La sélection zambienne a remporté dimanche soir à Libreville au Gabon pour la première fois de son histoire la 28e Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale, après une longue épreuve de buts au terme d’un match intense.
Tenus par une équipe zambienne plus entreprenante, les Ivoiriens n’ont pu confirmer les pronostics qui leur donnaient favori après un parcours sans faute et sans défaite lors de ce tournoi jouée avec 16 équipes dans deux villes gabonaises (Libreville et Franceville) et aussi deux villes équato-guinéennes (Malabo et Bata).
Comme face au Ghana battu 1-0 en demi-finale, les Chipolopolo ont de nouveau créé la surprise en donnant du fil à retordre à leurs adversaires qui, en dépit de leur immense potentiel technique, n’ont pas su convaincre dans leur jeu collectif, de l’avis de l’ex-international camerounais et Ballon d’or africain Joseph Antoine Bell.
Homme du match, le milieu offensif zambien Christopher Katongo a également été sacré homme de la « Coupe d’Afrique des nations Gabon-Guinée équatoriale 2012″, devant un public qui, tout au long du match, scandait le nom des Chipolopolo pour les pousser à la victoire.
Ouverte par une cérémonie colorée animée, entre autres, par l’ex-Première dame gabonaise Patience Dabany entourée des groupes ivoirien Magic System et camerounais X-Maleya, sans oublier la prestation de la vedette internationale de soul Akon, cette finale s’est déroulée en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement africains. Parmi ceux-ci, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Béninois Thomas Yayi Boni, et du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, aux côtés des chefs d’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba et équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, et du président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou.
Présents également, la légende brésilienne du football mondial Pelé, le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Joseph Sepp Blatter, et celui de l’Union européenne des associations de football (UEFA), l’ex-star française Michel Platini.
Profitant d’un pénalty manqué à la 68e mn par le capitaine de la Côte d’Ivoire, l’international Didier Drogba, qui pour cette confrontation n’est pas apparu au mieux de sa forme, ce qui était le cas pour certains de ses autres coéquipiers tels Didier Zokora et Yaya Touré (Ballon d’or africain 2011), les Zambiens mis du rythme dans leur jeu et imposé à leurs vis-à-vis un score jusqu’au à la fin du temps réglementaire, ce qui a conduit aux prolongations avant les tirs aux buts.
Lors de cette épreuve, le pénalty également raté de Kolo Touré, frère de Yaya, a été fatal pour la Côte d’Ivoire qui s’est finalement inclinée par 7-8. Depuis sa première édition en 1957 à Khartoum au Soudan, c’est la première CAN remportée par la Zambie, en toute beauté, avec un jeu collectif contrairement à une équipe de Côte d’ivoire qui est apparue comme lourde en jambes, surtout en première période.
Une analyse d’ailleurs partagée par son coach et fils du terroir François Zahoui, lui-même ancien joueur. »En première mi- temps, vraiment on n’a pas su développer le jeu. On a été pris effectivement par le rythme. En deuxième mi-temps, on a rattrapé les choses, on a laissé passer l’orage. On a eu des opportunités qu’on n’a pas su exploiter », a reconnu à Xinhua le technicien ivoirien.
Pris de surprise, les Ivoiriens qui couraient après leur deuxième titre continental après celui de 1992, ont multiplié les fautes, sanctionnées par des avertissements à notamment Cheik Tiote et Souleman Bamba. Dès la première minute de la partie, ils concédaient déjà un corner aux Zambiens. La Côte d’Ivoire a toutefois aussi eu beaucoup d’occasions de buts qui n’ont malheureusement pas été concrétisées. « Les Zambiens voulaient aussi la coupe, parce qu’il y a eu l’émotionnel des deux côtés. On a eu l’opportunité de tuer le match (à travers le pénalty manqué de Drogba suite à une charge dans la surface zambienne contre Gervinho, ndlr) », a noté encore Zahoui, reconnaissant que l’adversaire a quant à lui développé du football.
Dès la victoire de ses poulains sur le Ghana en demi-finale, le coach zambien Hervé Renard avait prévenu qu’il était venu à la CAN pour la gagner. « Une finale, ça se gagne et puis ça se joue sur des détails. Il y a eu des petits détails qui ont fait qu’on n’a pas été dans le match. On n’est pas bien rentrés dans le match. Il faut féliciter la Zambie qui a fait un bon match », a regretté le défenseur ivoirien Soulemane Bamba. Il a rejeté l’observation selon laquelle ils étaient crispés, rappelant qu' »on a l’habitude de ce genre de match. Il n’y a pas de crispation, il n’y a pas de pression. ça arrive, on est juste passés à côtés du match ».
Signe des temps, la victoire zambienne à Libreville survient dans un pays où au large de ses côtes une délégation de la sélection avait été tuée dans un crash d’avion au large des côtes en 1993. Elle a été pressentie par le président de la FIFA qui, lors d’une conférence de presse vendredi soir, a présagé « le retour du bon temps ».
Source: Xinhua
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