Prochaines Assemblées annuelles de la BAD: La société civile et le secteur privé mieux informés ce vendredi sur la teneur de cette rencontre et le « document de stratégie » 2013/2022 de l’Institution

Des représentants de la société civile et responsables du secteur privé ont été mieux informés vendredi à Lomé sur la teneur des prochaines Assemblées annuelles du Groupe de la banque Africaine de développement (BAD), prévues du 27 au 31 mai prochain à Marrakech au Maroc, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.

Cette rencontre qui a été animée par le représentant résident de la BAD au Togo Serge Marie N’Guessan, a également permis aux participants de mieux cerner le « document de stratégie décennale » 2013/2022 de la Banque. Ce document a pour thème: « transformation de l’Afrique ».

Cette année, la thématique des Assemblées annuelles de la BAD est: « la transformation structurelle de l’Afrique ». L’Afrique a besoin d’une transformation structurelle accélérée pour sortir la majeure partie de sa population de la pauvreté. Pour ce faire, il faut investir massivement dans tout ce qui peut favoriser un changement structurel propice à la croissance.

Il faut investir dans les infrastructures, l’agriculture, la formation professionnelle et l’éducation, ni sans un engagement plus poussé auprès du secteur privé.

Plus de 2 500 délégués, issus des 78 pays membres de l’institution, parmi lesquels des ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales, des représentants d’institutions multilatérales de financement, d’agences de développement et d’organisations non gouvernementales (ONG), ainsi que des chefs d’entreprise et des médias, participeront à ces Assemblées annuelles de la BAD.

Selon Serge Marie N’Guessan, les participants à la rencontre de Marrakech passeront au peigne fin, les interventions de la Banque au cours de l’année 2012 et son portefeuille de financement du développement pour 2013. Autres sujets figurant à l’agenda: les défis auxquels la région Afrique est confrontée, à l’instar du changement climatique, des infrastructures, du secteur privé et de la gouvernance. Séminaires, tables rondes sont aussi au programme, consacrés à la situation économique, sociale et politique du continent. C’est la deuxième fois que le Maroc abritera cette rencontre, après 1974 à Rabat.

Le représentant de la BAD au Togo a aussi mis l’accent sur le « document de stratégie décennale » 2013/2022 de la Banque. La stratégie a été élaborée par une équipe dirigée par Kapil Kapoor, Directeur de la Stratégie de la BAD.

« La Stratégie de la BAD pour la période 2013 à 2022 traduit les aspirations de l’ensemble du continent africain. Cette stratégie a deux objectifs: Le premier objectif, c’est de promouvoir une croissance inclusive. Nous avons constaté que les dix dernières années, la croissance économique de nos pays africains a été bonne, malheureusement, elle n’a pas permis par exemple de résorber le problème de chômage des jeunes. Le deuxième pilier important, est celui de la transition verte une économie verte. Et ce pilier est important à plusieurs titres. Cette transition doit permettre de générer de nouvelles ressources du continent », a souligné M.N’Guessan.

En 2009, le taux de chômage était de 23,4 % en Afrique du Nord et de 12,1 % en Afrique subsaharienne. Une grande majorité des jeunes en Afrique sont sans emploi. Ils représentent jusqu’à 60 % du chômage de la région. Même lorsqu’ils travaillent, la plupart des jeunes occupent des emplois à faible productivité et de qualité médiocre, essentiellement dans l’économie informelle.

D’après les estimations de l’Organisation internationale du Travail, près de 90 % des emplois de la région se trouvent dans l’économie informelle. La productivité des jeunes travailleurs est entravée par leur manque de compétences techniques et entrepreneuriales et l’absence d’informations sur les emplois et les besoins du marché.

Pour le représentant de la BAD, la croissance inclusive comprend quatre éléments: l’inclusion économique, l’inclusion sociale, l’inclusion spatiale et l’inclusion politique.

En dépit des augmentations du PIB au cours de la dernière décennie, la croissance en Afrique a été étroitement concentrée dans quelques secteurs et zones géographiques.

Elle n’a pas été assez inclusive, et n’a pas non plus abouti à des réductions significatives de la pauvreté et de l’inégalité.

C’est pourquoi cette Stratégie de la Banque met l’accent sur l’accès élargi aux opportunités économiques pour les Africains indépendamment des différences d’âge, de sexe et de situation géographique. Elle aidera les pays à éliminer les obstacles qui limitent la participation des femmes et des jeunes à l’économie et aidera les États fragiles à mobiliser les ressources financières et à acquérir les connaissances nécessaires pour mettre en place des institutions dotées des capacités requises.

Quant à la croissance verte (pour une croissance durable), elle protégera les moyens de subsistance, améliorera la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire, favorisera l’utilisation durable des ressources naturelles et stimulera l’innovation, la création d’emplois et le développement économique.

« Pour améliorer la qualité de la croissance sur le continent, la BAD va limiter son engagement à cinq priorités opérationnelles de base: le développement des infrastructures, l’intégration régionale, le développement du secteur privé, la gouvernance et responsabilité et les qualifications et technologies. La Banque n’interviendra que dans les secteurs où elle a un avantage comparatif avéré », a souligné Serge Marie N’Guessan.

Au cours de cette rencontre, les débats ont été très riches, les participants ayant aussi apporté leurs contributions. Certains n’ont pas hésité à faire des propositions, afin d’enrichir ce document stratégie décennale » 2013/2022 de la Banque. Ils ont invité la BAD à aider les structures de fabrication locale des produits et à promouvoir les industries de transformation.

Rappelons que la BAD a été lancée en 1964 dans le but de mobiliser des ressources en faveur du développement économique et social de ses pays membres régionaux. C’est la première institution de financement du développement dédiée exclusivement à l’Afrique. Réduire la pauvreté et promouvoir la croissance durable sont ses priorités.

En quarante-quatre ans (de 1967 au 31 décembre 2011), cette Banque a approuvé 3 661 prêts et dons, pour un total de 60,06 milliards d’unités de compte – soit 92,57 milliards de dollars EU environ -, en faveur de ses pays membres régionaux. FIN

En Photo: Serge Marie N’Guessan.

Junior AUREL / Nicolas KOFFIGAN

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