Mis en œuvre depuis 2008 avec l’appui de la Banque Mondiale qui l’a financé à hauteur de 16 milliards de FCFA, le Projet de Développement Communautaire (PDC) a été un véritable ballon d’oxygène pour les communautés les plus pauvres du Togo. Et pour cause, il a permis d’apporter une amélioration significative dans les conditions de vie de ces communautés. Le 28 mars dernier, une nouvelle subvention non remboursable de 7 milliards de nos francs a été une fois de plus octroyée par la Banque Mondiale et servira cette fois-ci à mettre en œuvre un nouveau projet, le « PDCplus ». Ce nouveau projet a été officiellement lancé le 21 septembre dernier au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée à Dapaong, au nord du Togo.
Etaient présents à cette cérémonie, six ministres : Bagbiégou de l’Energie et des Mines, Gourdigou Kolani des Infrastructures rurales (tous deux natifs du milieu), Dédé Ahoéfa Ekoué de l’Environnement, Afi Amenyo-Bebou de l’Action sociale, Patricia Dagban-Zonvidé de la Promotion de la femme et de Victoire Tomégah-Dogbé du Développement à la base, représentant le Premier ministre.
Des députés natifs du grand Tône, le préfet de la localité, les responsables des agences d’appui aux initiatives de base (AGAIB), ainsi que les représentants des populations bénéficiaires du PDC initial, étaient également présents.
Bref bilan des retombées du « PDC initial »
Le PDC n’a été initié qu’en 2008. Mais en 4 ans, il a permis d’avoir des résultats probants et des améliorations palpables qui méritent d’être rappelés.
Pour la sous-composante des microprojets, plus de 580 microprojets sur les 395 prévus ont été réalisés depuis 2008. En 2011, deux études réalisées ont montré que la qualité de ces microprojets, est très satisfaisante, que les activités génératrices de revenus financées, fonctionnent et présentent des bilans financiers positifs, mais qu’il faut intensifier.
Sur le plan de la participation communautaire à la mise en œuvre de ces microprojets, les résultats sont aussi satisfaisants. Les 5% de contribution attendue des communautés bénéficiaires se sont traduits par leur implication effective dans la réalisation des microprojets.
Leurs Comités Villageois de développement (CVD) ont pu, à l’issue des formations reçues, jouer un rôle important dans la sélection des entreprises et signer des contrats avec elles. Ils ont pu également ouvrir des comptes et payer les entreprises. Aussi, ont-ils pu suivre les travaux et mettre en place une comptabilité sommaire pour le suivi financier.
La sous-composante des repas scolaires a permis à environ 40.000 écoliers répartis dans 182 écoles de bénéficier de cette opération. Quant à la composante agricole, elle a permis de toucher près de 14.000 producteurs et d’augmenter leur productivité agricole de 900 Kg par hectare pour le sorgho et de 800 kg par hectare pour le maïs.
La sous-composante des Travaux à Haute Intensité de Main-d’œuvre n’est pas en reste. Plus de 21.000 emplois temporaires ont été créés touchant des jeunes de 18 à 35 ans dont 38% de femmes. L’opération a permis le reboisement de plus de 2.000 hectares de terre et la réhabilitation d’une centaine d’ouvrages de protection de l’environnement comme les marres d’eau, les étangs piscicoles à des fins de production agricole. Bref, en termes de bénéficiaires directs, le projet a touché plus de 200.000 personnes.
Que fera le « PDCplus » ?
Le nouveau Projet de Développement Communautaire, le PDCplus est destiné non seulement à renforcer les actions du PDC initial et à accroître l’accès des populations les plus pauvres aux services sociaux de base, mais aussi à apporter une dimension plus renforcée de protection sociale avec un volet additionnel de transferts monétaires.
Ce volet est orienté vers l’appui à la réduction de la malnutrition chronique dans les régions des Savanes et de la Kara où les taux de malnutrition sont les plus élevés. Ces transferts monétaires toucheront systématiquement 8.000 enfants dont l’âge est compris entre 6 et 24 mois. Il va permettre de leur octroyer, durant 18 mois, des ressources financières de l’ordre de 5.000 F.CFA par mois et par enfant.
En ce qui concerne le volet traditionnel du projet, c’est-à-dire le volet concernant les microprojets et les Travaux à haute intensité de main d’œuvre, il sera poursuivi et renforcé dans le cadre du PDCplus.
En somme, avec le PDCplus, ce sont 170 infrastructures qui seront créées, 10.000 possibilités d’emplois nouveaux qui seront offerts dans le cadre des travaux à haute intensité de main d’œuvre et près de 70.000 personnes qui en bénéficieront.
Tout en exprimant sa gratitude aux ministères et aux partenaires techniques grâce à qui le PDCplus a vu le jour, Mme Victoire Tomégah-Dogbé – ministre du développement à la base – a invité les structures d’exécution « à un niveau de professionnalisme encore plus élevé pour l’atteinte des objectifs du PDCplus ».
Hervé Assah, Représentant Résident de la Banque mondiale au Togo, espère de son côté que le PDCplus, contribuera encore mieux à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.
Pour Yawavi Agboka, Coordinatrice du PDC, l’intérêt du PDCplus pour les populations est fort dans la mesure où ce projet initie beaucoup d’autres choses qui iront dans leur intérêt. « Les conditions de fréquentation scolaire seront améliorées, les unités de soin de santé primaire seront également renforcées à partir de l’appui que le projet va apporter. Beaucoup d’autres domaines seront pris en compte. C’est dire, combien de fois le PDCplus sera utile aux populations », a-t-elle souligné.
Notons qu’à la fin de la cérémonie, une visite de terrain a été effectuée à Tantigou barrage et à Nanergou pour constater certaines réalisations du PDC initial dans ces localités. FIN
Rodolph TOMEGAH
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