La consommation de l’eau communément appelée « Pure Water » est rentrée complètement dans l’habitude des Togolais. Ce qui entraîné une floraison ces dernières années, d’entreprises et production et de commercialisation de cette eau. D’où la nécessité de réglementer le secteur sur l’ensemble du pays.
Jeudi, responsables de ces entreprises de production et de commercialisation de « Pure Water » se sont retrouvés à Lomé en vue de réfléchir sur un projet de texte élaboré par un comité interministériel mis en place par les autorités togolaises.
« Le gouvernement a mis en place un comité pour pouvoir réglementer ce secteur, suite à la consommation croissante de +Pure Water+. Les activités du Comité ont permis d’élaborer un projet de cahier de charges qui sera soumis au gouvernement pour adoption. Mais avant de l’envoyer au gouvernement, le comité a jugé bon soumettre ce document à l’appréciation des responsables des entreprises de production et commercialisation de cette eau en vue de recueillir leurs propositions », a indiqué Assouma Derman, conseiller technique au ministère de l’eau, de l’assainissement et de l’hydraulique villageoise.
Rappelons que le « Pure Water » est de l’eau ensachée de 0,5 litres souvent vendue à 25 F.CFA l’unité. Cette eau est installée à tous les coins de rues du pays.
Selon des enquêtes menées par Sylvio Combey – journaliste togolais – dans le cadre du Programme africain de reportage d’investigation ( PAIR), les machines de production utilisées par ces entreprises, sont achetées au Ghana voisin à près de 2,5 millions de F.CFA (environ 3 811,225 Euros), voire 6 millions de F.CFA (environ 9 146,941Euros).
« Ces équipements une fois acquis, certains producteurs n’investissent plus pour s’acheter des filtres à eau alors que chaque filtre a une fonction spécifique. Il y en a qui sont à coton, au carbone ou à céramique et retiennent les particules en fonction de leur taille ou les contaminants organiques de l’eau souvent responsables des problèmes de goût, d’odeur et de couleur de l’eau. D’autres éliminent le chlore et les pesticides. Ainsi, des substances dissoutes à l’instar de l’hydrogène sulfuré et les métaux lourds comme le plomb, le mercure et le cuivre sont retenus », souligne le journaliste.
« En exemple, installée en 2000 à Kpalimé, +Eau De Vie+ fait une production journalière de 750 sacs de 30 sachets, soit 22.500 sachets. La production de l’unité +La Vie+, a atteint 1200 sacs par jour. Le prix de livraison varie d’une unité à une autre. La quantité de 100 à 299 sacs est vendue à 225 francs Cfa dans certaines unités contre 220 francs Cfa dans d’autres, alors qu’il est cédé à 400francs CFA sur le marché dans la capitale togolaise. Autant de bénéfice sur lequel est sacrifiée la santé du consommateur. Les conditions de stockage des cargaisons livrées sont peu recommandables tout comme les invendus qui sont retournés au réfrigérateur ou à des bacs de conservation de fortune aménagés avec des blocs de glace. Les consommateurs se plaignent souvent de saveur insipide de l’eau », précise Sylvio Combey.
Edem Etonam EKUE
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