Des jeunes commencent à s’adonner trop au Sodabi (boisson locale) à Lomé. Le phénomène s’observe dans certains coins au centre ville et dans des quartiers périphériques. Le constat est d’ailleurs net dans certains quartiers avec la multiplication de petits points de vente de Sodabi. Il suffit seulement de faire un petit tour dans certains coins à Bè, Kodjoviakopé, Hanoukopé, Adéwi, Nukafu, Wuiti, Hedzranawoé et Atiégou pour s’en rendre compte: Les « initiés » savent comment reconnaître rapidement un point de vente de Sodabi. Nous savons tous que l’usage nocif de l’alcool a de nombreuses répercussions sur la santé publique
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 4% des décès sont liés à l’alcool. La plupart des décès liés à l’alcool résultent de traumatismes, du cancer, de maladies cardio-vasculaires et de la cirrhose du foie.
Au plan mondial, 6,2% des décès d’hommes sont liés à l’alcool contre 1,1% des décès de femmes. En Fédération de Russie et dans les pays voisins, un homme sur cinq meurt de causes liées à l’alcool.
« 320 000 jeunes gens âgés de 15 à 29 ans meurent chaque année de causes liées à l’alcool, ce qui représente 9% de la mortalité totale dans ce groupe d’âge », affichent les statistiques de l’OMS.
« Des jeunes s’adonnent de plus en plus à l’alcool. Il suffit de faire un tour dans certains quartiers de Lomé pour s’en rendre compte. Le phénomène est aussi palpable avec des conducteurs de taxi-motos. La plupart des jeunes qui font ce job, boivent de sodabi. C’est très mauvais », confie Nicolas, responsable d’une superette.
« C’est surtout l’oisiveté qui amène beaucoup de jeunes à se lancer dans l’alcool. La plupart ne font rien, ils sont à la maison et la seule distraction, c’est l’alcool ou le tabac. Je pense que nos autorités doivent réagir, en initiant de petites activités pouvant occuper ces jeunes et mettant un accent particulier sur la sensibilisation », suggère-t-il.
Au Togo, le sodabi ou « deux doigts » ou encore « Philomène » (comme l’appellent souvent les initié), est la boisson locale, la plus consommée. Elle est faite normalement à base du vin de palme. Mais de nos jours, le sodabi est fabriqué de mille manières.
D’autres vont parfois utiliser de l’eau chaude, associée à de l’alcool éthylique. Certaines personnes impliquées dans cette forme de fabrication de sodabi ont été même arrêtées ces derniers temps.
En Août 2011, la gendarmerie avait saisi dans une seule maison à Bassar (nord du pays), 75 tonneaux contenant chacun 250 litres d’alcool éthylique. Le produit – acheté au Ghana voisin – devrait servir à la fabrication de sodabi. Selon des spécialistes, l’alcool éthylique ou l’éthanol est un produit toxique.
En principe, l’alcool éthylique est utilisé comme antiseptique contre les bactéries, uniquement sur la peau et en l’absence de plaie. Il est commercialisé avec des degrés de dilution variables : 90, 70 ou 60 % Vol. La forme à 70 % Vol. (70 millilitres d’alcool dilués dans 100 millilitres d’eau) assure la meilleure antisepsie. L’alcool éthylique entre aussi dans la composition de nombreux médicaments, comme solvant.
« Nous devons beaucoup sensibiliser nos jeunes qui se lancent aujourd’hui dans le sodabi. Beaucoup d’entre eux se tuent à petits coups. Vous verrez parfois certains jeunes qui ont la joue gonflée. Attention, l’alcool éthylique est un produit toxique », avertit Adékui, médecin dans un centre de santé privé. FIN
Edem Etonam EKUE
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