Plus de 13 millions de Ghanéens inscrits grâce à des cartes d’électeurs biométriques, élisent un président sur les huit candidats en lice. Parmi eux, le président John Dramani Mahama, qui assure l’intérim à la tête de l’Etat depuis la mort, en juillet 2012, du président John Atta Mills. Ils départageront également les 275 candidats aspirant à un siège au Parlement.
Faisant suite aux dispositions réglementaires, la Commission Electorale du Ghana procède pour la première fois dans l’histoire des élections en Gold Coast à l’identification biométrique avant tout vote.
Dans les bureaux de vote, l’attraction pour les électeurs est pour la petite machine biométrique qui à partir même de la carte électorale du votant ou de son numéro l’identifie clairement après avoir placé un de ses doigts sur le voyant lumineux vert. Une fois cette opération concluante et signalée par un message « Verified», l’électeur est autorisé à retirer son bulletin de vote, à être marqué à l’encre indélébile et ensuite passer dans l’isoloir pour son choix secret et enfin mettre son bulletin dans l’urne.
Si donc, l’utilisation du système biométrique est à saluer en ce sens qu’il éviterait les votes fictifs et éventuellement le bourrage des urnes, s’identifier véritablement le jour du vote est un parcours de combattant et de temps de prière consacrée.
Pour cette dame enceinte rencontrée dans un centre vote, c’est la désolation car n’ayant pas pu, pour l’instant, accomplir son devoir civique : « la machine biométrique ne m’a pas reconnu, affirme la dame en langue Ewé. On m’a demandé de repasser plus tard pour réessayer l’exercice. Je ne sais pas si c’est ma grossesse qui est à la cause de ma non identification ».
Plus loin à Kpaloré, nous sommes en présence d’une mère, un bébé de 2 ans environ au dos. Elle arrive à son tour à l’étape d’identification biométrique. Le procédé ne marche. Elle a dû passer ses 10 doigts à sa grande déception. Un monsieur dans la queue, sous un air amusé, lui suggère de descendre son bébé par terre et de réessayer. Pessimiste et pensant que le monsieur se moquait d’elle, elle s’exécute quand même. La machine l’a reconnu au premier essai. Un ouf de soulagement de la maman qui se transforme en une partie d’humour et de diverses interrogations par la foule présente. L’aventure biométrique continue.
A Zongo Primary School, un électeur, la quarantaine dépassée arrive à son tour au « check point » concentré tel un moine devant le Saint Sacrement. La prière a été ardente, pouvait-on insinuer. Malheureusement, il ne passe pas au premier essai. Il s’arme de courage, et devant la foule se lime les doigts contre un mûr dans la cour du centre de vote, se lave ensuite proprement au savon les doigts et attend patiemment dans la queue son tour.
Si dans d’autres centres de vote, la machine biométrique reconnait parfois plus les femmes que les hommes, par contre à Sabon-Gari, ceux aux mains durs n’ont pas du tout chance. Les anxieux doivent également faire le vide en eux, et s’estimer joyeux et heureux pendant quelques minutes pour pouvoir se faire vérifier correctement et accomplir son devoir. FIN
De Sabon-Gari, Crédo TETTEH
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