L’homme d’affaires Bertin Sow Agba incarcéré depuis plus de cinq mois dans une affaire « d’escroquerie » se présentera mardi devant la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Lomé, depuis la confrontation du 22 juillet dernier. Les avocats de ce dernier étaient face à la presse lundi après-midi, en vue de faire le point sur l’évolution du dossier, a constaté l’Agence Savoir News.
M.Agba a été arrêté le 7 mars dernier suite à une plainte pour escroquerie déposée par l’un de ses partenaires en affaires l’Emirati Abbas Al Yousef. Ce dernier s’est plaint d’avoir subi un préjudice de 48 millions de dollars US, car on lui aurait fait miroiter l’accès au Togo à une fortune estimée à 275 millions de dollars US (environ 145 milliards de F.CFA) du feu président ivoirien Robert Guéi, déposée à la Banque centrale du Togo.
« Notre client doit comparaître devant la Chambre d’accusation demain, depuis la confrontation du 22 juillet dernier. Cette juridiction doit statuer sur l’appel interjeté le 5 août 2011, par nous-mêmes de l’ordonnance de refus de mise en liberté rendue par le juge d’instruction », a déclaré Me Adama Ruben Doe-Bruce, l’un des avocats de M.Agba.
Selon lui, « aucun élément nouveau n’est intervenu dans ce dossier et nous attendons toujours que la partie plaignante apporte les preuves que notre client a usé de manœuvres frauduleuses à son encontre et que des sommes lui ont été versées consécutivement à ces manœuvres frauduleuses ».
Les avocats de l’accusé ont projeté une vidéo, montrant l’Emirati Abbas Al Yousef reçu par le président Congolais avec le titre de responsable du Groupe Pilatus, histoire de prouver que ce dernier est bel et bien le responsable de ladite société.
« Pourquoi éprouve-t-il aujourd’hui le besoin de mentir? Quelle crédibilité peut-on donner à celui qui est prêt à mentir malgré les preuves avérées? Vous-mêmes vous l’avez suivi. Il était au Congo en tant que directeur de la société Pilatus, aujourd’hui il dément. C’est grave », a affirmé Me Doe-Bruce.
Les avocats de M.Agba avaient demandé le 27 juillet dernier lors d’une conférence de presse, la remise en «liberté provisoire » de leur client, brandissant l’article 18 de la constitution relative à la présomption d’innocence.
Selon les avocats, le juge d’instruction à l’obligation d’instruire à charge et à décharge conformément aux règles de procédure pénale.
« Si le plaignant n’apporte aucune preuve de ses allégations, la démarche normale serait que l’inculpé bénéficie d’abord d’une liberté provisoire et qu’ensuite, une ordonnance de non-lieu soit rendue en sa faveur. Bien entendu, le juge d’instructions peut aussi laisser le soin à la juridiction de jugement de décider », a expliqué Me Doe-Bruce.
Arrêté le 7 mars dernier, M.Agba a été gardé à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) pendant environ 10 jours avant d’être écroué. Le 25 mars, un mandat de dépôt a été décerné contre lui. Le paquet a requis du juge d’instruction qu’il soit transféré de la prison civile de Lomé à la prison civile de Mango (environ 592 km au nord de Lomé).
Le juge d’instructions avait accepté, mais suite à un recours immédiat de M.Agba et de ses avocats, le Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Lomé a annulé le 19 avril, l’ordonnance du juge d’instruction. Il a finalement décidé de transférer M.Agba à la prison de Tsévié (ville situé à environ 35 km au nord de Lomé) où il croupit jusqu’à ce jour.
Nicolas KOFFIGAN
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