L’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) a dénoncé vendredi, l' »intrusion » du Parti socialiste (PS) français dans l’affaire des incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé.
Le PS avait demandé jeudi, la « libération immédiate » des personnalités de Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et d’autres membres de l’opposition arrêtés dans ce dossier.
« Le Parti socialiste observe avec inquiétude la vague d’arrestations d’opposants politiques orchestrée depuis un mois par le pouvoir en place. Le Parti socialiste dénonce l’arbitraire manifeste de ces arrestations qui visent essentiellement les personnalités du Collectif « Sauvons le Togo » et d’autres membres de l’opposition. Il demande leur libération immédiate », avait indiqué le PS dans un communiqué rendu public.
Selon ce communiqué intitulé « Togo: démocratie bafouée », le Parti socialiste a invité les togolaises à « permettre la relance d’un dialogue politique sincère et inclusif, et à mettre en œuvre d’urgence les recommandations des missions d’observations de l’Union européenne en faveur d’une réforme électorale pour le prochain scrutin législatif ».
Dans un communiqué dont l’Agence Savoir News a obtenu copie, l’UNIR se dit « surprise » que le Parti socialiste « qui participe depuis des décennies à l’animation de la vie politique, dans une vieille démocratie comme la France, ait pris sur lui de s’immiscer dans des affaires judiciaires en cours d’instruction au Togo, à travers des prises de positions hasardeuses qui ne peuvent s’expliquer que par le parti pris aveugle ou la méconnaissance totale des réalités togolaises ».
Selon le parti présidé par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, « cette intrusion regrettable dans le déroulement de la procédure judiciaire engagée suite à la vague des incendies criminels enregistrés par le Togo aurait été tolérable, si le communiqué du Parti socialiste français avait tenu compte, un tant soit peu, des premiers éléments recueillis par les enquêteurs, après plusieurs semaines d’investigation ».
« Il est en effet inadmissible que le Parti socialiste français évoque « des arrestations arbitraires » et parle de +démocratie bafouée+ alors que toutes les procédures prévues par les textes en vigueur ont été respectées aussi bien lors de l’interpellation et de la garde-à-vue, qu’à l’occasion de l’inculpation des personnes mises en cause. Toutes les personnes détenues ont en outre reçu la visite des organisations de défense des droits de l’homme, notamment le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) », poursuit le communiqué.
Le Bureau exécutif de UNIR « saisit par ailleurs l’occasion pour convier le Parti socialiste français à procéder à une lecture plus objective des difficultés rencontrées par le dialogue politique au Togo ».
« Le PS français se trompe dangereusement de cible quand il +appelle les autorités togolaises à permettre la relance d’un dialogue politique sincère et inclusif+, alors qu’il est connu de tous les observateurs avisés de la vie politique togolaise, que les difficultés qui ont émaillé le processus de dialogue, sont le fait des formations politiques dites radicales qui, par pure tactique politicienne et au péril de l’intérêt national, ont opté pour les marches, les manifestations de rue et d’autres formes de lutte, en lieu et place d’un dialogue serein et constructif », affirme l’UNIR.
Le parti au pouvoir « encourage les autorités judiciaires à poursuivre dans la sérénité les investigations, afin de faire toute la lumière sur la vague des incendies criminels qui ont été perpétrés en début d’année contre les grands marchés du Togo ».
Au total, 24 personnes ont été interpellées par la commission d’enquête dirigée par le procureur de la République Essolissam Blaise Poyodi. Parmi le groupe figurent Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS, opposition).
Rappelons que le gouvernement avait qualifié « d’actes criminels », ces incendies et a mis en place une commission placée sous l’autorité du Procureur
L’opposition notamment le Collectif « Sauvons le Togo » demande également la libération de tous les militants de l’opposition.et exige une « enquête internationale ». FIN
En Photo: Georges Aïdam, le 1er vice-président de l’UNIR
Junior AUREL
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