La nuisance sonore est devenue une équation difficile à résoudre pour les loméens. La multiplication des églises et des buvettes qui font un vacarme pas possible, surtout à des heures tardives ne semble pas leur faciliter la tâche. Les moulins indisposent également leur quotidien.
On a l’impression que les responsables des « petites » églises qui naissent un peu partout, ne se soucient guère de leur entourage immédiat. C’est ainsi que des veillées de prière à des heures avancées de la nuit, des messes en plein midi – où les populations sont censées se reposer – sont organisées par ces églises.
« Nous ne pouvons plus nous reposer, depuis environ 9 mois à cause d’une église installée à côté de nous. Même difficile de dormir certains jours, surtout les mercredi et vendredi où les responsables de cette église organisent des veillées de prières », se plaint Edem, élève en classe de première à Bè-Kpota..
« Parfois, ils nous réveillent au beau milieu de la nuit avec leurs cris bizarres. On dirait qu’on les étrangle », souligne-t-elle.
« Je trouve qu’il y a trop de laisser-aller dans la création de ces églises. Les autorités doivent prendre des mesures pour juguler ce phénomène », précise de son côté, Kouévi étudiant à l’Université de Lomé
« J’avoue que cette année, j’ai passé plus de temps à la bibliothèque pour apprendre mes cours à cause des bruits d’une église implantée dernière notre maison en février dernier. Ils ont une forte sonorisation. Ils chantent, dansent et prient presque tous les jours. Je n’arrive pas à supporter le bruit, lorsqu’ils commencent », raconte Kouévi.
« Ils indisposent tous ceux qui sont autour d’eux. Nous avons mené toutes les démarches, afin de les évacuer, mais cela n’a rien donné. C’est vraiment malheureux. Les agents de la municipalité doivent circuler un peu la ville, notamment dans des quartiers périphériques de la capitale », suggère le jeune étudiant.
Outre les églises, les buvettes et maison de moulins font aussi leur loi. Les promoteurs des buvettes ne ménagent aucun effort pour investir dans le matériel de sonorisation. Ces buvettes animent tout le quartier à longueur de journée. Les plus malheureux, sont ceux installés tout près de ces buvettes.
« Difficile, vraiment très difficile de se reposer. C’est de la musique à fond à longueur de journée. Nous avons tout dit au responsable de la buvette, mais il n’a pas voulu nous comprendre. Il nous nargue », confie Maurice, revendeur de pièces détachées au grand marché.
« Mes enfants étudient difficilement. A l’approche des examens, certains vont vivre au près de leur oncle, dans le quartier voisin. C’est vraiment mauvais », ajoute-il.
Certains gérants de buvettes approchés par l’Agence Savoir News, ont essayé de se défendre.
« Nous sommes conscients que les bruits gênent les voisins, mais nous sommes contraints, car sans la musique, pas de clients. C’est le bruit qui les attire. Il y a certains clients qui viennent chez, juste pour écouter les belles chansons », se justifient Nadjiou, caissière dans une buvette à Nyékonakpoè.
« Parfois, il faut d’abord mettre la musique à fond, avant de trouver quelques clients. Mais quand c’est calme, vous n’avez personne, alors qu’il y a des charges à régler à la fin du mois: le personnel, l’électricité, l’eau, le loyer etc.. », précise-t-il.
Même chose pour les moulins, installés dans des quartiers. Bien vrai, ils sont indispensables, mais leur fonctionnement doit être réglementé.
« Je déteste quand le moulin de notre quartier tourne à plein régime à midi. Pourtant, nous avons signifié au meunier que c’est désagréable. Il est donc urgent que nos autorités fassent leur boulot pour nous débarrasser de cette fâcheuse situation », indique Yvonne, agent de l’Etat.
« L’Etat doit penser à des campagnes pour sensibiliser des populations. Il faudrait également des mesures et des textes pour réglementer ce secteur », ajoute-t-elle. FIN
Chrystelle MENSAH / Anani Elom AGBOH (Stagiaires)
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