Mettre à la disposition du public et des décideurs, des données de qualité sur l’environnement socioéconomique du pays: « Afrobaromètre » procède à la dissémination de la deuxième partie des résultats du sondage réalisé au Togo

Le réseau « Afrobaromètre » a procédé samedi à la dissémination de la deuxième partie des résultats du sondage scientifique d’opinions réalisé sur un échantillon représentatif de la population togolaise, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir news. C’est l’Auditorium de l’Université de Lomé qui a servi de cadre à cette présentation.

Plusieurs représentants de partis politique dont Jean Kissi du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition) étaient présents. Mme Pépévi Kpakpo, directrice de l’ISICA, M. Alaji représentant la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et M Messan Messiame représentant la CENI ont aussi assisté à cette dissémination. Des journalistes, des étudiants ainsi que des représentants de la société civile étaient également représentés.

Le sondage a été réalisé du 17 au 29 décembre 2012 par le Centre de Recherche et de Sondage d’Opinion (CROP), partenaire national d’Afrobaromètre. Ce sondage vise surtout à mettre à la disposition des décideurs, l’opinion des citoyens pour qu’ils s’en servent dans leurs décisions. L’enquête a été réalisée suivant la méthodologie d’Afrobaromètre. Elle a pris en compte un échantillon de 1.200 adultes togolais et a porté sur 100 questions dans divers domaines (politique, économique et sociale).

Cette deuxième dissémination a été présentée par un groupe de quatre économistes chercheurs conduit par Moussa Blimpo, Directeur Général de CROP. Deux thèmes ont été abordés. Le premier a porté sur la corruption et le deuxième sur les institutions et les valeurs démocratiques.

Les travaux d’Afrobaromètre sont coordonnés au Togo par CROP, un réseau de chercheurs en sciences sociales créé en 2011 et ayant pour objectif de mettre la science au service des décideurs.

Les questions relatives au premier thème ont porté sur la perception de la corruption par la population dans les institutions publiques: de la présidence jusqu’à la justice. Et sur le vécu de la corruption par la population.

Selon les résultats afrobaromètre, beaucoup de togolais pensent que plusieurs institutions publiques, de la présidence jusqu’à la justice seraient impliquées dans la corruption. Pour 48% des togolais, l’administration fiscale est le milieu le plus corrompu, suivi de la justice (44% de la population) et de la police (42% des togolais). Par ailleurs, les statistiques afrobaromètre ont révélé qu’au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, au moins 20% des togolais auraient payé des pots de vins pour bénéficier d’un service publique. Ces résultats, comparés au Bénin et aux 12 autres pays où les statistiques afrobaromètre sont disponibles, révèlent que la corruption est beaucoup plus vécue au Togo. Selon M. Mijiyawa l’un des chercheurs, la perception est un élément très important dans la prise de décisions.

« Ces résultats révèlent un certain point d’inquiétude, car la perception de la corruption est bien poussée au Togo, ce qui n’est pas de nature à favoriser les relations entre l’administration et les gouvernés », a-t-il souligné.

Le volet du sondage qui a porté sur des questions relatives aux institutions et aux valeurs démocratiques a révélé qu’au Togo comme dans les 12 pays où les résultats afrobaromètre sont disponibles, 80% des citoyens préfèrent la démocratie à tout autre forme de gouvernance. Les résultats indiquent qu’au Togo, l’adhésion des populations à la démocratie est d’abord due à une recherche des libertés publiques. Mais selon 64% de la population, le Togo est une « démocratie avec des problèmes ». Par ailleurs 71% de la population estiment que l’opposition devrait coopérer avec le gouvernement pour le développement du pays.

Selon M. Blimpo, les enquêtes Afrobaromètre ont pour objectif de mettre à la disposition du public et des décideurs, des données de qualité sur l’environnement socioéconomique du pays : « pour prendre des décisions, il est important pour le décideur de savoir où se situe l’opinion de la population ».

« En rendant ces données disponibles, nous croyons qu’à la longue, cela permettra aux décideurs de prendre les meilleures décisions », a-t-il précisé.

Rappelons « Afrobaromètre » est un réseau de chercheurs indépendants et non partisans, menant une série d’enquêtes comparatives sur les opinions des africains. Il mesure les attitudes du public en matière de démocratie, évalue la qualité de la gouvernance et les performances économiques. Les résultants afrobaromètres seront livrés sur quatre disséminations pour couvrir l’ensemble des sujets abordés avec les populations. La première dissémination a eu lieu le 26 Avril dernier. FIN

Ambroisine MEMEDE

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