Une quarantaine de responsables des ministères et départements du gouvernement, ainsi que des agences des Nations Unies présentes au Togo ont été formés durant deux jours (mardi 6 et mercredi 7 mars 2012) à Lomé sur l’utilisation d’indicateurs pour mesurer la mise en œuvre des droits de l’Homme
Le formateur a exposé aux participants, les différents indicateurs des droits de l’homme, les raisons qui justifient leur utilisation et de les renseigner sur certaines considérations méthodologiques, institutionnelles et pratiques à prendre en compte pour utiliser efficacement ces indicateurs. A la fin de cette formation, l’Agence Savoir News s’est rapprochée du principal formateur Nicolas Fasel, Responsable du travail sur les indicateurs des droits de l’homme au Haut commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (HCDH-Genève). Selon ce dernier, sans indicateurs appropriés, « il n’est pas possible de mesurer la réalisation des droits de l’Homme ».
Savoir News: Monsieur Fasel, vous venez de prendre part à un atelier sur les indicateurs pour mesurer la mise en œuvre des droits de l’homme, dont vous avez été d’ailleurs le formateur principal, dites nous ce qu’on entend par indicateur ?
Nicolas Fasel: Un indicateur c’est un outil qui nous permet de mesurer une situation spécifique. Dans ce cas on s’intéresse à des indicateurs des droits de l’homme, donc un outil qui nous permet de mieux mesurer la réalisation des droits de l’homme. Il ya des indicateurs d’ordre statistiques, et des indicateurs d’ordre qualitatif, mais ici nous parlons d’indicateur des droits de l’homme
Savoir News: Quelles sont les raisons qui justifient l’utilisation des indicateurs dans la mise en œuvre des droits de l’homme ?
Nicolas Fasel:<
/strong> Améliorer la transparence, l’objectivité dans les efforts que réalise un pays pour traduire dans la réalité les engagements qu’il a pris en matière des droits de l’homme à travers la ratification des traités internationaux des droits de l’hommeSavoir News: Quelles sont les considérations à prendre en compte pour utiliser efficacement les indicateurs des droits de l’homme ?
Nicolas Fasel: C’est important qu’il y ait une appropriation des indicateurs par les acteurs, les parties prenantes et la société togolaise, pour cela il est nécessaire d’avoir un processus participatif pour l’identification, la collecte et l’utilisation des indicateurs
Savoir News: Quel est principalement le rôle des indicateurs dans la mise en œuvre et le suivi des droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques ?
Nicolas Fasel:<
/strong> Sans indicateurs appropriés, il n’est pas possible de mesurer la réalisation des droits de l’homme. Il est important d’aller au-delà des opinions objectives ou subjectives de tout un chacun. Il est important de mettre en place une approche systématique pour la mise en œuvre et le suivi des recommandations adoptées par les mécanismes internationaux des droits de l’hommeSavoir News: Durant vos discussions, vous avez parlé entre autres de l’utilisation des indicateurs et la mise en pratique du cadre conceptuel et méthodologique du HCDH, expliquez-nous brièvement ce cadre.
Nicolas Fasel: On vise à mesurer le lien entre l’acceptation des droits de l’homme d’un point de vue légal, entre cet engagement et sa réalisation sur le terrain en pratique, c’est-à-dire mesurer le lien entre les efforts de l’Etat et sa réalisation du point de vue des populations concernées
Savoir News : En ce moment précis, en quoi l’utilisation des indicateurs peut elle aider le Togo ?
Nicolas Fasel:<
/strong> Les indicateurs peuvent aider le Togo dans le sens où les indicateurs se basent sur l’approche des droits de l’homme pour la formulation de différents programmes politiques de l’Etat. Cela peut aider à renforcer la réalisation des droits au TogoSavoir News: Le processus Examen périodique universel (EPU) fait souvent allusion aux indicateurs dans la mise en œuvre de ses recommandations, le Togo étant dans le cycle EPU, quels rôles peuvent jouer les indicateurs dans la mise en œuvre des recommandations qui en sont issues ?
Nicolas Fasel: L’atelier a démontré qu’il est indispensable d’identifier des indicateurs pour la mise en œuvre des recommandations de l’EPU. Sans ce type d’information, il sera difficile de connaître les progrès réalisés sur le terrain
Savoir News: A quelles conclusions êtes vous parvenus après cet atelier ?
Nicolas Fasel:<
/strong> La nécessité de promouvoir l’utilisation de ses indicateurs provenant de différentes sources, que ce soit l’Etat, les institutions des droits de l’Homme ou la société civile. Leur application jouera à coup sûr, un rôle positif dans le paysSavoir News: Après ces deux jours d’échanges, pensez-vous que les perspectives sont bonnes pour le Togo ?
Nicolas Fasel: Je suis optimiste pour le Togo, car les acteurs ont activement participé aux programmes et ont identifié des actions concrètes pour donner une suite à cet évènement
Propos recueillis par Nicolas KOFFIGAN
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