Des candidats au programme de Promotion du Volontariat National au Togo (PROVONAT) sont dans l’attente des résultats des présélectionnés, deux mois après la date officielle de dépôt des dossiers. Les dossiers avaient été clôturés le 31 mars dernier.
Initié et mis en œuvre par le ministère du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, le PROVONAT est un programme ambitieux visant à mobiliser et à valoriser les compétences et ressources humaines disponibles au Togo.
Quelque 21.139 demandes de candidature ont été enregistrées, selon le ministère du développement à la base.
Pour la première promotion, au moins 1.000 « Volontaires nationaux » (VN) seront recrutés cette année.
« Je suis impatiente, car j’ai l’impression que les choses traînent un peu. Je compte beaucoup sur ce Programme pour trouver un petit +job+ et surtout acquérir de l’expérience », confie Afi, nantie d’un Brevet de Technicien Supérieur (BTS) en comptabilité et gestion.
Assise sur un tabouret devant un étalage de poissons fumés au grand marché d’Adawlato, la jeune diplômée sans emploi, aide parfois sa mère.
« Je viens par moments lui donner un coup de main dans ce marché, parce que je ne fais rien à la maison. Ma mère sera très soulagée le jour où elle apprendra que j’ai été retenue pour ce programme de volontariat », souligne Afi, âgé de 27 ans.
A l’instar de cette jeune fille, bon nombre de candidats au PROVONAT sont aujourd’hui dans l’attente des résultats des candidats présélectionnés.
Simbossou, 31 ans, attend ces résultats « depuis plusieurs semaines ».
Sorti de l’Université de Lomé en 2005 avec une maîtrise en Sociologie, Simbossou n’a jamais travaillé dans une société, donc aucune expérience professionnelle.
« J’avais entre temps tenté de faire +zém+. J’ai dû laisser, parce que j’étais malade. Depuis lors, je ne fais rien. Je joins les deux bouts grâce à ma mère », explique le sociologue en chômage.
« Mon seul espoir repose aujourd’hui sur le +PROVONAT+. Pas de jour où je ne pense pas aux résultats. Que les organisateurs donnent rapidement les noms des candidats présélectionnés. Car plus ça traîne, plus il y a des soupçons », ajoute Simbossou.
Jocelyne, 35 ans avec Licence professionnelle en Marketing et une licence classique en Anglais s’inquiète plutôt: « On se connaît très bien dans ce pays. J’espère qu’ils ne feront pas bénéficier leurs propres enfants et ceux de leurs proches. En tout cas, je fais confiance à Mme Dogbé ».
« Moi, je préfère attendre les résultats avant de me prononcer (…). Pourvu que les choses se passent très bien », renchérit Adjaratou, 24 ans, nantie d’un BTS en secrétariat Bilingue.
Selon des sources proches du PROVONAT, « l’enregistrement des candidatures dans la base de données se poursuit ».
« Des missions d’évaluation des structures d’acueil et d’identification des postes et profils des volontaires se poursuivent également », précisent ces sources.
Les candidats seront présélectionnés sur profil et à la demande des structures d’accueil.
Les candidats retenus, après la présélection et les tests (écrit et/ ou oral), seront affectés dans les structures d’accueil notamment: l’administration publiques, les organisations de la Société Civile (ONGs, Associations de développement, confessions religieuses et organisation syndicale) et les structures privées à caractère d’insertion professionnelle.
« Lorsque vous scrutez un peu l’environnement professionnel national, vous constaterez que la plupart des offres d’emplois exigent un certain nombre d’années d’expériences professionnelles. Les jeunes diplômés en quête d’un premier emploi hésitent à postuler ou mieux lorsqu’ils postulent, ne sont pas retenus à cause du manque d’expériences. Ceci engendre un sentiment de frustration au sein des premiers demandeurs d’emploi. Le programme de volontariat est conçu pour répondre à cette préoccupation. Il contribuera non seulement à améliorer la situation des jeunes et de leurs familles, mais aussi à développer des valeurs de citoyenneté et d’engagement. En dehors de leurs compétences techniques, les jeunes ont besoin de ces valeurs pour contribuer plus efficacement au développement de notre pays », explique Mme Victoire Tomégah-Dogbé, ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes.
« Les jeunes recrutés vont pouvoir valoriser leurs connaissances et acquérir d’autres compétences et ceci, pour leur développement personnel et celui du pays. A travers le +PROVONAT+, les jeunes comprendront qu’ils ne sont pas laissés pour compte et reprendront confiance en eux-mêmes. Tout ceci contribue à entretenir un climat social apaisé », souligne-t-elle.
Selon la ministre, le volontaire « a beaucoup d’avantages dont l’un est la formation dont il bénéficie au sein de sa structure d’accueil. Il cultive également pendant son affectation, des valeurs indispensables à sa future insertion professionnelle. Il bénéficie d’une allocation mensuelle de subsistance, mais pas autant qu’un fonctionnaire du même niveau. Il faut faire la différence entre un volontaire et un bénévole ».
Le « Volontaire national » (VN) est une personne qui accepte de son plein gré une tâche, une mission, et qui s’engage à temps plein sur une période déterminée et dont les frais de subsistance sont pris en charge.
A la différence d’un bénévole, le volontaire reçoit une indemnité de subsistance en échange de son engagement à temps plein. Les Volontaires Nationaux sont des jeunes diplômés et primo-demandeurs d’emplois qui profitent de leur première expérience professionnelle en tant que volontaire pour développer leurs compétences.
Les missions confiées aux « Volontaires nationaux » sont d’une durée minimale de 6 mois et d’une durée maximale de 12 mois (avec renouvellement possible), mais la durée cumulée des missions ne devra pas dépasser 5 ans.
Junior AUREL
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