Démarrées jeudi dernier, les audiences publiques, privées et à huis clos de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) se sont achevées ce samedi à Tsévié (environ 35 km au nord de Lomé) par l’audition de deux témoignages relatifs à des dossiers sur requête examinés en privé, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Au total 36 dossiers consacrés aux violences politiques de 1958, aux violences sociopolitiques intervenues lors des différentes consultations électorales organisées entre 1993 et 2005, ont été examinés par la CVJR.
La Commission a eu à connaître d’autres cas de violations des droits humains, de disparitions d’hommes et de succession en chefferie traditionnelle.
A l’analyse des témoignages, la CVJR note que la région maritime n’a pas été épargnée lors de la plupart des consultations électorales pluralistes organisées en 1958 puis depuis 1993.
En effet, les témoignages ont fait état de brimades exercées par des agents des forces de l’ordre ou des miliciens de partis politiques usant d’armes blanches et de fusils, d’éliminations physiques sommaires, de disparitions d’hommes et de destructions de biens meubles et immeubles.
Selon la CVJR, tous les témoignages recueillis dans les 20.011 dépositions seront pris en compte y compris les 818 dépositions recueillies à Tsévié pour formuler des recommandations au gouvernement.
Elle a une fois encore rappelé que « si les récits des témoins et victimes relèvent de leur seule responsabilité, nul ne peut cependant être inquiété pour les propos tenus devant elle. Il importe de noter que les investigations continuent pour la vérification des faits présentés par les victimes, témoins et auteurs présumés ».
« C’est à la lumière des informations fournies par les différents intervenants au cours des audiences (publiques, in caméra et privées) ainsi que des rapports de ses investigations, qu’elle fera ses recommandations finales à l’attention du peuple togolais dans le sens de l’apaisement », a précisé la CVJR dans un communiqué.
Elle a « remercié les populations, les autorités administratives, politiques, traditionnelles de la ville de Tsévié, de la préfecture de Zio et de la région maritime pour leur sollicitude ».
La Commission a également exprimé ses gratitudes aux organisations de la société civile et aux médias pour leur appui.
Les membres de la CVJR poseront leurs valises du 25 au 27 Octobre prochain à Aného, ville située à environ 45 km à l’est de Lomé.
Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels. Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.
Elle doit, in fine, proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la Réconciliation.
Le Togo a été, secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.
De Tsévié Nicolas KOFFIGAN
Savoir News, le journalisme est notre métier
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H