« Nous souhaitons qu’au terme des audiences, la problématique de la fin de l’impunité soit au cœur du débat national », a indiqué jeudi à Tsévié (environ 35 km au nord de Lomé), Mgr Nicodème Barrigah-Benissan , le président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à l’ouverture des audiences publiques, privées et à huis clos de son Institution dans cette localité, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
A Tsévié, l’antenne de la CVJR a reçu 818 dépositions. Les audiences dans cette localité seront consacrées aux dossiers liés aux violences politiques de 1958, les législatives de 1961 et les arrestations arbitraires qui s’en sont suivies, les violences électorales de 2005 et d’autres cas de violations des droits humains et violences à caractère politique survenue de 1958 à 2005.
Plusieurs autorités dont le Préfet du Zio Déh Komi Banzi ont assisté à cette cérémonie d’ouverture.
« Ici à Tsévié, comme lors des étapes précédentes à Lomé, Dapaong, Kara, Sokodé et Atakpamé, lors des audiences publiques, privées ou à huis clos, nous convions les victimes les témoins et les auteurs présumés à contribuer à la manifestation de la Vérité. Dans ce même cadre, nous accorderons la parole à toute personne mise en cause lors d’une audience et qui en manifeste le désir, dans le respect des dispositions réglementaires qui encadrent les audiences sur requête », a déclaré Mgr Barrigah-Benissan.
« Nous voulons surtout qu’en ayant senti et partagé le mal infligé et subi, parfois pour des raisons absurdes, nous soyons tous conscients que les traitements inhumains et dégradants doivent être bannis des modes de règlement de nos contentieux », a-t-il indiqué..
« Au surplus nous souhaitons qu’au terme des audiences, la problématique de la fin de l’impunité soit au cœur du débat national », a précisé Mgr Barrigah-Benissan.
Selon le Prélat, « le programme est ambitieux; nous en mesurons les contraintes multiformes tous les jours, depuis que nous avons commencé les audiences, le 6 septembre dernier ».
Il a une fois invité « toutes les personnes impliquées dans les faits », dont les dossiers ont été retenus, « à venir dire leur part de vérité ».
« Nul ne sera inquiété pour ses témoignages devant la Commission car en vertu des dispositions de l’article 3 du décret 2009-147/PR portant nomination des membres de la CVJR, +les témoins et tous les intervenants auprès de la commission bénéficient de la protection de l’Etat et ne peuvent être poursuivis ou arrêtés pour leurs propos, avis ou opinions+. Autrement dit, personne ne sera traduit en justice pour avoir répondu à notre invitation. Ce qui ne signifie pas que la CVJR cautionne les éventuels faux témoignages qui sont portés devant elle », a réaffirmé Mgr Barrigah-Benissan.
Le Préfet du Zio a, de son côté, « félicité » et « remercié » le chef de l’Etat Faure Gnassingbé pour avoir pris la « décision hardie de créer la CVJR appelée à guérir et cicatriser les plaies occasionnées par les Togolais sur d’autres Togolais pour de faits politiques ».
« Togo peut renaître des cendres de division, de haine et de méfiance si tous les citoyens se reconnaissent dans cette Commission en vu de faire jaillir la vérité et d’accepter mutuellement avec un cœur contrit, le pardon à l’instar des pays devanciers qui ont réussi », a précisé Déh Komi Banzi.
« Le Togo notre pays peut entrer dans l’Espérance et préparer un bel avenir pour ses fils et filles, conformément à l’Espérance dont le Saint Père Jean Paul II, paix à son âme a parlé dans sa dernière encyclique », a-t-il ajouté.
A Tsévié les audiences de la CVJR doivent s’achever samedi prochain.
Rappelons que les audiences sont consacrées à la recherche de la vérité sur les violences électorales et autres violations des droits de l’homme qui sont survenues dans notre pays entre 1958 et 2005 dans le cadre des séances publiques, à huis clos et privées qui donnent la parole aux victimes, témoins et aux auteurs présumés.
De Tsévié Nicolas KOFFIGAN
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