L’ancien Premier Ministre togolais et ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (actuelle Union Africaine) a déploré « l’absence totale » de l’Afrique dans la crise libyenne.
« J’ai eu honte en tant qu’africain, parce que dans tout le déroulement de cette affaire en Libye, l’Afrique a démontré une totale absence. L’Afrique a été absente dans cette affaire: que ce soit l’UA et au niveau même des voix individuelles qui portent sur le continent. C’est un peu une honte pour nous tous », a déclaré Edem Kodjo sur la chaîne de télévision privée LCF.
Selon lui, « même les africains ont été gênés dans le comportement de M.Kadhafi donc, on n’a pas osé non plus trop intervenir ».
« (…) La voix a été libre pour passer cette résolution aux nations unies qui a été voté par les trois pays africains représentant le continent à l’ONU. L’OTAN qui n’a pas été cité une seule fois dans la résolution des Nations Unies (…) a profité de la situation pour intervenir massivement, d’abord pour protéger les populations civiles et peu à peu, on n’a vu qu’on est allé trop loin et débordé largement le cadre de la résolution. Ce qui a suscité d’ailleurs le courroux du président Jacob Zuma, président Sud africains et d’autres », a souligné M.Kodjo.
Pour l’ex-Premier ministre togolais, c’est une espèce de re-colonisation à rebours qui est en train de se dessiner sous nos yeux.
Mouammar Kadhafi, 69 ans, en fuite depuis la chute de Tripoli fin août, a été capturé vivant jeudi dans sa région d’origine, près de la ville de Syrte (360 km à l’est de Tripoli) et a été tué, selon le CNT, par balles peu après, dans des circonstances encore floues.
L’ONU a demande l’ouverture d’une enquête, en vue de faire la lumière sur les circonstances de décès de Guide Libyen.
Né en 1938, Edem Kodjo est un panafricaniste convaincu et invétéré. Il est le président de la Fondation Pax Africana, structure ayant pour missions de prévenir les conflits par une intervention rapide suite à des analyses précises de la situation socio-politique des zones et des pays à risques et prendre des initiatives pour assurer la paix, par la médiation, la conciliation et la négociation.
Lambert ATISSO
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