Démarrée le 15 avril dernier, la 2ème mission de supervision conjointe Banque mondiale/Fonds International de Développement Agricole -FIDA/Gouvernement du Togo des trois premiers projets soutenant la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), s’est achevée ce mardi, appris l’Agence Savoir News auprès de la Représentation de la Banque mondiale à Lomé.
Les projets ayant fait l’objet de cette supervision sont : (i) le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture au Togo (PADAT); le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest – Projet Togo (PPAAO-Togo).
De manière générale, la mission a noté une amélioration dans le rythme d’exécution des trois projets. La remobilisation effective du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (MAEP) pour l’exécution des feuilles de route convenues lors de la mission précédente a permis de renforcer ses fonctions transversales pour la gestion des projets (approche de gestion axée sur les résultats, rationalisation et contrôle de la gestion financière, passation des marchés et suivi-évaluation) qui ont commencé à engranger des résultats dans leurs composantes techniques sur le terrain, souligne une note de la Banque mondiale dont l’Agence Savoir News a obtenu copie.
Au niveau du PADAT qui appuie la production et la valorisation des produits dans les filières riz, maïs et manioc, la situation se présente comme suit. Au titre de l’année 2013, 8 500 kits d’engrais, de semences de riz et maïs (sur 16 300 prévus) ont été distribués à des petits producteurs vulnérables, ce qui portera le nombre de bénéficiaires depuis 2011 à 53 500, contre une prévision de 50 000, avec 50% de femmes et 40% de jeunes. Il est noté que les producteurs reconstituent les kits, ce qui était un des principes de base de l’opération « Quick Start ». De plus, 50 producteurs bénéficiaires de l’opération pilote de culture attelée et 10 organisations de producteurs (OP) bénéficiaires de l’opération pilote de petite mécanisation recevront des kits de matériels agricoles. Pour ce qui est de la Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols, en 2012, une centaine de champs écoles paysans ont été mis en place et conduits avec la participation active de 1 269 producteurs dont 346 femmes. En 2013, au total 325 champs écoles déjà en place seront conduits, tandis que 250 nouveaux seront mis en place au profit de 9 760 petits producteurs. Au total, 37 000 producteurs seront formés à cette technique.
Par ailleurs, l’étude détaillée pour l’aménagement de 2 069 ha de bas-fonds est en cours de préparation, sur un objectif de 8 000 ha sur l’ensemble du projet. De plus, le renforcement des capacités des OP et des faîtières (Centrale Togolaise des Organisations des Producteurs – CTOP ; Centrale des Producteurs de Céréales – CPC ; etc.) se poursuit sur les aspects techniques, de gestion et sur les services socio-économiques à leurs membres.
Dans le cadre de la valorisation des produits, il est prévu la construction en2013 de 290 magasins dans les 5 régions, sur un total de 550 magasins. La mission note l’engouement des bénéficiaires pour les infrastructures (magasins de stockage, hangars, pistes) et leur engagement se traduisant par la mobilisation de la contrepartie de 5% du coût des infrastructures. Afin de valoriser la production, des équipements de transformation seront distribués en 2013 aux OP identifiées : 250 égreneuses de maïs sur 700, 50 batteuses-vanneuses de riz sur 150, 35 décortiqueuses de riz sur 100, 75 râpeuses et presses sur 500. Les OP bénéficiaires seront accompagnées dans leur plan d’affaires et la gestion des équipements.
Au niveau de la gestion et de la coordination du projet, le système de suivi-évaluation est en place, à travers le manuel de suivi-évaluation et les outils conçus et partagés. Le remplissage des fiches permettra d’apprécier dans les prochains jours l’opérationnalisation du système.
Concernant le PASA, les activités de promotion des cultures vivrières stratégiques, des cultures d’exportation et de la production halieutique continentale ont démarré, avec notamment : (i) la création de 8 Entreprises de Services et Organisations de Producteurs -ESOP (sur les 20 prévues) pour la transformation de 666,7 tonnes de riz, 137,4 tonnes de soja ; (ii) le financement de 22 microprojets dans le cadre des fonds compétitifs mis en place pour soutenir des initiatives de valorisation des produits agricoles et contribuer à la création d’emplois ; (iii) l’identification de 5 centres piscicoles pilotes à Togblé Kopé, Kpime-Seva, Agbofon, Tchalanidè et Twaga, l’adoption par les pêcheurs du Lac de Nangbéto de plans de gestion couvrant 18 000 ha de plans d’eau, et l’appui à 4 sous-projets piscicoles financés sur les fonds compétitifs ; et (iv) le recrutement des agents pour soutenir la relance de la filière café-cacao, la préparation de 200 000 boutures de café et de 40 000 cabosses de cacao qui seront distribuées aux producteurs, en plus de l’élaboration du document d’orientation stratégique de la filière coton.
Les activités de relance du sous-secteur de l’élevage ont également démarré pour la santé animale, la recapitalisation des cheptels et l’amélioration des conditions d’élevage des volailles et des petits ruminants. La formation de 2 950 Auxiliaires villageois d’élevage (AVE) et l’acquisition des équipements pour la chaîne de froid, des vaccins et des produits déparasitant ont notamment permis le traitement de 213000 petits ruminants et 1800 000 volailles. Le repeuplement des élevages avec des animaux de meilleure qualité génétique est engagé à travers l’identification de 175fermes améliorées capables de servir de centres de multiplication, en plus de la station de recherche de Kolokopé, ainsi que de 2 centres sous-régionaux en mesure de fournir des géniteurs améliorés.
Enfin, pour le renforcement des capacités et la coordination du secteur de l’agriculture, de gros efforts ont été entrepris pour mettre en route la modernisation du Ministère, y compris sur le plan de l’informatique et pour améliorer l’environnement institutionnel du secteur. La totalité du personnel d’appui au projet est maintenant en place, de même que les moyens logistiques du projet (comme, par exemple, l’acquisition de 23 véhicules mis à la disposition des directions techniques du MAEP et de la Coordination du projet). Le processus de renforcement des moyens d’analyse et d’études est aussi déclenché et s’est déjà traduit par le lancement de plusieurs études dont celles relatives au secteur des engrais et de la commercialisation des produits vivriers.
Quant au PPAAO-Togo, au titre de l’appui à l’application des règlements communautaires en matière de semences et de pesticides, il a été procédé à la publication au Journal Officiel de ces textes et à leur traduction en langues locales (Kabyè et Ewe). Leur édition (4 000 exemplaires) est attendue pour Juin 2013 et des actions sont en cours pour leur diffusion dans les meilleurs délais. Concernant le renforcement des infrastructures et équipements de l’ITRA et de l’ICAT,il a été acquis au profit des techniciens de l’ICAT 300 motos pour faciliter leur mobilité sur le terrain. La livraison des véhicules de terrain et des matériels informatiques au profit de ces deux structures est attendue à la fin du mois de Mai 2013. En matière de renforcement des capacités des acteurs du PPAAO-Togo, déjà 881 personnes (scientifiques, agents de vulgarisation, distributeurs d’intrants agricoles, paysans, etc.) ont été formées pour améliorer leurs capacités opérationnelles. Deux plans de formation (pour chercheurs et techniciens de vulgarisation) ont été élaborés et sont en cours de mise en œuvre. Dans ce cadre, 84 candidatures pour les formations diplômantes ont été enregistrées pour l’année 2013. S’agissant de l’opérationnalisation du fonds compétitif national, des projets de décrets et d’arrêtés devant permettre de le rendre opérationnel ont été apprêtés, de même que son manuel de gestion. En attendant, deux projets commissionnés ont été préparés pour être financés sur les ressources du PPAAO-Togo.
Par ailleurs, l’appui à la production et à l’accès des producteurs au matériel génétique amélioré a permis de produire 1,3 tonne de semences de pré base de maïs et de riz, 13,65 tonnes de semences de base de maïs et de riz, 250 géniteurs ovins et 40 géniteurs caprins. Ces géniteurs seront repris par le PASA pour recapitaliser les élevages dans l’ensemble des régions du pays. Dans ce même cadre, la création des ESOP dans le domaine des semences et de la transformation de la viande est en cours. Le projet se prépare à distribuer, au cours de la campagne agricole actuelle, 500 tonnes de semences certifiées de maïs et 200 tonnes de semences certifiées de riz aux producteurs de céréales pour promouvoir à leur niveau, l’utilisation des semences certifiées. De même, le PPAAO-Togo fournira aux multiplicateurs de semences un kit composé de semences de base et d’engrais, pour intensifier la production de semences certifiées et permettre une plus grande disponibilité de semences améliorées.
Les membres de la mission ont pu toucher du doigt les résultats concrets qui ont pu être obtenus par des bénéficiaires directs des trois projets au cours des visites de terrain qu’ils ont effectuées respectivement dans les régions Maritime (Assahoun), Plateaux (Agou, Amlamé, Atakpamé, Anié, Notsé), et Centrale (Sotouboua, Sokode). Ils ont pu noter que certains de ces résultats conduisent déjà à des changements positifs et mesurables sur le terrain et se sont réjouis de la création d’emplois qui en découlent en zone rurale (notamment pour les femmes et les jeunes).Ils se sont également réjouis de l’augmentation de la production et de la productivité qui renforce la sécurité alimentaire et accroit les revenus par la commercialisation des surplus.
« Alors que la première année d’exécution fut essentiellement consacrée à la mise en route des projets dans un contexte de reprise de la coopération agricole au Togo, l’année qui s’ouvre devrait être marquée par une accélération des réalisations et une plus grande visibilité des investissements à travers le Pays ». « Nous sommes avons été heureux de constater sur le terrain l’engouement et l’implication active des bénéficiaires qui ont déjà mobilisé leurs contributions, en attendant les réalisations », ont déclaré respectivement Monsieur Christian Berger, Chargé du PASA à la Banque mondiale et Madame Aissa Toure, Chargée du Programme-Pays au FIDA.
Au cours de la grande réunion de restitution tenue le Vendredi 26 avril 2013, les membres de la mission ont tenu à féliciter les équipes respectives pour les efforts entrepris afin de lancer la dynamique du PNIASA et ses réalisations sur le terrain. Ils ont également remercié les autorités togolaises pour avoir impulsé cette remobilisation non seulement au MAEP, mais aussi chez les partenaires du Gouvernement et de la profession agricole. Ils ont recommandé que ces efforts soient poursuivis et maintenus dans la durée pour davantage tirer parti des synergies possibles entre les trois projets. La mission note toutefois que toutes les difficultés n’ont pas disparu et que des défis demeurent. Ces contraintes ont été identifiées et des mesures ont été recommandées pour les surmonter, à travers de nouvelles feuilles de route. Les conclusions de la mission seront consignées dans des Aide-mémoires qui seront transmis dans les prochains jours à l’ensemble des parties prenantes.
Dans ses mots de conclusion à la fin de la mission, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Ouro Koura Agadazi s’est réjoui de l’avancée des activités depuis la première mission. Il a attribué ces performances à l’accompagnement des partenaires techniques et financiers et aux efforts du gouvernement. Il a salué la mobilisation du personnel du ministère qui a su prendre la mesure de la situation en s »’impliquant d’avantage et de concert avec l’assistance technique et les organisations paysannes dans l’exécution des trois projets. Il a remercié tous les acteurs tout en les rassurant que la dynamique sera maintenue.
La deuxième mission de supervision a été conduite par des équipes de la Banque mondiale et du FIDA, en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes concernées et sous la coordination d’ensemble du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. La prochaine mission de supervision est prévue pour le mois d’Octobre 2013. FIN
En Photo: Hervé Assah, le Représentant résident de la Banque mondiale au Togo
Source: Banque mondiale
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