Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson: « Que les sanctions commencent à être prises contre ceux qui ont torturé les citoyens, qu’on procède rapidement à l’annulation du procès de septembre (…) »

Le « double » rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) fait toujours couler beaucoup d’encre et de salive. Vendredi dernier, quelques milliers de togolais ont battu le pavé dans les rues de Lomé, suite à l’appel des Organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH) pour exiger la démission du gouvernement. Partis de Bè Château, les manifestants ont parcouru certaines artères de la capitale togolaise avant de chuter à Dékon (sur le boulevard du 13 Janvier) pour un sit-in.
Parmi les « marcheurs », on notait la présence de certains responsables des partis d’opposition dont Jean Pierre Fabre de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Agbéyomé Kodjo de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) et Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des Peuples Africains (CDPA). L’Agence Savoir News s’est rapprochée de cette dernière. Trois petites questions lui ont été posées. Lisez.

Savoir News: Quelle appréciation faites-vous des mesures prises par le gouvernement mercredi dernier, lors du Conseil des ministres?

Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson:<

/strong> Ce sont des mesures que nous avons demandées et que les ODDH ont également demandées. Mais on se connaît, le tout n’est pas d’avoir pris des mesures. Ce que nous demandons, c’est leur mise en œuvre effective. Et nous sommes vigilants.

Savoir News: Mais malgré ces mesures, vous êtes encore dans la rue.

Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson: Vous savez, ce qui s’est passé dans notre pays est trop grave et sous d’autres cieux, le gouvernement n’aurait même pas attendu que des citoyens se lèvent pour demander sa démission. Il aurait assumé tout au moins, la responsabilité morale de ce qui s’est passé en attendant de savoir qui parmi eux, était impliqué dans le faux et usage de faux qui s’est produit. Et donc, nous voulons marquer le coup et faire comprendre clairement que ce qui s’est passé est inacceptable. Nous attendons des actes concrets.
Que les sanctions commencent à être prises contre ceux qui ont torturé les citoyens, que des réformes promises pour l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) soient mises en œuvre; qu’il y ait une espèce de réhabilitation de tous ceux qui ont été soupçonnés dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, à moins qu’on admette que le chef d’accusation reste valable et qu’on veuille reprendre la procédure. En tout cas, dans l’immédiat, il faut rapidement procéder à l’annulation du procès qui a eu lieu en septembre, à l’annulation des procédures qui sont en cours et dans lesquelles il a été prouvé qu’il y a eu tortures. C’est un principe de droit. Nous voulons que des actes concrets soient posés parce qu’au Togo, on est habitué à des discours, à des promesses dont on ne voit pas la concrétisation. Nous nous réjouissons de ce que les togolais et togolaises soient sortis massivement pour marquer leur désapprobation.

Savoir News: Si vous étiez parmi les conseillers du Chef de l’Etat, qu’allez-vous lui dire?

Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson: Je lui aurais conseillé – comme la CDPA l’a demandé dans son communiqué avant l’appel à la marche des ODDH – de prendre ses responsabilités et de demander la démission du gouvernement. Il faut qu’il montre lui aussi qu’il n’est pas impliqué dans ce qui s’est passé, qu’il désapprouve ce qui s’est passé et que les togolais soient rassurés. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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