L’Université de Lomé rouvrira ses portes jeudi, après près de deux semaines de « pause », suite à des manifestations d’étudiants, a annoncé mardi soir, le gouvernement dans un communiqué rendu public.
« Depuis le 27 mai 2001, le gouvernement a ordonné la fermeture provisoire de l’Université de Lomé pour mettre fin aux violences qui ont émaillé les mouvements de revendications organisés par un groupe d’étudiants en violation des règles en vigueur dans les universités publiques », indique le communiqué lu à la télévision nationale.
Selon le gouvernement, des discussions entre les autorités de l’université de Lomé et les représentants des organisations estudiantines en présence des représentants du gouvernement « ont permis d’examiner les différentes doléances aussi bien académiques que sociales et de parvenir à une solution de compromis consignée dans un procès verbal signé le 6 juin ».
« Le gouvernement se réjouit de cet accord et décide en conséquence la réouverture de l’Université de Lomé pour compter du jeudi 9 juin 2011 », souligne le texte.
Les autorités togolaises invitent « instamment tous les acteurs universitaires à privilégier le dialogue et la concertation dans la résolution de leurs problèmes communs, afin que le calme et la sérénité continuent de prévaloir pour un bon déroulement des activités académiques ».
Les autorités de l’Université de Lomé, des membres du gouvernement, ainsi que des représentants des étudiants, ont à l’issue de la réunion de lundi à la Primature « pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour la réouverture dans les meilleurs délais de l’Université de Lomé ».
Les représentants des organisations estudiantines avaient exprimé « ont leur vif souhait de voir l’Université de Lomé reprendre ses activités, afin de permettre aux étudiants de finir dans la sérénité, l’année académique 2010-2011. Ils ont par ailleurs, regretté les violences qui ont émaillé leurs mouvements de revendications ».
Participaient à cette rencontre plusieurs membres du gouvernement dont Solitoki Esso de la fonction publique, Pascal Bodjona de l’administration territoriale, Nicoué Broohm du Travail et François Agbéviadé Galley de l’enseignement supérieur. Le président de l’Université de Lomé Koffi Ahadzi-Nonon était également présent.
Les différents points, objet du consensus sont relatifs notamment aux « questions académiques » et aux « questions matérielles ».
S’agissant des questions académiques, les représentants des étudiants ont « unanimement réaffirmé leur adhésion au système LMD, mis en œuvre dans les Universités du Togo depuis 2006 ».
« Toutefois, ils ont fait valoir la nécessité de tenir compte de la situation des étudiants en transition, c’est-à-dire, ceux ayant commencé leurs cursus dans le système classique et qui ont été rattrapés par le système LMD », souligne le procès verbal.
Ils ont souhaité à cet égard, qu’une session spéciale de rattrapage soit organisée pour leur permettre d’achever leur cursus, conformément à l’ancien système.
« Le gouvernement s’est engagé à prendre les mesures appropriées qui seront proposées par le comité interministériel chargé des questions de diplômes et de classement dans la fonction publique », souligne le texte.
Pour les revendications relatives à la restauration systématique des sessions de rattrapage, il est apparu au cours des débats qu’une telle option est difficile à mettre en œuvre, en raison des effectifs et des infrastructures actuels. Cependant, il a été recommandé que les établissements s’efforcent de les reprogrammer pour les unités d’enseignement fondamentales, poursuit le texte du procès verbal.
En ce qui concerne les questions matérielles, le principe de la restauration de la bourse des étudiants a été « accepté ».
« Pour la définition des critères d’attribution, la commission en charge de la question sera élargie aux représentants des étudiants. Une commission, comprenant les représentants des étudiants, sera mise en place pour faire des propositions au gouvernement en vue de l’amélioration des conditions de vie dans les Universités du Togo », souligne le texte.
Rappelons que le Campus de Lomé avait été fermé le 27 mai, suite aux mouvements d’étudiants enregistrés les 25 et 26 mai dernier pour dénoncer le nouveau système « Licence Master Doctorat » (LMD).
Beaucoup d’étudiants contestent depuis quelques mois, le nouveau système LMD en vigueur sur les Campus de Lomé et de Kara (nord).
Ils réclament des mesures d’accompagnement, estimant le système extrêmement complexe.
Ces étudiants exigent également notamment l’abandon des pré-requis de ce système, le versement d’une cinquième tranche d’aide et l’institutionnalisation d’une cession de rattrapage à l’image du système classique.
Junior AUREL
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