Mme Khardiata Lo N’diaye, la représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a lancé lundi à Lomé lors d’une conférence de presse, le rapport/2012 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) sur les pays les moins avancés (PMA), a constaté l’Agence Savoir News. Le lancement de ce rapport s’est déroulé simultanément à New York et Genève et dans un certain nombre de pays.
Axé sur le thème : »Mettre à profit les envois de fonds et les compétences des diasporas pour renforcer les capacités productives », ce rapport concerne 48 PMA dont 33 en Afrique.
Etaient présents à cette rencontre, certaines personnalités parmi lesquelles Mme Bernadette Legzim-Balouki, ministre du commerce et de la promotion du secteur privé et Jonathan Fiawoo, président de la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT). Kako Nubukpo, économiste et professeur à l’Université de Lomé étaient aussi présents.
Les PMA sont ceux caractérisés par la faiblesse de leur produit intérieur brut par habitant, la faiblesse de leur capital humain ainsi que de leur forte vulnérabilité économique.
Le rapport/2012 de la CNUCED s’est basé sur une analyse socio-économique et financière des pays concernés. Il vise à montrer notamment qu’il y a des ressources financières qui sont envoyées par la diaspora et qui servent au développement de leur pays d’origine.
Selon ce rapport, dans la plupart des pays des 48 PMA, plus particulièrement les pays africains les envois des fonds sont supérieurs aux fonds qu’ils reçoivent au titre de l’aide publique au développement.
Les envois de fonds vers les PMA sont essentiellement tournés vers l’amélioration du quotidien des bénéficiaires, les soins de santé, l’éducation.
Les envois de fonds de la diaspora sont une source appréciable de financement extérieur qui, gérée au moyen de politiques appropriées, pourrait s’avérer particulièrement précieuse pour les PMA qui manquent cruellement de capitaux.
En 2011, les ressortissants des pays les plus pauvres, qui travaillent à l’étranger, ont envoyé chez eux environ 27 milliards de dollars. Ce qui a poussé le CNUCED a recommandé aux gouvernements de ces pays, d’exploiter ces importantes ressources, dont une grande partie fait l’objet de transferts privés directs destinés aux familles pour diversifier et renforcer leur économie.
Pour la CNUCED, les 48 PMA devraient prendre des mesures notamment l’amélioration des services bancaires et financiers nationaux, afin qu’une plus grande partie de ces fonds serve à financer l’investissement, le développement de petites entreprises, la création d’emplois en faveur des populations devenues plus urbanisées.
Le rapport 2012 décrit les incidences positives des envois de fonds sur le niveau de vie des ménages en matière de réduction de la pauvreté et de diversification des sources de revenu.
Pour Mme Khardiata Lo N’diaye, toute la question est de savoir ce que le gouvernement doit faire pour attirer ses compétences dans la diaspora et aussi le rôle de la diaspora, afin de soutenir les familles sur le plan de leurs besoins quotidien.
Il est à noter que le nombre des émigrants originaires des PMA a augmenté passant de 19 millions en 2000 à 27 millions en 2010. Il correspond à 3,3% de la population de ces pays. Les PMA représentent 13% de l’effectif mondial des migrants.
Selon les chiffres, environ 2 millions de Togolais vivent hors du territoire national et leur envoi a un impact, voire des avantages socio-économiques sur le pays. Les 2/3 de ces togolais vivent en Afrique; et les 2/3 des fonds transférés proviennent de l’Occident.
Les études de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), révèlent une forte progression des transferts de 2000 à 2010. Les fonds transférés par la diaspora sont passés en 10 ans de 1% à 10% du PIB. L’évolution globale des montants transférés de 2000 à 2010 marque une croissance régulière avec des taux annuels variant entre 9% et 60%, malgré les crises financières mondiales de ces dernières années.
En 10 ans, les montants des transferts ont été multipliés par près de 14 avec un taux de croissance annuel moyen de 30%, passant de 11,2 à 154 milliards de FCFA, soit un cumul sur 11 ans de 1.009,2 milliards de FCFA.
De 34 millions de dollars US en l’an 2000, les envois de fonds des Togolais de l’extérieur ont été multipliés par dix ces dernières années avec la forte émigration qu’à connu le pays.
Une analyse comparative des transferts de fonds et de l’aide publique au développement fait ressortir que les sommes envoyées chaque année par la diaspora togolaise représentent trois à quatre fois l’aide publique au développement, accordée au Togo par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. FIN
Photo prise par Emile KENKOU
Lambert ATISSO
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