Les audiences de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) se sont poursuivies ce jeudi à l’Hôtel Dapaong (environ 650 km au nord de Lomé) avec les affaires de la faune, les incidents de Barkoissi et un cas d’Ablodé Sodja, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Ces audiences ont été officiellement lancées mercredi par Mgr Nicodème Barrigah, le président de la CVJR. Hier, les audiences étaient centrées sur les événements liés aux violences de 1958 et au conflit qui a opposé Moba et Tchokossi à Barkoissi en 1992.
Ce jeudi dans la matinée, ces audiences ont porté sur les problèmes de la faune et l’après-midi sur la faune ainsi que les incidents de Barkoissi et un cas d’Ablodé Sodja.
Les riverains de la faune, qu’ils soient de la Fosse aux Lions dans le Tône ou de Mango, ont livré au public des témoignages poignants et pleins d’émotion sur les traitements inhumains et dégradants subis par les populations: déplacements forcés, cheptels confisqués, cases et villages entiers brûlés, arrestations et détentions abusives, pêches à l’épervier, tortures et bien d’autres formes de violences et de violations des droits de l’Homme exercés par les responsables de l’Administration et les agents des Forces de l’Ordre (militaires, agents des Eaux et Forêts, etc.).
Beaucoup d’intervenants ont parlé du pardon, affirmant vouloir éviter définitivement la loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent ». Ils ont recommandé que ceux qui ont une parcelle de pouvoir puissent se souvenir qu’avant tout, ils sont et restent des hommes et qu’ils doivent respecter la dignité humaine.
Concernant la faune, les Forces Armées Togolaises ont laissé à la CVJR un communiqué pour répondre à des questions qui leur ont été posées sur les objectifs de la faune, et leur participation à sa protection.
En tant qu’institution, elles ont déploré les exactions parfois disproportionnées par rapport aux erreurs commises, et présenté leur compassion aux victimes d’exaction. Elles ont enfin fait des recommandations dans le sens d’éventuelles réparations par l’Etat de même que pour une meilleure gestion des aires protégées.
Les Commissaires de la CVJR ont également reçu en audiences à huis clos des témoins et victimes qui en ont fait la demande. Ces audiences ont porté notamment sur les évènements de Barkoissi.
A tous les intervenants, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan a exprimé la compassion de la Commission pour les souffrances subies, avant de les remercier pour leur participation à l’éclatement de la vérité.
Ces audiences publiques vont se poursuivre vendredi avec les violences politiques de 2005 et la suite des problèmes de la gestion de la faune.
La CVJR tient trois audiences par jour: de 8H à 10H30, de 11H à 14H00 et de 15H à 18H00.
Ces audiences publiques, privées et à huis clos doivent se dérouler à Dapaong, Kara, Sokodé, Atakpamé, Tsévié, Aného, Kpalimé, et Lomé.
Les audiences sont consacrées à la recherche de la vérité sur les violences électorales et autres violations des droits de l’homme qui sont survenues dans notre pays entre 1958 et 2005 dans le cadre des séances publiques, à huis clos et privées qui donnent la parole aux victimes, témoins et aux auteurs présumés.
Rappelons que la CVJR est l’émanation d’un processus lié à la quête de la concorde nationale susceptible de permettre au Togo de panser les séquelles de ses développements historiques conflictuels. Elle a pour mission de déterminer, à travers un rapport circonstancié et détaillé, les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005.
De Dapaong, Nicolas KOFFIGAN
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