« Le mal togolais est avant tout la mauvaise gouvernance qu’il faut attaquer à la racine », selon Me Yawovi Agboyibo

« Le mal togolais est avant tout la mauvaise gouvernance qu’il faut attaquer à la racine », a affirmé mardi soir lors d’une conférence-débat, Me Yawovi Agboyibo, le président d’honneur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition).

La conférence tenue dans un grand hôtel de Lomé, s’inscrit dans le cadre du 22e anniversaire de ce parti politique. L’année dernière, le président d’honneur du CAR s’était livré à ce même exercice.

La rencontre de ce mardi était axée sur le thème: « La crise sociale est indissociable de la mauvaise gouvernance des ressources publiques », longuement exposé par Me Agboyibo devant plusieurs personnalités. Il était assisté du président national du CAR, Me Dodji Apévon.

Selon le conférencier, « le mal togolais est avant tout la mauvaise gouvernance qu’il faut attaquer à la racine, car hypothéquant le développement du pays et annihilant l’évolution de nos enfants ».

« Le CAR a évoqué en mars 2011, les axes de la réforme. Le défi à relever est la régulation du système de gouvernance, le déverrouillage des institutions de la République. Nous constatons que la rupture ne s’est pas toujours produite et le Togo se porte mal », a-t-il souligné.

Pour Me Agboyibo, la gouvernance des ressources publiques est un enjeu républicain et n’est pas à confondre avec la gouvernance économique.

« La mauvaise gouvernance des ressources publiques recouvre plusieurs réalités persistantes dont le pillage des finances publiques avec ses conséquences désastreuses, les pratiques discriminatoires en matière d’accès aux emplois et aux marchés publics et l’impuissance des institutions de régulation de la gouvernance des ressources publiques », a-t-il indiqué.

A en croire le président d’honneur du CAR, le Togo « ne s’est en réalité préoccupé de se doter que d’institutions indépendantes de régulation de la gouvernance des ressources publiques ». « La cour des comptes et l’Autorité de régulation des marchés publics (…) ne sont que des trompe-œil. Notre pays est entré dans une ère nouvelle où les problèmes sociaux jusqu’ici abordés sous forme de charité et de dons du chef de l’Etat, sont de plus en plus posés en termes de droits de l’homme à l’endroit des gouvernants », a-t-il affirmé, martelant que le Togo est un « Etat enchaîné à cause du verrouillage des institutions ».

« La mal gouvernance fait perdre au Togo, plus de 300 milliards de F.CFA par an. Lorsqu’on prend un diplômé, il ne peut être recruté sans faire semblant d’appartenir au parti au pouvoir au Togo ».

« Le Togo va mal et il faut une synergie des forces pour changer les choses », a-t-il précisé, dénonçant au passage les conditions dans lesquelles les prochaiens élections législatives sont organisées.

Les togolais se préparent à aller aux urnes pour les législatives, mais aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de ces élections.

Rappelons que le CAR est l’un des principaux partis de l’opposition togolaise. C’est la deuxième formation politique de l’opposition ayant obtenu de sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de 2007. Ce parti avait obtenu 4 des 81 sièges. FIN

Nicolas KOFFIGAN

www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H