La Diva de la musique togolaise Afia Mala se prépare à fêter ses 37 années de carrière. L’évènement sera célébré en grande pompe, raison pour laquelle elle a rencontré des journalistes lundi soir dans un grand hôtel de Lomé, histoire de leur faire le point des préparatifs et de présenter son planning.
L’artiste de la chanson togolaise n’a pas manqué de faire certaines révélations: « le temps passe vite, si je regarde dans le rétroviseur: les difficultés et les angoisses du métier. Je sais qu’il me reste encore beaucoup de chose à faire et beaucoup de choses à donner », a déclaré Afia Mala.
« Je vais vous dire quelque chose et ne soyez pas choqués. Mon pays ne m’a jamais aidé en tant que tel, mon pays ne m’a jamais envoyé nul part pour le représenter. Mon pays ne m’a jamais payé un billet d’avion pour aller le représenter. Certains sont toujours partis représenter le Togo dignement aux frais du pays, mais moi, non », a-t-elle souligné.
« Mais je suis fière, parce que je sais que j’ai représenté mon pays. Je sais que j’ai fait quelque chose pour mon pays », a ajouté l’artiste.
Pour la préparation de ses 37 ans de carrière, Afia Mala a affirmé que pour le moment, aucun soutien ne lui a été apporté par le ministère de la culture : « On a envoyé une lettre, restée sans suite ».
« J’avais voulu célébrer cet anniversaire, il y a deux ans, mais faute de sponsor, je l’ai ajourné. Cette année, pas toujours de sponsor. Mais j’ai décidé de faire avec, je ne l’ajournerai pas. Je sais qu’il y a une minorité qui adore la culture et c’est gens-là sont en train de m’aider. Ces gens là, c’est la jeunesse », a-t-elle affirmé.
« Les gens doivent savoir qu’il y a des artistes qui ont porté haut le flambeau de la culture togolaise. C’est très important. Je demande alors à la jeunesse d’avoir le courage », a-t-elle poursuivi.
Pour Afia Mala, la musique togolaise à beaucoup pris de l’ampleur ces dernières années grâce aux jeunes, parce que les anciens se sont un peu retirés, laissant la musique en générale dans les épis à cause de la piraterie.
« La musique ne nourrit plus tellement son homme. Il n’y a pas de producteurs, il n’y a pas d’éditeurs au Togo. En plus, les pirates sont à vos trousses », a souligné la princesse des rives du Mono, qui entend aller à la conquête les jours à venir, de ses fans de l’intérieur du pays dans le cadre des préparatifs des 37 années de carrière.
« Nous irons à l’intérieur du pays, rencontrer nos fans. Nous serons dans presque toutes les villes du pays. L’apothéose, c’est le 16 décembre à Lomé avec la soirée VIP et lendemain, la soirée pour mon public », a-t-elle ajouté.
Plusieurs artistes étrangers sont invités dont Pierre Claver Akendéngué, Awana Africa, Zéinab, Boncana Maïga et aussi le célèbre groupe béninois « Polyrythmo » composé d’anciens musiciens.
Des artistes togolais ne seront pas en reste. Il y aura King mensah, Ana diséni , Santi Dorine, Kézita etc…
Afia Mala, de son vrai nom Afiwavi Mawulana Missohou, Afia Mala, est une authentique Princesse des rives du Mono.
Elle est née de l’union de deux familles royales : de Vogan au Togo où est née sa mère et de Dogbo au Bénin d’où vient son père.
Elle découvre la chanson et la composition aux côtés de sa mère, à Vogan. Élève brillante, elle est aussi celle dont la voix sublime suscite des applaudissements lors des fêtes scolaires. Certains n’hésitent pas à la comparer à Bella Below, inspiratrice de toute une génération de chanteuses africaines.
La carrière musicale d’Afia Mala a véritablement démarré en 1974 où elle chante devant 4500 spectateurs au Palais des Congrès de Lomé.
L’artiste a aujourd’hui plusieurs albums dont « Angelia » et « Plaisir » réalisés par Yves Njock, « Es La Manana » produit par Afia et arrangé par Bonkana Maïga et « Lonlon Vevie » produit à Paris par Malpani.
Nicolas KOFFIGAN
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