« Refuser d’accepter de la nourriture emballée dans des sacs plastiques ! Transporter vos propres sacs recyclables et réutilisables (en tissu, plastique, ou mieux, en matériaux naturels). Si vous êtes vendeur ou vendeuse, utiliser des emballages et des sacs en papier, en tissu, ou en fibre biodégradable. Lorsque vous allez acheter de la nourriture, allez-y avec votre propre bol au lieu d’utiliser un sac en plastique », écrivait en mars derniers Simon R. Hankinson, Chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis.
« Quand vous vous sentez obligé d’utiliser un sac en plastique ou un sachet d’eau, ne le jetez pas par terre. Trouvez plutôt une poubelle. S’il faut les jeter, le fait de mettre les plastics au même endroit comme une décharge, permettra de limiter au moins leur impact environnemental global, et nos descendants sauront où les trouver lorsqu’ils découvriront un moyen de les décomposer ou de les recycler à bas prix », soulignait-il, affirmant qu’il faut environ 300 ans pour que les sacs en plastique se décomposent sous le soleil.
« Et même là, ils se transforment en particules toxiques qui contaminent le sol et l’eau, et entrent dans la chaîne alimentaire lorsque les animaux les consomment accidentellement », précisait Simon R. Hankinson.
Selon certaines statistiques, au moins 3 milliards de sachets plastiques sont utilisés chaque année à Lomé.
C’est devenu une habitude voire un réflexe pour les Togolais de se débarrasser des sachets plastiques noirs – après que ses derniers leur aient servi à acheter de la nourriture -, de « pure water », d’emballage de produits conditionnés comme bon leur semble sans se soucier de la protection de l’environnement et par ricochet du réchauffement climatique. Car, on l’ignore peut être mais ces sachets ne sont pas biodégradables et ont une durée de vie pouvant excéder deux siècles.
Le phénomène prend de l’ampleur et si rien n’est fait, Lomé risque d’être surnommé « la ville aux sachets plastiques ambulants ». Une appellation pas du tout reluisante. Plus qu’un acte civique et une incrimination des autorités togolaises, il s’agit avant tout d’un changement de mentalité que nos citoyens doivent adopter. Combien de fois n’a-t-on pas vu des personnes jeter des ordures par terre alors que se trouvaient à quelques pas d’eux, des poubelles publiques ? Combien de fois interpellées, ces personnes n’ont-elles pas exprimé de l’indifférence ? Je me souviens de ce jour où un taxi moto insulta un de ses compères qui le sermonna pour avoir jeté un sachet d’emballage de yaourt.
Même si les poubelles publiques sont insuffisantes – il faut le reconnaître – cela n’empêche pas de garder sur soi ces sachets et de ne s’en débarrasser qu’après avoir trouvé un lieu approprié. Pourquoi pas jusqu’à la maison!
« Sans vous mentir, jeter un papier ou un sachet plastique est devenu un réflexe pour moi. Je le fais également, mais ce n’est pas une bonne habitude », reconnaît Hélène, étudiante à l’université de Lomé.
Pour Kossi, gérant d’une station-service, la municipalité doit faire un travail sérieux de sensibilisation de la population: « tout le monde sait que c’est mauvais, mais nous le faisons toujours par réflexe ».
« La municipalité doit entreprendre une grande campagne de sensibilisation sur une longue durée avec des messages sur toutes les chaînes de télévisions et radios, ainsi que des affiches dans la ville et dans des journaux. Il faut une forte sensibilisation de la population, parce que ces mauvais gestes sont rentrés dans nos habitudes », préconise Kossi.
Selon de grands médecins, des nourritures chaudes achetées dans des sachets plastiques sont extrêmement nocives pour la santé humaine.
« La chaleur et la matière avec laquelle les plastiques sont fabriqués ne font pas bon ménage. Ce qui endommagerait considérablement la qualité de la nourriture », a expliqué la semaine dernière un médecin béninois sur un média international.
Au-delà de l’aspect écologique qu’on semble mépriser, la préservation de notre santé doit nous inciter à utiliser de moins en moins ces sachets plastiques et à mettre à profit les poubelles publiques pour donner une meilleure image de la ville de Lomé. FIN
Anani Elom AGBOH (Stagiaire)
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