Les frontières africaines ne sont pas si absurdes mais ont été imposées par les réalités du terrain, a estimé une équipe de chercheurs lors d’un colloque international.
Démarré lundi dernier, ce Colloque axé sur le thème: « Les frontières africaines: absurdité ou enracinement? Quelles nouvelles approches? », s’est achevé ce jeudi.
Ont participé aux débats, des chercheurs venus du Burkina-Faso, de la France et du Togo. Ce colloque s’est déroulé en deux phases: la première phase (lundi et mardi) s’est déroulée sous la forme d’un séminaire où les participants ont échangé et discuté sur les résultats de leurs travaux.
La seconde phase tenue ce jeudi, a été ouverte au grand public. Elle a permis aux chercheurs de porter à la connaissance du public, les résultats de leurs études. Cette phase a été assortie d’une mini-table ronde dont le thème est: « Frontières et souveraineté en Afrique: 50 ans après ».
Selon les chercheurs, les frontières africaines ont longtemps été marquées par un parti pris de principe, celles-ci devaient être dénoncées comme étant des stigmates de la domination coloniale.
Les frontières, selon les recherches, furent d’abord considérées comme artificielles, produits d’importations imposés sans réflexion et sans logique, au mépris des structures humaines et géographiques existantes.
Le découpage des frontières a été dénoncé, car il est considéré comme générateur d’effets négatifs multiples et aurait empêché le développement des nations.
Selon le Professeur Michel Goeh-Akué, chef de l’équipe togolaise, les limites des espaces territoriaux, loin d’être des frontières étanches, constituent plutôt des zones transfrontalières ou des zones de convergences.
« Ainsi, le corridor Abidjan-Lagos, bien que jalonné par une succession d’obstacles aux transactions diverses, constitue cependant un couloir qui permet les échanges entre les cinq pays qu’il traverse. Il représente à cet effet, un modèle d’intégration sous-régional à travers les contacts entre les populations et l’existence d’infrastructures supranationales », a-t-il souligné.
Le Professeur Boilley, coordonnateur de l’équipe de chercheurs venue de France, a pour sa part expliqué que l’ambition de la recherche est de reprendre à nouveau un certain nombre de grandes questions touchant les frontières africaines déjà explorées par l’historiographie, mais pas toujours entrées dans un savoir commun.
Après avoir présenté les frontières africaines comme spécifiques, M.Boilley a indiqué que les frontières sont des constructions, et donc artificielles: « l’Afrique connaissait déjà avant la période coloniale des limites territoriales zonales ou linéaires.
Les participants à ce colloque ont convenu que les équipes burkinabè et togolaise publient un ouvrage particulier sur les frontières. Ensuite, un ouvrage collectif à caractère international (France, Burkina Faso et Togo) sera publié avant fin 2012. FIN
Nicolas KOFFIGAN
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