Installé au nord du Bénin dans le village Assaradè, le marché Kassoua-Allah est situé à moins de deux kilomètres de la frontière togolaise. Animé en majorité par des commerçants togolais, ce marché se tient tous les mardi, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Marchandises sur la tête, certaines revendeuses traversent à pied les deux postes de douanes installés des deux côtés. Des conducteurs de taxis venus de Kétao et d’autres villages voisins, se plient aux formalités douanières.
Au cœur de Kassoua-Allah règne une ambiance bon enfant: Commerçants Togolais et Béninois se côtoient sur ce même site où le trafic est vraiment dense. On y trouve toutes sortes produits: les céréales, les produits concentrés, les appareils électroménagers, des pagnes. A l’intérieur de ce marché se dresse également un grand espace réservé aux vendeurs de friperies à l’image des grands marchés du pays.
« Kassoua est notre principal marché. Je viens chaque mardi acheter quelques boites de conserves et des savons », confie Yédana, 31 ans, revendeuse à Kétao, village togolais, situé à environ 5 ou 6 kilomètres de Kassoua-Allah.
Yédana et plusieurs de ses amies du marché de Kétao vont régulièrement à Kassoua s’approvisionner. Elles revendent leurs marchandises au marché de Kétao qui s’anime tous les mercredis.
« Nous allons souvent en groupe, histoire de minimiser les frais de transport. Mes amies achètent des ustensiles de cuisine, de l’Oignon et des tissus pagnes », ajoute cette jeune revendeuse, debout devant trois gros cartons remplis de lait en boîte, de la tomate en boîte et des savons parfumés.
« L’ambiance est toujours bonne ici. On s’entend très bien avec nos frères et sœurs béninois et chacun trouve son compte », affirme Yédana.
A Kassoua-Allah, certains produits coûtent moins chers par rapport aux grands marchés de Lomé.
Un journaliste de l’Agence Savoir News a pu acheter une petite boîte de lait Peak non concentré à 300 F.CFA. Le même produit est vendu à Lomé à 325, voire 350 F.CFA. La petite boîte de tomate est cédée à 75 F.CFA contre 100 F.CFA à Lomé et le grand paquet de sucre à 900 contre 1.100 voire 1.200 à Lomé.
« Certains grossistes de Lomé, de Kara, de Sokodé et de Kpalimé viennent parfois s’approvisionner sur notre marché. D’autres viennent du Burkina Faso et du Niger. L’activité est plus rentable pour les grossistes, surtout ceux qui achètent beaucoup. Je connais au moins deux grands commerçants de Lomé qui s’approvisionnent sur ce marché au moins une fois par mois », affirme Adira, revendeuse de poissons fumés dans un petit marché à Assaradè.
En revanche, les tissus pagnes et les bijoux sont vendus plus chers sur ce marché, explique Fadina, élève en vacances, assise sur un tabouret devant l’étalage d’ignames de sa mère.
« Les tissus pagnes, les vêtements et les bijoux et certains produits de beauté pour les femmes coûtent chers dans ce marché, car la plupart viennent de Lomé ou des marchés du centre du pays », affirme Adira.
« Par exemple un ensemble de boucle d’oreilles (plus une médaille) coûte entre 6.000 et 7.000 F.CFA. Alors qu’à Lomé, le prix du même produit varie entre 4.500 et 5.000 F.CFA », souligne la jeune élève.
Mais ce qui frappe et qui rend surtout tristes les usagers, surtout les étrangers, c’est l’aspect que présente ce marché fréquenté par des dizaines de milliers de personnes chaque semaine.
La plupart des commerçants exposent leurs marchandises sous des tentes de fortune. D’autres sont construites en pailles. Certains commerçants étalent leurs produits à même le sol.
« Nous souffrons dans ce marché, surtout en saison pluvieuse où il très difficile de circuler en raison de la boue. Les commerçants n’arrivent pas à exposer leurs marchandises, faute de hangars modernes », se plaint Baparapé, conducteur béninois de taxi rencontré sur la grande gare routière installée à l’entrée du marché.
Considéré comme un petit marché de référence à vocation régionale, Kassoua-Allah serait depuis plusieurs mois dans le viseur des autorités béninoises.
Selon certains notables d’Assaradè interrogés par l’Agence Savoir News, des contacts très poussés ont été pris et le projet de réhabilitation de ce marché serait actuellement sur la table du gouvernement béninois.
« Le président Boni Yayi prend déjà des dispositions pour rendre le marché plus moderne », confie Hondotayé, l’un des notables d’Assaradè.
« Les autorités d’Assaradè ont encore rencontré la dernière fois le chef de l’Etat. La réhabilitation de ce marché était le principal sujet abordé », précise-t-il.
De retour de Kassoua-Allah, Junior AUREL
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