Frappés de plein fouet par la crise économique, suite à la longue suspension des aides des bailleurs de fonds, notamment celles de l’Union européenne (de 1993 à 2007), bon nombre de jeunes togolais se sont reconvertis dans le taxi-motos, communément appéles « Zémidjans ».
Selon les statistiques du Collectif des Organisations Syndicales des Taxis Motos du Togo (COSTT), on dénombre plus 200.000 Zémidjans au Togo dont plus de 50.000 à Lomé.
Apparue au Bénin dans les années 78, cette activité a timidement démarré au Togo en 1990 où on comptait environ 121 conducteurs. De nos jours, le « Zémidjans » est l’une des principales des activités des jeunes togolais.
Selon des statistiques du COSTT rendues publiques en 2009, le montant total des recettes enregistrées par l’ensemble des zémidjans dans une année au Togo est évalué à plus 86,242 milliards de F.CFA.
Ces « Zém » (comme on les appelle souvent) sont partout d’Aného à Cinkassé, en passant par les coins les plus reculés de Sokodé, de Sotouboua etc…
Mais le véritable problème, c’est qu’ils sont tellement nombreux si bien que leurs différentes associations n’arrivent plus à les cadrer. On ne sait plus qui dit quoi et qui fait quoi. Pas de chasubles pour les identifier. Tout individu ayant une moto, s’improvise conducteur de taxi-moto, histoire de joindre les deux bouts. La plupart de ces conducteurs portent des habits sales et pire, ça pue du « sodabi », pardon de l’alcool.
« Il est vraiment temps de sensibiliser ces zémidjans. Parfois, vous montez sur certaines motos et il vous est très difficile de respirer. Les habits sont sales et se sont des odeurs de sueur qui vous accueillent. Pire encore, certains boivent du +sodabi+ », confie Adeline, revendeuse de tomate au marché de Hedzranawoé.
« Un jour, un zémidjan m’a prise devant ma maison à Tokoin Trésor. A peine nous avons fait 2 kilomètres et j’ai demandé à descendre, car l’odeur était insupportable. Sa chemise était très sale. On dirait qu’il l’a lavée depuis 6 mois. En plus, ses chaussettes sentaient vraiment mauvais », renchérit Afia, responsable d’une buvette.
Un journaliste de l’Agence Savoir News affirme être toujours sur le qui vive, chaque fois qu’il doit prendre une moto: « il faut reconnaître que ces conducteurs de taxis-motos nous font du bien. Mais je choisis toujours un +Zém+ un peu propre (habits propres et moto propre) ».
Certains Zémidjans interrogés par l’Agence Savoir News ont tenté de se justifier: « Le travail que nous faisons est très difficile et les gens doivent le savoir. C’est normal que nos habits soient parfois sales, parce que nous travaillons à longueur de journée sous le chaud soleil et dans la poussière », souligne Kossigan rencontré devant une station-service à Novissi.
Pour Evariste, « il est très difficile » de voir un zémidjan propre, surtout à Lomé où c’est la poussière partout, sauf s’il vient de quitter fraîchement la maison ». « Bien vrai, il y a certains camarades qui exagèrent. Ils ne lavent du tout leurs habits pendant une semaine. Il va de soi qu’ils indisposent les clients ».
« Parmi nous, il y a également des gens qui boivent de l’alcool avant de quitter la maison. J’en connais qui prennent au moins le petit verre de +sodabi+ avant de monter sur leur moto. Ce n’est pas bon. Ce sont des comportements qui entraînent des accidents », ajoute Evariste.
Chers amis « Zems », Attention!
Edem Etonam EKUE
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