L’Ordre National des Pharmaciens du Togo (ONPT) a tenu vendredi à Lomé ses 6èmes journées, rencontre au cours de laquelle les participants ont largement débattu du phénomène lié au trafic des médicaments, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Les discussions se sont déroulées dans un grand hôtel de la capitale togolaise en présence de Mme Isabelle Adenot, Président de la Conférence Internationale des Ordres de Pharmaciens Francophones et Président de l’Ordre des pharmaciens français. Des représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres institutions internationales, ainsi que les présidents des conseils nationaux des ordres des pharmaciens du Bénin et du Burkina Faso étaient aussi présents. Quelque 220 pharmaciens togolais ainsi qu’une cinquantaine de partenaires institutionnels, ont pris part à ces assises.
Placées sous le thème: « Accès aux médicaments sûrs et de qualité », ces 6èmes journées de l’ONPT ont permis aux participants « d’actualiser » leurs connaissances, afin de mieux assurer leurs prestations. Ils ont longuement débattu du phénomène lié au trafic des médicaments.
Selon Dr.Sakariyaou Tidjani, président de l’ordre des pharmaciens du Togo, le trafic de médicaments est « unanimement admis comme un problème de santé public ».
« Aucun responsable ne peut accepter que la santé soit marchandée. Il faudra que la population et les autorités se mobilisent pour faire en sorte que ce marché des médicaments de la rue, soit éteint », a-t-il souligné.
Un médicament sur quatre est faux dans les pays en développement, selon les statistiques de l’OMS. Au moins 200.000 décès pouvaient être évités chaque année, si les médicaments prescrits contre le paludisme étaient conformes à la réglementation et capables de traiter réellement la maladie, affichent les mêmes chiffres.
Le commerce des contrefaçons est extrêmement lucratif, ce qui le rend d’autant plus attractif pour les réseaux criminels.
Pour Mme Isabelle Adenot, « les médicaments falsifiés et sous-standards sont un véritable fléau, au Togo comme partout dans le monde. Ce problème ne doit pas être sous-estimé car le faux médicament, par absence de principe actif ou par la présence de produits toxiques, peut tuer ! C’est un crime! ».
Le trafic des faux médicaments a pris de l’ampleur ces dernières années, bon nombre de personnes étant « abonnés » à ces produits en raison du coût. Ces médicaments sont vendus à la sauvette aux abords des rues et dans des marchés. Au Togo, il n’est pas rare de rencontrer des vendeuses ambulantes de médicaments dans les rues. Certains vendeurs n’hésitent pas à placer leurs étalages non loin des pharmacies.
« Pour lutter efficacement contre les faux médicaments, il faut donner les moyens aux autorités de réglementation pharmaceutique que sont la Direction des Pharmacies et Médicaments et l’Ordre des Pharmaciens, afin de permettre à ceux-ci d’exercer leur mission et de faire respecter les textes qui existent en matière de contrefaçon, de monopole et de contrôle du circuit de distribution », a souligné Dr.Sakariyaou Tidjani.
Rappelons que les 5èmes journées de l’ONPT, tenues en juin 2012, avaient pour thème: « Quelle politique pharmaceutique pour les pays de la Cédéao? ». FIN
En Photo: Dr.Sakariyaou Tidjani (à gauche) et Mme Isabelle Adenot (à droite)
Junior AUREL/ Nicolas KOFFIGAN
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