Quelque 200 acteurs du secteur cotonnier ont entamé ce jeudi à Lomé, les travaux des 11emes journées de l’Association cotonnière africaine (ACA), conclave de deux jours au cours duquel ils chercheront les stratégies à mettre en œuvre pour permettre au continent africain d’atteindre une production annuelle de 5 millions de tonnes de coton à l’horizon 2022, a constaté l’Agence Savoir News.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre d’Etat en charge des enseignements primaire et secondaire et de l’alphabétisation Solitoki Magnim Esso (représentant le Premier ministre). D’autres ministres dont Eliott Ohin des affaires étrangères, le Colonel Ouro-Koura Agadazi de l’agriculture et le colonel Yark Damehane de la sécurité étaient également présents.
Principal thème de ces 11emes journées de l’ACA: « 5 millions de tonnes de coton fibre de qualité irréprochable à l’horizon 2022: nouveau défi de l’ACA ». C’est la première fois que le Togo abritera les journées de l’ACA.
La rencontre de Lomé permettra aux participants d’échanger sur des sujets bien précis, afin de chercher des stratégies pouvant permettre à l’Afrique d’engranger 5 millions de tonne de coton d’ici 2022. Actuellement, la production annuelle du continent est estimée à 1,5 millions de tonnes contre une production mondiale de plus de 25 millions de tonnes.
Selon Solitoki Magnim Esso, le ministre des enseignement primaire et secondaire et de l’alphabétisation, la tenue des 11emes journées de l’ACA à Lomé, représente pour l’Etat togolais, un signe fort qui vient conforter toutes les actions menées par le gouvernement pour relancer la filière coton. Car l’importance du coton pour les pays africains n’est plus à démontrer.
Le secteur cotonnier apporte à de nombreux pays africains des revenus, des emplois et des devises. Il constitue un puissant facteur d’industrialisation et donc un moteur essentiel de développement pour ces pays producteurs de coton du continent.
Au Togo, le coton est une culture stratégique pour l’économie. Le Coton est le deuxième produit d’exportation du Togo, après le phosphate et le premier produit agricole d’exportation. En année normale, il occupe directement près de 275.000 producteurs et fait vivre, directement ou non, près de 2,5 millions de personnes sur les 6 millions d’habitants que compte le pays. Il est de ce fait, un important facteur de lutte contre la pauvreté en milieu rural.
« La filière cotonnière africaine reste confrontée à de réels et préoccupants défis. Dans ce contexte, aucun détail ne saurait être négligé, sans risquer d’hypothéquer l’avenir du secteur et compromettre les acquis; d’annihiler les efforts déployés jusque-là et de fermer les sources de revenus des milliers d’habitants », a souligné M.Esso.
« A cet égard, je voudrais bien compter sur le savoir-faire des spécialistes du coton que vous êtes, afin de faire avancer le secteur, pour réduire notre vulnérabilité par rapport aux fluctuations de prix sur les marchés, contribuer à créer un tissu économique plus enrichi et asseoir la coopération intra-régionale, nous devons apporter une valeur ajoutée à nos produits avant leur exportation », a-t-il indiqué..
Pour Iya Mohamed, le président de l’ACA, le thème choisi cette année, témoigne de la volonté de l’ACA de faire du coton africain, un véritable levier des économies africaines.
« Il y a des terres, il y a des jeunes qui sont au chômage. Il suffit seulement de créer des conditions susceptibles d’inciter les populations à s’adonner à la culture du coton. Nous avons tout ce qu’il faut. Il faudrait qu’on soit seulement mieux organisé et qu’on fasse de lobbing au niveau des Etats pour lutter contre les subventions accordées par les grandes puissances à leurs producteurs », a-t-il souligné.
Iya Mohamed a invité les Etats africains à affecter au secteur cotonnier, 25% des moyens financiers consacrés aux règlements des conflits en Afrique.
Cinq grands sous-thèmes seront développées durant les assises de Lomé : « la situation mondiale du coton sur les dix dernières années et perspectives à l’horizon 2022 : quelle place pour l’Afrique ? », « Quelles stratégies engagées par l’ACA pour atteindre les 5 millions de tonnes de coton fibres à l’horizon 2022 ? », « la filière cotonnière togolaise : historique, évolution et perspectives d’avenir », « Analyse des facteurs socio politiques, géographiques et économiques qui influent sur la production cotonnière en Afrique et comment limiter les risques ? », et l' »Analyse des forces et faiblesses des mécanismes de fixation du prix d’achat du coton graine aux producteurs, mis en œuvre au cours des trois dernières campagnes ».
Au Togo, le secteur cotonnier a enregistré ces quatre dernières années, des résultats encourageants, après plusieurs années de traversée de désert.
Pour la campagne 2010/2011, la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) a engrangé un bénéfice de 370 millions de F.CFA pour une production de 46.844 tonnes. En 2011/2012, la production est estimée à plus de 79.000 tonnes pour un bénéfice de plus de 976 millions de F.CFA. Pour ce qui concerne la campagne 2012/2013, il est envisagé une production de 95 000 tonnes de coton graine. A l’horizon 2022, le Togo entend atteindre une production annuelle de 200.000 tonnes de coton. FIN
Junior AUREL
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