« La charité bien ordonnée commence par soi-même », dit-on souvent. Le port de casque est obligatoire en circulation pour les motocyclistes. Outre de simples campagnes de sensibilisation, beaucoup de médias se sont également lancés dans la bataille, histoire de toucher le grand public.
Mais force est de constater que dans le rang des « sensibilisateurs », bref des journalistes, beaucoup n’appliquent pas la règle.
Au moins 7 journalistes sur 10, ne mettent pas casques en circulation. Sur les 7, environ 5 ne possèdent pas de casques. Les deux autres ne les mettent pas par négligence.
Il y a certains qui ne mettent de casque que lorsqu’ils se rendent à la Présidence de la république ou dans un camp militaire, des lieux où le port du casque est obligatoire. Et ils font parfois des jeux de passe-passe.
Chers confrères et consœurs journalistes, servons de modèle, car avant de donner des leçons aux autres, il faut d’abord s’appliquer ses règles à soi-même. Combien coûte un casque?
« C’est vraiment dommage de voir des journalistes à moto en pleine circulation sans casque, alors que nous sommes les premiers à rappeler les autres au respect de ces petites règles élémentaires », confie un responsable de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT).
« Quand vous rappelez certains à l’ordre, ils ne vous regardent même pas. Certains prennent vos propos pour de la blague. Nous devons nous ressaisir. Je pense qu’il faille initier une petite journée de sensibilisation, histoire de revenir en profondeur sur ce sujet. Nous devons absolument mettre les casques », a souligné ce responsable.
Tout le monde est unanime sur le fait que le port du casque est le moyen le plus efficace de réduire les blessures à la tête et les décès provoqués par des accidents de motos ou de vélos.
Selon des estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le port du casque permet de diminuer le risque et la gravité des blessures de plus 70%, la probabilité d’un décès de presque 40%. Il réduit également sensiblement les coûts des soins associés à des accidents.
Dans de nombreux pays à bas ou moyens revenus, les usagers de deux roues – particulièrement les motocyclistes – représentent plus de 50% des blessés ou des tués sur la route, affichent l’OMS dans ses statistiques. Les blessures à la tête constituent la principale cause de décès et d’incapacité chez les motocyclistes et le coût de ces blessures est élevé, car elles requièrent des soins médicaux spécialisés ou une longue réadaptation.
« J’avoue qu’il faut encore un travail sérieux de sensibilisation entre confrères. Moi, c’est par négligence que je ne mets pas de casque. J’achèterai mon casque avant la fin de la semaine », a promis un journaliste d’une radio privée rencontré dans une station service à Nukafu.
Ce dernier n’a jamais porté un casque depuis qu’il a acheté sa moto en mars 2010: « Je n’ai jamais porté un casque. Je me fais l’idée que le casque est encombrant. Mais c’est promis, je le mettrai à compter de la semaine prochaine ».
C’est pas bon, chers amis journalistes. Mettons nos casques.
Edem Etonam EKUE
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