Les togolais n’ont pas d’autres alternatives que « la réconciliation pour bâtir un pays prospère et heureux », a affirmé samedi à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé) Mgr Nicodème Barrigah-Benissan lors d’une messe d’action de grâce pour son jubilé d’argent de vie sacerdotale.
Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé et le Premier ministre Kwesi Séléagodji Ahoomey-Zunu ont assisté à cette célébration eucharistique. Le nouveau gouvernement presque au complet a fait le déplacement d’Atakpamé, afin de soutenir le Prélat.
Mgr Barrigah-Benissan a invité tous les fils et filles de ce pays « à la réconciliation et au dialogue pour rechercher dans la concertation, les solutions les plus appropriées aux problèmes que traverse notre pays ».
« Pour parvenir à cette réconciliation, il est indispensable d’aller au dialogue, mais quel dialogue? Le vrai. Non pas le dialogue qui sert tout juste d’écran à ses propres convictions, à ses propres projets. Mais le dialogue franc et sincère. Et c’est à travers ce dialogue que nous pouvons réellement parvenir à l’unité nécessaire à notre développement », a-t-il souligné.
« Apprenons les gestes qui unissent. Apprenons à faire confiance aux autres, à dialoguer et à pardonner dans la sincérité », a-t-il poursuivi.
Mgr Barrigah-Benissan n’a pas oublié le temps passé à la tête de la Commission Nationale vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
« Les années que je viens de passer au service de la Commission Nationale vérité, Justice et Réconciliation, ont renforcé en moi, la conviction que nous n’avons pas d’autres alternatives que la réconciliation pour bâtir un pays prospère et heureux », a affirmé le Prélat.
Installé le 29 mai 2009, la CVJR émane d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels.
Elle a pour mission de déterminer – à travers un rapport circonstancié et détaillé – les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005 et de proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la réconciliation.
Cette Commission remis son rapport initial au chef de l’Etat le 3 avril dernier. Mais le travail se poursuit au sein d’un « comité de clôture des activités », structure créée par décret présidentiel.
Rappelons que la CVJR avait, durant sa mission enregistré 22.415 dépositions. Sur un total de 8.080 dossiers présélectionnés, la Commission a pu auditionner 425 en séances publiques, 30 en séances in camera, 50 en privé, 5 en Vidéoconférence et 13 en audiences spéciales.
Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels. FIN
Edem Etonam EKUE
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