre 2007: L’ex-Rassemblement du Peuple Togolais (RPT, 50 sièges), l’UFC (27) et le CAR (4).
Les prochaines législatives sont prévues le 21 juillet. Au total 91 sièges sont à pourvoir pour la prochaine Assemblée nationale. Les principaux partis de l’opposition dénoncent une « mauvaise organisation » de ces élections. FIN
Junior AUREL
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