28 personnes ont été interpellées dont 19 entendues au fond dans l’enquête des incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé, a indiqué mercredi lors d’une conférence de presse le procureur de la république, Blaise Essolissam Poyodi.
« La procédure a évolué. Nous ne sommes plus au stade de l’enquête préliminaire, non plus au stade des inculpations de la première comparution. Sur les 28 personnes inculpées, 19 ont été entendus au fond, une a bénéficié d’une liberté provisoire sous contrôle judiciaire et trois autres entendues en première comparution, n’ont pas fait l’objet de mandat de dépôt, mais sont placées sous contrôle judiciaire », a-t-il souligné.
L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo est la personne remise en liberté. Président de l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS, opposition), M.Kodjo avait été interpellé le 16 janvier à son domicile.
Maîtres Zeus Ajavon, Jil Benoît Afangbédji et Raphaël Kpandé-Adzaré – tous responsables du Collectif « Sauvons le Togo (CST) – inculpés mardi de « complicité de destruction de biens publics et de groupement de malfaiteurs » sont les trois personnes placées sous contrôle judiciaire.
Selon le Procureur de la république, « les modes opératoires sont connus avec précisions et les degrés de complicité sont clairement définis ».
« Les auditions et interrogatoires au fond des inculpés dans les affaires des crimes de destruction volontaire par incendies d’édifices publics et privés, tentatives de destruction volontaire, complicité de destruction volontaire et groupement de malfaiteurs se poursuivent normalement au cabinet du doyen des juges d’instruction à un rythme serein et satisfaisant. La plupart des inculpés en qualité d’exécutants ou d’organisateurs ont déjà été entendus », a-t-il indiqué.
« Le contrôle judiciaire est une mesure pratique d’interdiction de faire des déclarations relatives à l’affaire pouvant gêner le secret de l’instruction et la sérénité de la procédure. C’est une mesure normale usitée par tout dans le monde et est dans l’intérêt des personnes poursuivies et de la procédure. Sa violation entraine la réincarcération », a rappelé M.Poyodi.
« Les auditions des suspects et les premiers recoupements des faits effectués, ont permis d’établir de façon claire et nette, les modes opératoires, les rôles et responsabilités respectifs, dans la commission de ces crimes. Les auditions au fond conduites à ce jour confirment: 1)-la responsabilité individuelle des exécutants et les modes de mise à feu. 2)- La responsabilité directe de ceux qui leur ont ordonné de commettre ces crimes ou les ont financés. 3)-les complicités dont ils ont bénéficié et bénéficient encore », a-t-il poursuivi.
Pour le Procureur, les faits établis à ce stade de l’instruction, « permettent désormais d’affirmer avec certitude, qu’il s’agit d’une vaste série d’attentats planifiés et organisés de façon coordonnée par des esprits criminels, et exécutés a l’échelle de l’ensemble du territoire de la république togolaise ».
« Les déclarations croisées des inculpés se recoupent. Elles confirment que les mises à feu ont été exécutées selon un mode opératoire analogue, dans le but de détruire par le feu les édifices et autres objectifs cibles, sans aucun souci des vies humaines ni des dommages matériels et psychologiques graves causés aux braves femmes des marchés, bref aux commerçantes et commerçants, et aux autres acteurs économiques de nos villes », a-t-il indiqué.
A en croire le Procureur, la loi s’appliquera à tous, « quelles que soient les positions ou qualités des uns et des autres », car « nul n’est au-dessus de la loi ».
Rappelons que le gouvernement avait qualifié « d’actes criminels » ces incendies et a mis en place, une commission dirigée par le Procureur de la république.
Le Collectif « Sauvons le Togo » demande la libération de tous les militants de l’opposition et exige une « enquête internationale ». FIN
Junior AUREL
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