Les membres du collectif « Sauvons le Togo » ont appelé ce mercredi à une « nouvelle » profession de foi à la place de l’indépendance. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Vendredi dernier, les militants et sympathisants de ce collectif ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène à la même place pour avoir tenté d’organiser cette cérémonie. Noël Tadégnon, correspondant de l’Agence Reuters/Télévision a été agressé et molesté par des forces de l’ordre. Un documentaire été même projeté sur la répression de cette manifestation.
Selon les responsables de ce Collectif, l’environnement politique « est tellement pollué. Il est malsain de faire comme si de rien n’était pour aller aux élections. Nous invitons les populations à prendre part massivement à cette profession de foi ».
Ils ont dénoncé pêle-mêle l’examen « unilatéral » par le gouvernement d’un projet de code électoral, la « détention arbitraire » des étudiants de Kara et le « tripatouillage » du rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
« En dehors du parti au pouvoir, aucune formation politique n’a été associée à la rédaction de l’avant projet de loi de la révision du code électoral. Les réformes à entreprendre dans le cadre des récentes négociations politiques, se sont toujours heurtées au manque de volonté du pouvoir en place », a souligné Me Gil-Benoît Afangbédji, membre de ce Collectif.
Pour Raphaël Kpandé-Adzaré – également membre du Collectif « Sauvons le Togo » – la répression de la cérémonie de profession de foi organisée vendredi dernier démontre à suffisance que le pouvoir reste dans la logique des violations des droits des citoyens.
« Le collectif rend le gouvernement entièrement responsable des dégâts dans la mesure où la horde d’agents de sécurité dépêchés sur les lieux n’avaient qu’à assurer la sécurité des manifestants », a-t-il souligné.
Selon le gouvernement, les manifestations de vendredi dernier ont entraîné la dégradation de biens publics et privés notamment la destruction de la porte de la place de l’indépendance, la destruction de l’enseigne lumineuse du ministère de la fonction publique, la destruction des vitres de l’hôtel Palm Beach et la blessure à la tête dont a été victime un officier de police.
Les autorités ont demandé l’ouverture d’une « enquête » pour situer « les origines, les commanditaires et les auteurs de ces violences », afin que « toutes les conséquences juridiques, judiciaires et administratives en soient tirées conformément à la règlementation en vigueur, notamment la loi sur l’organisation des manifestations publiques ».
Rappelons que le Collectif « Sauvons le Togo » a été lancé le 5 avril dernier.
Ce Collectif regroupe dix-sept organisations de défense des droits de l’Homme, associations de la société civile et partis politiques d’opposition. FIN
Nicolas KOFFIGAN
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