Le Chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Togo, Patrick Spirlet, a effectué du 23 au 26 mai, une tournée à l’intérieur du pays, afin de toucher du doigt l’état d’avancement des projets financés par son institution. Ce périple l’a conduit dans plusieurs localités de Dapaong à Anié, en passant par Kara et Sokodé.
Dans une interview accordée à l’Agence Savoir News, le Chef de Délégation de l’Union européenne s’est dit « globalement satisfait » de la réalisation des travaux, en dépit de certaines difficultés techniques ou des imprévus.
Savoir News: Vous étiez du 23 au 26 mai dernier à l’intérieur du pays où vous avez visité plusieurs projets financés par l’UE. Quelles sont vos impressions après cette visite de terrain?
Patrick Spirlet: Je n’ai visité seulement qu’une petite partie des projets financés par l’UE. Je ne peux donc pas me prononcer sur tous les projets financés. Mais je peux vous dire que cette tournée de quatre jours m’a permis de faire le point sur le déroulement des travaux sur le terrain et de mieux comprendre les enjeux et contraintes. Je suis globalement satisfait de ce qui se fait; les réalisations correspondent aux besoins effectifs des populations. Il est vrai que certaines questions de fond restent à régler comme l’accès au crédit et parfois la nécessaire extension des projets pour en assurer l’appropriation et la pérennisation. Pour les agriculteurs qui travaillent dans des conditions difficiles, il est en effet important de voir comment leur allouer des fonds par l’octroi de crédits pour les intrants agricoles et autres. C’est vraiment important pour le développement du pays, car l’agriculture constitue un des atouts essentiels de son développement économique.
Savoir News: Avez-vous le sentiment que les projets sont bien exécutés?
Patrick Spirlet: Globalement oui. Les partenaires font leur travail. Il y a des imprévus qui ralentissent parfois l’exécution des travaux comme c’est le cas des travaux de voirie urbaine où le non déplacement des conduites de la TDE bloque l’avancement des travaux, causant parfois des retards importants. Je pense discuter avec les autorités à mon retour à Lomé pour voir ce qu’il convient de faire.
Savoir News: La plupart des projets sont presque à termes, même s’il y a du retard dans leur exécution. Pensez-vous déjà au renouvellement de certains projets ?
Patrick Spirlet: Ça dépend. Il y a des projets pilotés par par les ONGs sous financement de l’Union européenne, et là il est difficile de les renouveler, d’où l’importance de leur appropriation par les populations. Mais pour ceux en partenariat avec le gouvernement, on peut en discuter avec les autorités togolaises.
Savoir News: Est-ce qu’au cours de votre visite, vous avez senti effectivement une appropriation des projets par les bénéficiaires (les populations)?
Patrick Spirlet: De façon générale, oui. Les populations sont enthousiastes et font tout pour que le projet réussisse. C’est le cas des femmes de Timangue, dans la préfecture de Tône. Elles ont ramassé du sable, puisé de l’eau bénévolement pour avoir un magasin de stockage pour leurs produits. C’est le même engouement chez les femmes et les hommes de Gaondjoaga qui se sont approprié le projet et qui entretiennent le forage pour ne plus avoir de problème d’eau. C’est vraiment encourageant, même s’il reste beaucoup à faire. Je tiens d’ailleurs à saluer le rôle prépondérant des femmes dans le développement de leurs villages.
Savoir News: Que proposez-vous pour une pérennisation des projets ?
Patrick Spirlet: La pérennisation est un enjeu important. Ces projets sont comme des catalyseurs pour l’Etat et les populations. Cette pérennisation doit être assurée à la fois, à travers les services publics et par les populations bénéficiaires, chacun dans le cadre de ses responsabilités.
Propos recueillis par Nicolas KOFFIGAN
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