L’actualité politique togolaise est essentiellement marquée ces derniers temps par la naissance d’une nouvelle formation politique baptisée Union pour la République (UNIR), portée sur les fonts baptismaux le 14 avril dernier à Atakpamé. Cette formation qui se veut inclusive est d’après certains milieux, porteuse de tous les espoirs. Il y a une réelle ferveur autour du parti et pour en savoir un peu plus sur les réels enjeux et les défis que suscite cette nouvelle vision, nos confrères du quotidien « Forum de la Semaine » ont approché l’un des acteurs économiques majeurs de notre pays M. Victor James Sossou.
Volontiers, il a accepté de se prêter aux questions de ces journalistes.
L’interview a été réalisée ensemble avec l’hebdomadaire « Courrier de la République ». Lisez plutôt.
Forum de la Semaine: M. le Consul. Le paysage politique togolais vient de connaître un chamboulement de taille avec la dissolution du RPT et l’avènement de l’Union pour la République (UNIR). Comment avez-vous accueilli l’événement ?
Victor James Sossou:<
/strong> Cet évènement majeur de l’histoire politique récente de notre pays est l’aboutissement d’un processus mené de main de maître par le Chef de l’Etat. UNIR me semble être la réponse aux Togolais dans leur quête d’un changement profond qui doit induire un mieux-être pour tous. Beaucoup d’hommes et de femmes se reconnaissaient dans la vision du Chef de l’Etat mais n’avaient malheureusement pas trouvé la tribune idéale pour s’exprimer. Par cet acte de bravoure, le Président vient de poser un autre jalon dans sa détermination d’associer toutes les filles et tous les fils du Togo à l’œuvre commune de développement de notre cher pays.Cette disparition du RPT de la scène politique nationale, l’avez-vous souhaitée autant que certains compatriotes ?
Vous savez, la dissolution du RPT et la création du parti UNIR ne constituent nullement une victoire des uns et un échec des autres. Le RPT a connu un parcours exceptionnel avec des acquis de taille et aussi naturellement des défaillances. Depuis plus d’une décennie, un vent de changement souffle au sein du RPT. Les réflexions ont peut-être mis du temps à aboutir mais in fine la révolution a eu lieu et ce sont les militantes et militants qui ont décidé du sort de leur parti. Le changement est inéluctable dans toute société humaine qui tend vers le progrès.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que la dissolution du RPT n’est que du bluff et que Faure n’a fait que déshabiller Paul pour habiller Pierre ?
Que voulez-vous. La nature humaine est ainsi faite. Certains accueillent avec enthousiasme le nouveau Parti. D’autres sont septiques et attendent de voir avant de se prononcer. Certes l’acte posé par le président de la République est courageux : certains diraient téméraire. Mais pour asseoir certaines grandes œuvres, il faut savoir faire table rase du passé. S’il y a une caractéristique qui ne devrait pas faire douter les Togolais, c’est la sincérité qui marque les actions que pose le Président Faure. Des Togolais de tous bords l’ont sollicité pour leur trouver un cadre idéal leur permettant de s’exprimer. Il a répondu favorablement à ces vœux avec UNIR et c’est l’essentiel.
Je ne crois pas qu’il s’agisse de « Déshabiller Paul pour habiller Pierre ». UNIR n’est pas un RPT bis. Dans les prochains jours, vous pourrez observer les premiers signes du changement et vous pourrez en témoigner vous-même.
Ce qui est sûr, c’est que UNIR marquera une nouvelle ère pleine d’espérance pour le pays.
Monsieur le Consul, êtes-vous d’avis avec ceux qui pensent que Faure ne devrait plus composer avec les anciens du RPT, ceux-là que l’on désigne sous le nom de barons ?
Ceux qui ont une telle perception, veulent créer l’exclusion au sein de la jeune formation. Les barons auxquels ils font allusion ne sont-ils pas des Togolais ? Les barons ont servi le RPT selon les usages du RPT. Mais à présent que la situation sociopolitique impose une autre vision en adéquation avec le temps, pourquoi composer avec certains et mettre à l’écart d’autres. UNIR se veut un parti inclusif. Le parti UNIR aura toujours besoin des âmes de bonne volonté, de leurs expériences et expertises.
Le parti UNIR crée une ferveur dans le pays, au même moment, les attentes des Togolais sont nombreuses. Quelles sont les prochaines étapes ?
Comme je vous l’indiquais précédemment, la création du parti UNIR est l’aboutissement d’une longue réflexion menée par le Président Faure GNASSINGBE. Il a pris le temps qu’il faut pour descendre dans la masse et expliquer avec patience de manière à permettre aux uns et autres de s’approprier le concept. Cette dynamique s’est poursuivie après le 14 Avril parce qu’il a conscience des écueils qui ne vont pas manquer. Mais doit-on attendre de surmonter toutes les difficultés avant d’avancer ? Il me semble que non ! Il nous appartient à nous tous, filles et fils de ce pays qui nous retrouvons dans cette noble vision, de nous lever comme un seul homme et le soutenir de toutes nos forces. Ce faisant, nous lui donnerons les moyens de se rapprocher au mieux des solutions, les meilleures, aux attentes nombreuses et légitimes du peuple togolais dans son entièreté.
Vous êtes natif du Moyen Mono et vous en êtes un élu lors des législatives passées. Que feriez-vous pour faire passer le message par rapport à la nouvelle vision du Président Faure ?
Nos parents bien que très éloignés de la capitale sont bien au fait de tout ce qui se passe dans le pays. Ils nous ont interpelé plus d’une fois sur ce qui en était des rumeurs concernant la création du nouveau parti… A présent que ceci est effectif depuis le 14 avril dernier, je verrai ensemble avec mes frères et sœurs du Moyen Mono les nouvelles actions à mener sur le terrain. Nous avons un agenda riche et fourni que nous mettrons en œuvre le moment venu. Soyez rassurés que le message est déjà dans tout le Moyen Mono.
Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des Togolais Excellence Monsieur Le Consul ?
Celui de l’espérance. Les Togolaises et Togolais auront tort de se laisser toujours envahir par le désespoir, le succès se tutoie. Toutes les bases devant assurer un développement soutenu sont posées et ce que les Togolais doivent faire à présent, c’est de soutenir l’action du Chef de l’Etat et de son gouvernement. Qui l’eût cru il y a seulement quelques années que le Togo serait devenu auto-suffisant au point de pouvoir exporter des céréales dans la sous-région ouest africaine ? Quand on sait que toutes les grandes économies sont passées par le secteur agricole pour se développer, il ne fait l’ombre d’un doute que les indicateurs sont en train de virer au vert pour l’amorce du développement du Togo. Les Togolais sans exclusive doivent apporter leur pierre à l’érection de l’édifice commun qu’est le Togo.
Et à l’endroit de la jeunesse ?
Vous savez comme moi que le Président lui-même connaît toutes les aspirations légitimes des jeunes. Aucun pays au monde ne s’est construit sans la jeunesse porteuse de dynamisme. Vous comprenez alors que le nouveau parti ne ménagera aucun effort pour mettre la jeunesse, surtout l’emploi des jeunes, au centre de toutes ses actions. Le nouvel élan qu’il veut imprimer à l’action dans le pays, c’est à la jeunesse de le porter loin. Sur ce, je vous remercie de l’opportunité que vous m’avez offerte de m’exprimer sur les sujets de l’heure.
Propos recueillis par Dimas DZIKODO