La 16e réunion de la commission technique du Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) s’est ouverte ce mardi dans la capitale togolaise, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Les travaux de cette grande rencontre ont été ouverts par le directeur de cabinet du ministère de l’économie et des finances, Sémondji Djossou en présence de plusieurs personnalités. C’est la première fois que le Togo abrite les travaux de la commission technique du GIABA. La réunion doit s’achever mercredi.
Le Blanchiment, selon la Directrice générale adjointe de GIABA, Mme Ndéye Elisabeth Diaw, c’est toute pratique mensongère qui consiste à utiliser les fonds provenant d’activités délictuelles ou criminelles, telle que le trafic de drogue, d’armes, la fraude, la corruption, la contrebande, l’extorsion de fonds pour l’introduire dans le système financier et pour pouvoir en profiter de manière légale.
Des délégués venus de divers pays membres du GIABA ont avant l’ouverture des travaux, tenu une réunion du groupe de travail pour les évaluations mutuelles et leur mise en œuvre (GTEMME) et écouté le deuxième rapport de suivi de Burkina Faso, du Ghana, de la Guinée Bissau, du Niger, du troisième rapport de suivi du Cap Vert, de la Gambie du Mali et le 5e rapport de suivi de la Sierra Leone etc…
Les délégués à la rencontre de Lomé auront à suivre également des rapports et à écouter des communications dont «l’examen du rapport sur les armes légères et de petit calibre et la Blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest» et «l’examen du rapport sur la fraude fiscale et le BA en Afrique de l’Ouest: perspective du développement humain et économique».
Ils vont évalués les pays francophone, lusophones et anglophones de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Selon M.Sémondji, les progrès enregistrés par cette institution depuis 2000, dans l’espace CEDEAO d’une manière globale, en matière d’actions en faveur de la mise à niveau de chaque Etat membre et au niveau mondial, sont louables et font l’objet de notre légitime fierté.
« Parler de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, c’est faire référence à la criminalité économique et financière dont les effets restent dévastateurs pour nos Etats et notre espace économique », a souligné M.Sémondj.
Les principales gammes d’activités illégales liées au Blanchiment d’Argent (BA) sont : la corruption, la fraude, le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, le trafic de drogue, le détournement des deniers publics etc.
Les effets néfastes du BA sont non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan politique: le blanchiment porte atteinte aux valeurs républicaines et la démocratie parce que, avec l’ argent sale, les «blanchisseurs» peuvent acheter les consciences, soit pour mettre les hommes dans les méandres du pouvoir.
Ils peuvent même corrompre la presse pour désinformer la population. Sur le plan social, nous pouvons noter le trafic de la drogue avec le ravage sur la jeunesse, le trafic des personnes plus particulièrement le trafic des femmes avec le proxénétisme qui peut amener la propagation du Vih/Sida, le trafic d’armes.
Sur le plan économique, c’est pire, parce que le blanchiment porte atteinte à tout effort déployé dans l’économie d’un pays et peut porter atteinte à la stabilité du système financier .
Le Togo, pour mener la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a mis en place un cadre juridique et institutionnel approprié et le Togo en mai dernier, a adhéré aux évaluations mutuelles du GIABA.
Les montants blanchis annuellement dans la zone ouest africaine représentent 33.078 milliards FCFA selon une étude publiée par le GIABA.
Ces fonds proviennent d’origines diverses, dont l’évasion fiscale, la corruption, le trafic de drogue, la fraude dans le privé, la circulation de fausses devises.
Lambert ATISSO
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