Pour la Contribution des mutuelles de santé à l’assurance maladie universelle: Des responsables des mutuelles de santé en conclave de trois jours à Lomé

Une quarantaine de responsables des mutuelles de santé sont conclave ce mercredi à Lomé, rencontre de trois jours visant à réfléchir sur la contribution des mutuelles de santé à l’assurance maladie universelle, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.

Des responsables nationaux de santé, de l’OMS et de l’UNICEF, ainsi que des représentants des mutuelles de santé du Bénin et du Mali, prennent part à cette rencontre.

Ce conclave permettra aux participants de mener des réflexions sur la professionnalisation des mutuelles de santé au Togo et leur contribution à la mise en œuvre de la politique d’assurance maladie universelle.

« Nous ferons notamment l’état des lieux des mutuelles de santé au Togo. Nous réfléchirons également sur les modalités d’accompagnement des mutuelles de santé au Togo, les stratégies qui doivent nous permettre aujourd’hui de travailler aux cotés des autorités togolaises qui ont bien voulu se mettre ensemble avec nous pour pouvoir lancer l’Institut National de l’Assurance Maladie (INAM) », a indiqué Mme Ghislaine Saïzonou, point focal du Cadre national de concertation des mutuelles du Togo et responsable des questions d’égalité et de protection sociale à la Confédération Syndicale Internationale.

Selon elle, il s’agira également pour les participants de mener des réflexions visant à permettre aux populations du secteur informel qui ne seront pas pris en charge par l’INAM, d’accéder aussi aux soins de santé de qualité au Togo.

« Dans sa politique de mutualisation des risques maladies, l’Etat voudrait bien s’appuyer sur l’assurance maladie universelle via l’INAM, et les mutuelles de santé. Cette politique habilite donc les mutuelles de santé dans leur rôle de contributeur à la protection sociale, tout en exigeant de ces dernières qu’elles deviennent plus professionnelles et plus fortes », a-t-elle souligné.

Dans ces conditions, précise Mme Saïzonou, le rôle conjugué des mutuelles de santé et de l’INAM devrait permettre de toucher la majorité des togolais, car alors que l’INAM couvrira dans un premier temps les travailleurs du secteur public et à moyen terme le secteur privé, la principale cible des mutuelles de santé est constituée des travailleurs et travailleuses du secteur informel.

Selon la représentante de l’OMS, chargée de bureau, docteur Elise Agbobli, le développement des mutuelles de santé est l’une des stratégies qui participe à la protection des risques financiers aux adhérents par rapport à l’accès aux soins et services de santé.

« Le développement de mutuelles de santé solides et efficaces contribue fortement à l’accélération de la marche vers la couverture universelle en santé. Alors le rôle des institutions de promotion et de soutien des mutuelles est très important et déterminant, car parmi les facteurs clés de succès d’une mutuelle de santé, on note la capacité et la compétence de l’équipe de pilotage et le niveau de sensibilisation des populations cible pour la culture de l’esprit de solidarité », a-t-elle précisé.

Pour la représentante du ministre de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, Mme Agabandao-Assoutine Kounon, « les mutuelles de santé constituent un des mécanismes de protection contre les risques liés à la maladie, elles associent les pratiques traditionnelles d’entraide et de solidarité aux mécanismes de l’assurance et présentent un fort potentiel d’amélioration de l’accès aux soins en induisant la diminution du risque financier lié à la maladie ».

« Les mutuelles de santé facilitent aux populations l’accès aux soins de santé. Malgré les résultats encourageants, tous les acteurs du secteur reconnaissent qu’il reste beaucoup à faire. Nombreux sont les défis auxquels sont encore confrontés les mutuelles. Il s’agit de la faible adhésion de la population cible, la difficulté de recouvrement des cotisations, la faible capacité financière des structures, la faible capacité financière des structures, la faible qualité de l’offre de soins, le nombre très limité des prestations offertes par le paquet garanti, et l’absence d’accompagnement par les partenaires étrangers », a-t-elle relevé.

« Il est urgent d’amorcer les démarches relatives à la mise en place de l’organe administratif de la mutualité sociale et du registre national d’immatriculation des mutuelles. La volonté politique d’étendre la protection sociale à toute la population est manifeste. C’est pourquoi, je vous assure de l’attention qui sera accordée aux recommandations issues des assises », a ajouté Mme Agabandao-Assoutine Kounon.

Une journée, portes ouvertes sur les mutuelles de santé, est prévue vendredi prochain.

Rappelons que dans la plupart des pays africains, en particulier ceux de l’Afrique de l’ouest, l’avènement des indépendances dans les années soixante a été marqué entre autres, par l’instauration de la gratuité des services de santé. Mais très vite, face aux difficultés croissantes des Etats à honorer leur engagement, cet « Etat de Providence » a été forcé de faire place à un système de financement plus durable, basé sur le principe du partage des couts.

C’est dans ce contexte, caractérisé par ailleurs, par une quasi inexistence de système de couverture de risques maladies, que sont apparues les mutuelles de santé en Afrique de l’ouest, dès la fin des années 80. Mais il a fallu attendre la fin des années 90 et le début des années 2000 pour observer, avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), un véritable décollage des initiatives mutualistes dans la sous région.

Dans le cas particulier du Togo, les premières mutuelles de santé fonctionnelles à ce jour ont été mises en place vers la fin des années des années 90. Actuellement, trois Régions sur six sont pourvues de mutuelles de santé, avec des tailles très variables, certaines étant plus anciennes que d’autres : Région Centrale, Région des Savanes et des Plateaux et Région Maritime et Lomé.

A ce jour, l’ensemble de ces mutuelles de santé compte au moins 25 000 bénéficiaires, provenant essentiellement du secteur informel rural et périurbain.

Nicolas KOFFIGAN

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