56 personnes sont actuellement en garde à vue dont trois responsables du Collectif « Sauvons le Togo » dans le cadre d’une « enquête » ouverte après les manifestations du 27 avril et des 12, 13 et 14 juin derniers, selon un communiqué signé du Premier substitut du Procureur Komlan Dodzro. Dans une interview, le ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé Séléagodji Ahoomey-Zunu donne quelques précisions. Lisez.
Savoir News: Des responsables du Collectif « Sauvons le Togo » sont à la gendarmerie depuis hier. Qu’est-ce qui va se passer ?
Séléagodji Ahoomey-Zunu:<
/strong> Je crois que nous sommes dans une procédure judiciaire. Le gouvernement aurait tort de s’immiscer dans cette procédure. Faisons confiance à ceux qui sont chargés de mener cette procédure, d’auditionner ceux qu’ils considèrent comme étant des personnes liées aux évènements qui se sont déroulés ces derniers jours, notamment les dérapages, les casses, les agressions qui ont suivi les marches qui ont été faites. En tant qu’organisateurs de ces marches, le procureur général a souhaité les auditionner dans le cadre de la procédure.Savoir News: Il y a une procédure contre eux?
Séléagodji Ahoomey-Zunu: Je ne sais pas s’il y a une procédure contre eux. Je crois qu’il y a une procédure dans le cadre des évènements qui se sont déroulés: il y a eu des actes de vandalisme, des dérapages, des casses. Et je crois que la justice a intérêt à écouter quelques personnes, parce que des gens ont été arrêtés, surpris en flagrant délit en train de casser, en train de racketter. Je pense que c’est dans ce cadre qu’ils sont auditionnés en tant qu’organisateurs de la marche.
Savoir News: Les gens sont dans la rue, parce que réclament quelque chose: l’abrogation des textes récemment adoptés par l’Assemblée nationale, le retour à la constitution de 1992, la mise en application des recommandations de la CNDH et de la CVJR etc… Est-ce que vous prenez en compte ces revendications?
Séléagodji Ahoomey-Zunu: Nous les prenons tellement en compte. Nous avons intérêt en tant que gouvernement à respecter notre engagement. Nous avons dit depuis Genève que les résultats de l’enquête de la CNDH, seront appliqués. Nous avons pris – avant même que la CNDH ne publie son rapport – certains engagements qui sont déjà en train d’être mis en œuvre et qui coïncidaient avec les observations de la CNDH.
Pour ce qui concerne le code électoral et la question du découpage: vous vous souvenez très bien que le texte a été retiré de l’Assemblée nationale. Nous avons rouvert un autre dialogue, nous avons rediscuté et des propositions ont été faites. Et n’oubliez pas que le code électoral a repris intégralement les observations des missions d’observations de l’Union européenne. Et de ce point de vue, tout est mis en œuvre. Et puis vous avez en face de vous, un gouvernement pour qui le dialogue est un acte important de gestion de l’Etat. Il est permanent. Il n’y a pas de raison de casser, de descendre dans la rue, de violenter les gens. Il faut qu’on discute politiquement des sujets qui intéressent la nation.
Savoir News: Mais en ce moment, il n’y a pas de dialogue.
Séléagodji Ahoomey-Zunu:<
/strong> Il n’y a pas dialogue, cela veut dire quoi concrètement? Le dialogue est permanent. Il ne se fait pas tous les matins, mais dès qu’il est souhaité, dès qu’il y a des raisons pour que le dialogue se pose, le gouvernement y répond toujours. Nous ne refusons jamais, jamais d’engager de dialogue sur des sujets qui nous intéressent, lorsque ces sujets sont posés par qui que ce soit. Le gouvernement a fait la preuve de sa volonté de la recherche du consensus sur tous les sujets qui nous intéressent. Nous avons créé le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC), nous avons même ouvert d’autres cadres de discussions, selon le souhait de certains partis politiques.Savoir News: Vous dites que le dialogue est permanent, mais dans le même temps, une partie de la population se trouve dans la rue.
Séléagodji Ahoomey-Zunu: Même, s’il s’agissait que de deux personnes, nous sommes à l’écoute de la population. Ne dites pas une partie de la population. Il y a des associations qui se sont retrouvées avec certains partis politiques qui sont des togolais, et qui sont effectivement une partie de l’ensemble des citoyens que nous sommes. Mais écoutez, il y a également ceux qui ne sont pas dans la rue, qui sont exaspérés par ce qui se passe: autant de violences, de déchainements, de haine que nous avons observé ces trois derniers jours. Nous avons le devoir en tant que gouvernement de maintenir l’ordre et rester à l’écoute, de maintenir le dialogue, d’inscrire le consensus que nous avons toujours souhaité comme élément stratégique de gestion de notre pays.
Savoir News: Mais, vous n’avez pas obtenu ce consensus avant d’adopter les textes?
Séléagodji Ahoomey-Zunu:<
/strong> Je crois que vous n’avez pas le souvenir exact de la manière dont les choses se sont déroulées. Le consensus était recherché, il a été obtenu sur l’ensemble des points. Certains n’ont pas participé à ce consensus, parce qu’ils n’ont pas souhaité y être. Nous avons créé un autre cadre de dialogue avec eux, et nous continuons à écouter tout le monde. Ces textes ont été retirés de l’Assemblée nationale à un moment donné, nous avons rouvert le dialogue, nous avons rediscuté pour avancer.Savoir News: Donc cela dire veut que malgré les bruits dans la rue, même l’appel de vos partenaires à dialoguer, vous n’êtes pas prêts aux discussions?
Séléagodji Ahoomey-Zunu: Nous sommes à l’écoute des populations, nous sommes à l’écoute des partis politiques, nous sommes même à l’écoute de nos partenaires. La preuve, c’est que même s’ils font des propositions et que nous sommes à un certain stade de l’examen des textes, nous revenons en arrière. Nous l’avons déjà prouvé suffisamment.
Savoir News: Pour les revendications faites ces derniers jours dans la rue, pour le moment, vous ne semblez pas être atteints pour amorcer un quelconque dialogue avec ceux qui sont dans la rue?
Séléagodji Ahoomey-Zunu:<
/strong> Quelle réclamation nouvelle n’a pas fait l’objet de discussions? Nous souhaitons le savoir. Nous ne savons pas encore. FINSavoir News, une équipe jeune et dynamique
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