La coopération entre la Chine et l’Afrique alimente la chronique dans les relations internationales. Redoutée par certaines puissances qui voient d’un mauvais œil la présence croissante de la troisième puissance mondiale sur un continent scandaleusement riche en ressources minières et dotée d’une population de plus d’un milliard, les relations Chine-Afrique ne cessent de s’affermir.
Elles ont encore dépassé un nouveau palier avec le Premier Forum sur la Coopération Chine-Afrique des Collectivités locales qui a eu lieu du 27 au 28 août dernier à Beijing. De nombreux dirigeants politiques et économiques africains ont participé à ce forum.
Il s’agit ainsi de dépasser les relations d’Etat à Etats, à des relations permettant aux peuples africains et chinois d’approfondir leurs échanges à la base à travers la coopération décentralisée.
Invité à ce forum, le Président de PAX AFRICANA, Edem Kodjo a animé un débat sur le thème « Améliorer la coopération locale, promouvoir le développement commun ».
Les peuples Africains et Chinois doivent « se découvrir mutuellement malgré la distance qui les sépare et de favoriser une émulation à travers la richesse de leurs cultures millénaires respectives qui ont abondamment fécondé d’autres civilisations », selon l’ancien Premier ministre du Togo.
« Les peuples chinois et Africains doivent cheminer de concert, travailler à la base, se donner la main, éviter les écueils liés aux préjugés et œuvrer pour un développement humain durable « , a-t-il souligné
Dans cette optique d’une coopération décentralisée, où le continent noir attend de la Chine, « une extension de la coopération vers les collectivités locales africaines de base, dont le mode de vie au quotidien peut être considéré comme proche de celles des campagnes chinoises », ayant les mêmes défis à relever, clarifie le Président du Forum panafricain pour la Paix.
Selon Edem Kodjo, l’Afrique, « dans sa politique d’organisation des collectivités de base veut pouvoir s’inspirer du savoir-faire chinois, de l’ingénierie chinoise dans le développement municipal et local ainsi que des réformes agraires, de son réseau de coopération municipale, de la coopération économique entre régions et la synergie développée entre toutes ses unités de base ».
A ce premier forum de la coopération décentralisée entre l’Afrique et l’empire du milieu, on se propose d’ouvrir « un printemps plein de promesses », d’entrevoir et d’entamer un champ des possibles.
Le Président de PAX AFRICANA le conçoit comme l’ouverture d’un champ de domaines aussi vastes que structurants : cela va du « changement climatique, à l’agriculture, à la science et la technologie, la construction d’un système financier fort, le domaine médical et sanitaire et ouverture plus grande du marché chinois aux produits africains sans oublier les échanges culturels et interpersonnels de plus étendus ».
Edem Kodjo connaît la Chine depuis 1972 lors de sa première visite en tant ministre des affaires étrangères. Depuis le développement spectaculaire de ce pays, il n’a cesse de demander à l’Afrique de s’inspirer du modèle chinois dans beaucoup de domaines. Il reste plutôt plein d’optimisme pour l’ouverture de la coopération décentralisée et souhaite que la « moisson soit abondante pour le grand bénéfice des peuples Africains et Chinois ».
L’Afrique n’est pas pionnière dans le domaine de la coopération décentralisée avec la Chine ; la France est en avance et plusieurs de ses départements, de ses municipalités et de ses provinces ont tissé liens de coopération avec l’empire du milieu.
Les relations entre la Chine et l’Afrique connaissent un grand bond sans précédent depuis plus d’une décennie. Le commerce bilatéral a enregistré un taux de croissance de 28% et les échanges quoique inégal semblent prometteurs. En dix ans, les exportations africaines vers la Chine ont été multipliées par 16, passant de 5,6 milliards à 93,2 milliards. FIN
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