Etienne Kodjo Yakanou, l’une des 24 personnes en détention préventive dans l’affaire des incendies qui ont ravagé courant janvier, le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé, est décédé vendredi soir. Selon le Procureur de la république Essolissam Poyodi dans un communiqué rendu public samedi soir, Etienne Kodjo Yakanou – membre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), président de la sous-section Avé-Maria et membre du bureau fédéral du Golfe – est décédé d’un « arrêt cardiaque », suite à une crise de paludisme après un « traitement approprié » que le personnel soignant lui a administré « en prescrivant notamment de la quinine et du sérum en présence constante de son épouse qui était à son chevet ».
Explications balayées du revers de la main par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et la Coalition « Arc-en-ciel » qui dénoncent une « violation du droit à recevoir des soins médicaux » et la « non assistance à personne en danger ayant entraîné la mort ».
« Le jeudi 09 mai 2013, M.Yakanou gravement souffrant a demandé, maintes fois à recevoir des soins. Son épouse a amené le vendredi matin, une infirmière de la famille au lieu de détention pour lui administrer des soins mais, les gendarmes s’y sont opposés. Face à ce refus, Mme Yakanou a informé Me Isabelle Améganvi qui à son tour, a immédiatement alerté le Procureur de République vers 9h. Le Procureur de la République a promis prendre les dispositions nécessaires pour qu’il reçoive les soins », indique le CST dans une déclaration à l’issue d’une conférence de presse samedi à Lomé.
« C’est vers 11h30 qu’Etienne Yakanou a été transféré à l’infirmerie du camp de la gendarmerie nationale alors que, son état de santé nécessite qu’il reçoive des soins intensifs, dans un centre approprié. A l’infirmerie du camp gendarmerie, il a reçu une perfusion dont la composition nous est inconnue, puisque les infirmiers ont refusé de répondre aux interrogations des membres de la famille sur la nature du produit. Malgré la dégradation évidente de son état de santé et ses crises manifestes, il a été privé des soins appropriés par le refus de la transférer dans un centre de soins adéquats. Ce n’est qu’après 18h que son transfert au CHU de Tokoin fut décidé. Malheureusement, il rendit l’âme au cours de son évacuation, avant même son arrivée au CHU de Tokoin », souligne le Collectif.
Le CST et la Coalition « Arc-en-ciel » dénoncent pêle-mêle la « violation du droit à recevoir des soins médicaux », la « violation droit de se faire examiner par le médecin de son choix », la « violation du droit des prévenus » et la « non assistance à personne en danger ayant entraîné la mort ».
Ces deux regroupements « élèvent une vive protestation contre cet acte de barbarie et exigent que les responsabilités soient clairement établies dans cet évènement tragique en vue des suites judiciaires ».
Rappelons que le gouvernement avait qualifié ‘d’actes criminels » ces incendies et ouvert une enquête. Au total 35 personnes pour la plupart des militants de l’opposition sont inculpées dont 24 en détention préventive, 09 sous contrôle judiciaire et 02 libérées provisoirement. FIN
En Photo: Me Zeus Ajavon, le coordonnateur du CST
Junior AUREL
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