Démarrée mercredi à Lomé, la formation modulaire « BRIDGE » des professionnels des médias, représentants de la société civile et de partis politiques s’est poursuivie ce jeudi, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Une journée encore remplie, après la séance de mercredi marquée par une cérémonie d’ouverture et des débats très riches avec des modules tels que « les normes et principes de la gestion électorale » et les « critères qui s’appliquent aux élections libres et équitables ». Les participants ont été également écouté une présentation du « curriculum BRIDGE ».
Le « BRIDGE » (« Bulding Ressources in Democraty, Governance and Elections » ou « Bâtir des Ressources en Démocratie, Gouvernance et Elections ») est le cours de perfectionnement professionnel le plus complet qui existe dans le domaine de l’administration électorale. Ce programme vise à donner une vision approfondie des principes, compétences et défis qu’impliquent des élections bien organisées.
Le « BRIDGE » est conçu par les administrateurs électoraux eux-mêmes, forts d’une solide expérience en matière d’élections dans de nombreux pays et contextes différents.
Participent à cette formation, des représentants de plusieurs formations politiques (pouvoir et opposition) dont Jean Kissi, secrétaire national du Comité d’Action pour le renouveau (CAR, opposition), Hervé Johnson, secrétaire national de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition), chargé de la communication, Jean Jacques Téko, secrétaire national Aménagement du territoire et développement, et deuxième porte-parole de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) et Justin Komlan Yidi de l’Union Nationale pour la République (UNIR, pouvoir).
Plusieurs responsables d’Associations et d’Ongs, des religieux, ainsi que des journalistes des médias privés et d’Etat participent également à cette formation à l’Hôtel Ibis.
Un journaliste de l’Agence Savoir News – la première Agence de presse privée au Togo – participe aussi à cette formation qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Processus Electoraux (PAPE). Elle est organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Togo, avec l’appui financier de l’Union Européenne.
Les travaux se déroulent en deux groupes, bien cadrés par des formateurs « BRIDGE » venus de différents pays de la sous-région.
Ce jeudi, les participants ont écouté plusieurs communications portant notamment sur les « normes électorales internationales », la « révision du cadre juridique », les « parties prenantes aux processus électoral » et la « revue du cadre juridique des élections au Togo ».
Cette dernière communication a beaucoup retenu l’attention des participants, car le thème est d’actualité. Le pouvoir et certains partis d’opposition sont à couteaux tirés depuis plusieurs semaines, suite à l’adoption par l’Assemblée nationale du code électoral et d’une loi organique portant de 81 à 91, le nombre de députés pour la prochaine législature.
Les élections législatives sont théoriquement prévues pour le mois d’octobre, car aucune date n’a encore été fixée.
Selon Robert Yao Date, formateur BRIDGE, l’élection ne doit pas conduire au KO, mais plutôt au développement d’un pays : « Nous avons échangé sur comment faire pour que le cadre juridique ne soit plus source de conflits, mais contribue plutôt à des élections apaisées ».
« Aujourd’hui, le code électoral et la loi organique posent problème aux togolais. Comment faire pour que ce problème soit résolu pour des élections libres et apaisées ? Les participants à cette formation ont été mieux outillés, afin d’aborder sans passion le problème pour que le pays puisse connaître la stabilité en vue des élections apaisées (…) », a souligné M.Date.
Selon le Programme « BRIDGE », l’organisation d’élections requiert un système de règlementation global, allant de la réglementation constitutionnelle du suffrage direct et indirect, jusqu’aux codes de conduite tacites et explicites pour les participants.
Le principal acte juridique est la loi électorale, qui doit faire l’objet d’un consensus quant à son contenu, et s’appuyer sur un certain degré de permanence des principales forces politiques.
Mais comment formuler la loi électorale ? Un consensus politique touchant la réglementation électorale devient d’autant plus essentiel, lorsqu’un pays est en période de transition. Il est cependant très difficile de déterminer la stratégie la mieux adaptée à chaque pays sans tenir compte de son contexte.
« Pendant ces deux jours, nous avons été édifiés sur l’administration électorale, les parties prenantes aux élections, l’organisation des élections etc… Avec le programme +BRIDGE, nous avons reçu d’autres notions pouvant nous permettre de bien travailler sur le terrain pour les prochaines élections », a confié Agouta Aladjou, président du Forum Togolais de la Société Civile pour le Développement (FTSCD).
« Ces deux jours m’ont permis de voir qu’en réalité dans nos pays, il reste un grand effort à faire en matière d’administration électorale. J’avoue que je regrette un peu que cette formation vienne un peu tard. Elle devrait intervenir un peu avant les préparatifs des prochaines élections, afin d’aider le pays », a pour sa part souligné Justin Komlan Yidi de l’Union Nationale pour la République (UNIR, pouvoir). FIN
Junior AUREL
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