Nous assistons ces dernières années à certaines scènes dans nos grandes villes, plus précisément dans la capitale: des conducteurs de taxi-motos qui remorquent deux, trois, voire quatre personnes sur leur moto.
Tout comme la violation des feux tricolores, les surcharges sur les taxi-motos sont récurrentes sur nos routes, malgré la présence parfois, des forces de l’ordre. C’est donc sans surprise qu’on peut retrouver sur une moto de deux places, 3 voire 4 personnes. Tout porte à croire que le Togolais aime qu’on fasse le « gendarme » derrière lui.
C’est devenu un sport national pour la plupart des conducteurs de taxi-moto. Le phénomène prend des dimensions inquiétantes à tel point où le chef de l’Etat Faure Gnassingbé était obligé jeudi dernier, dans son message à la nation, d’attirer l’attention de tous sur le phénomène.
« Je pense que nos amis conducteurs de taxi-motos doivent revoir certains comportements. Bien vrai, le travail est harassant, mais ils ne doivent pas profiter pour faire du n’importe quoi: ils ne respectent pas les feux tricolores, ils boivent de l’alcool, leurs habits sont souvent sales……. en plus, ils font des surcharges. C’est très mauvais », regrette Anita, employée dans un cyber café.
« Je vois souvent passer devant nous, des zémidjans qui remorquent 3 à 4 personnes, surtout des enfants pour la plupart des écoliers. Ils les entassent sur la moto », raconte la jeune dame.
Fofogan, vendeur ambulant de cartes de recharges, renchérit: « J’ai souvent des frissons quand je vois certaines scènes dans la ville, surtout du côté de conducteurs de taxi-motos. Et ce qui me fait peur, c’est le nombre de personnes souvent remorquées par ces zémidjans. Il n’est pas rare de voir des zémidjans avec 3 clients et des bagages. C’est vraiment sérieux ».
Aujourd’hui, le phénomène de zémidjans a pris de l’ampleur dans nos grandes villes, beaucoup de jeunes ayant adopté ce métier pour se faufiler dans la crise économique.
Selon des statistiques des syndicats des conducteurs de taxi-motos, on dénombre au Togo plus de 160.000 zémidjans dont plus 60.000 dans la capitale togolaise. On les retrouve à tous les coins de rues.
« Bien vrai, ces zémidjans nous aident, mais ils font trop de désordres dans la ville. Et leurs mauvais comportements entraînent beaucoup d’accidents. Faites un petit tour au CHU-Tokoin et vous vous rendrez compte de la réalité. La plupart des accidentés sont des clients des zémidjans », souligne Essi, sage-femme exerçant dans une clinique privée.
Selon elle, les forces de l’ordre doivent redoubler de vigilance, afin de freiner un peu les désordres sur nos routes: « je souhaiterais même la mise sur pied d’un corps spécial des Forces de sécurité sur nos routes, car à situation spéciale, mesure spéciale ».
« Les zémidjans constituent aujourd’hui une véritable +catastrophe+. Les responsables des syndicats de secteur reconnaissent eux-mêmes qu’il faut assainir le milieu. Un jeune qui quitte le village, s’improvise zémidjan à Lomé. Il n’a aucune notion du code de la route, il ne connaît même pas la ville. Pire encore, il prend le vilain luxe de remorquer trois, voire quatre personnes sur sa moto. Nous devons vraiment nous ressaisir », souligne Kossi, vendeur ambulant de journaux. FIN
Edem Etonam EKUE
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