Patrick Spirlet, le chef de la délégation de l’Union Européenne au Togo en séjour à l’intérieur pays depuis mardi, a achevé sa tournée jeudi après avoir visité à Tchaoudjo, les travaux d’aménagement, d’assainissement et de bitumage du tronçon UTB-KOULOUNDE, long de 2.612 mètres, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Le préfet de Tchaoudjo, Tchemi Tchambi Tchapkro, le président de la délégation spéciale et des chefs traditionnels de la localité, étaient présents.
A travers sa tournée à l’intérieur du pays, M.Spirlet a touché du doigt, l’état d’avancement des projets financés par l’Union européenne.
Le projet d’aménagement, d’assainissement et de bitumage du tronçon UTB-KOULOUNDE est un projet financé à plus de 754 millions de francs CFA par l’UE.
Selon le préfet de la ville, ces travaux donneront une autre image à la ville, car la route en construction relie plusieurs quartiers. Ce qui va aussi favoriser la fluidité du trafic et le transport des marchandises dans les marchés de la ville.
« C’est une route très importante dans la ville de Sokodé (située à environ 355 km au nord de Lomé). Ce qui est encore bien, c’est que les travaux prennent en compte le volet de l’assainissement. Les caniveaux en construction vont nous aider à évacuer les eaux usées. Mais mon inquiétude, c’est que toutes les eaux usées vont passer par les caniveaux du nouveau tronçon, ce qui va créer à coup sûr, l’inondation vers le bas-fonds, où les gens ont construit et ils y habitent », a-t-il expliqué.
Tagoï Ba-Sagamo, chef du projet de construction et du bitumage a expliqué que les travaux sont à 22% de réalisation et les difficultés rencontrées au cours de la réalisation des travaux sont surtout liées à la résistance des populations qui ne veulent pas qu’on casse leurs maisons.
« Ici, il a fallu l’intervention du préfet pour que la population nous laisse travailler. Ce qui a retardé les travaux. Nous avions commencé le 23 mars dernier. Nous avons aussi de problèmes des fils conducteurs de Togo Télécom et les tuyaux d’adduction d’eau avec la TDE. Je pense qu’il faut que la TDE aussi, fasse vite pour déplacer ses tuyaux d’adduction d’eaux pour qu’on finisse le travail dans le délai de 8 mois comme prévu », a-t-il souligné.
Le deuxième déplacement jeudi du chef de la délégation de l’UE, l’a conduit dans la préfecture de Blitta (environ 273 km au nord de Lomé) où il a visité l’Entreprise de service et d’organisation des producteurs (ESOP).
M.Spirlet a eu des entretiens avec les producteurs du riz Délice et les responsables du Centre international de développement et de recherche (CIDR).
Selon Olivier Legros, conseiller technique entreprises agricoles filières et marchés, il y a une bonne organisation des producteurs du riz dans la préfecture de Blitta. L’ESOP aide les agriculteurs, afin qu’ils puissent écouler leur produits dans les marchés urbains.
« Nous aidons les producteurs dans la vente de leurs produits. Les bonnes femmes ne viennent plus payer comme elles ont l’habitude de tricher les pauvres agriculteurs. Tout est pesé avec le programme de développement financé à plus de 27 millions par l’UE. Nous aidons les producteurs dans l’orientation de l’agriculture familiale. Cela crée aussi de l’emploi et le partage des revenus pour un développement potentiel. Nous faisons tout pour que les paysans vendent mieux leurs produits en leur offrant un accès facile aux marchés urbains », a-t-il souligné.
Pour Gassimou Bidemnèwè, gérant de l’ESOP de Blitta, l’organisation des paysans est une force pour eux. Car, ces derniers ne bradent plus leurs produits, mais les vendent à ESOP qui s’en charge de le transformer en produit local.
« C’est un déboucher pour les producteurs d’avoir accès aux marchés urbains. Cela les encourage à pérenniser l’exploitation du riz local. Lorsqu’ils produisent du riz, ESOP s’en charge après suivi de les racheter. Par exemple, le kilogramme du riz long grain est vendu à 400, voire 500 francs contre 700 à 800 francs pour le riz importé asiatique. Nous fournissons les intrants aux agriculteurs et nous les suivons régulièrement », a-t-il ajouté.
Les producteurs n’ont pas manqué d’expliquer à M.Spirlet les difficultés climatiques auxquelles ils sont confrontés et ont souhaité qu’on leur octroie de petites machines pour le sarclage et la semence du riz, car tout se fait à la main.
« Avec ESOP, nous producteurs du riz. Les bonnes femmes ne viennent plus nous tricher comme cela se faisait. Mais nous souhaitons une petite mécanisation, car le travail à la main nous fatigue. Aussi, qu’on nous allège le taux d’intérêt lorsqu’on prête de l’argent au niveau des microfinances pour nos activités champêtres », a plaidé Moïse Esso Bwédèwo, un producteur du riz.
M.Spirlet a trouvé légitime les doléances des producteurs, et a promis discuter avec les autorités, afin de voir ce qu’il y a lieu de faire. Mais il a trouvé très prometteur l’initiative des producteurs et l’offre qu’ESOP offre à ces derniers.
M.Spirlet a bouclé la boucle à Anié (environ 200 km au nord de Lomé) où il a visité le projet d’alimentation en eau potable financé à plus de 1 milliards 200 millions de francs CFA par l’UE.
Selon Tsipoaka Yawotsè, ingénieur et génie civil hydraulique, ce financement a deux volées. D’abord, l’alimentation en eau potable et ensuite l’assainissement.
« Nous avons construit dans le cadre de l’assainissement des latrines écologiques pour 300 familles dans la ville d’Anié, des latrines pour 16 écoles et 8 latrines publiques. Parce que si nous ne faisons pas ça, les populations peuvent déféquer autour du château d’adduction d’eau. Il y aura 75 m3 d’eau 24h/24. L’eau va quitter le barrage, après traitement et montera dans le bassin de stockage, puis ensuite dans le château pour arriver dans les bonnes fontaines de la ville. On a presque fini et l’eau va couler bientôt », a-t-il rassuré.
Rappelons que l’UE a repris sa coopération avec le Togo en décembre 2007, après près de 14 années de brouille entre les deux parties.
Bruxelles avait suspendu son aide à Lomé en 1993 pour « déficit démocratique ». Des efforts menés par les autorités togolaises en matière de respect des droits de l’Homme et la bonne organisation des élections législatives d’octobre 2007 ont poussé l’UE a renoué avec le Togo.
La reprise pleine de la coopération, notifiée le 29 novembre 2007 aux autorités Togolaises, est marquée par la signature de plusieurs conventions de financement (CF) dont la mise en œuvre des projets et programmes de développement favorise la relance économique du pays.
Ainsi, depuis 2007, l’UE a financé à hauteur de 250 millions d’euros (soit près de 165 milliards de FCFA) la coopération communautaire avec le Togo.
Plusieurs domaines d’intervention dont la bonne gouvernance, la macro-économie, les infrastructures, le développement rural sont au centre de cette reprise.
La société civile et les acteurs non étatiques occupent une place non négligeable dans le développement économique et pour cela ont été pris en compte dans la mise en œuvre des projets et programmes financés par l’Union européenne au Togo.
De retour de l’intérieur du pays, Nicolas KOFFIGAN
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